Entretien avec Stéphan Oliva
Qu'est-ce-qu'un film muet pour un musicien?
Une source d'inspiration fantastique et une opportunité d'envisager la musique d'une autre façon. Une sorte de nouvelle partition très structurée, faite de mouvements, de lumières et d'émotions.
Quelles sont les dynamiques de la composition pour une image du passé?
Alfred Hitchcock était convaincu qu'il fallait avoir maîtrisé le cinéma muet pour faire de bons films parlants et sonores. On pourrait dire la même chose concernant la musique et ce travail m'aide pour concevoir la musique de films actuels. La grande différence est que pour le cinéma muet la musique est omniprésente, un peu comme dans l'opéra. La musique que je construis inclue une large part d'improvisation. Ainsi la musique est très réactive aux émotions que je ressens en même temps que le spectateur, et la dynamique du film nous donne l'impulsion du jeu musical. Ce qu'il faut penser à l'avance, c'est la compréhension et l'éclairage que l'on veut donner à l'ensemble. Car la musique propose une sorte de deuxième réalisation, comme un metteur en scène de théâtre ou d'opéra peut le faire, où le musicien à une grande responsabilité vis à vis du film qui revit sous ses doigts. Il faut veiller à ne pas trahir l'oeuvre mais être dans le contrepoint à l'image tout en laissant de la place à l'imaginaire du spectateur.
Quelle valeur a, selon vous pour le public d'aujourd'hui de voir et écouter un spectacle de ce genre ?
Ce qui me plaît le plus c'est la sensation et la chaleur du spectacle vivant qui semble se créer ainsi pour la première fois au point d'oublier les notions de temps et d'époque.
The Lodger - A.Hitchcock (Grande-Bretagne - 1927 avec Ivor NOVELLO, June, Malcolm KEEN, Marie AULT, Arthur CHESNEY) Considéré par beaucoup comme le premier vrai film hitchcockien, The Lodger est une histoire nappée de brouillard londonien et inspirée de la figure mystérieuse de Jack l’Éventreur. Dans un style largement influencé par l’expressionisme allemand, et avec son propre sens du rythme, Alfred Hitchcock réalise l’un des sommets du cinéma muet britannique. On retrouve, réunis pour la première fois, tous les éléments qui font la particularité du maître : le défilé de jolies blondes (ici victimes de prédilection du tueur en série), la récurrence des lieux clos et des cages d’escaliers, l’aversion pour les policiers, ainsi que l’utilisation appuyée de la métaphore.
Jeudi 9 février 2012 12h15 | Leçon de Jazz #2 avec S. Oliva | Salle Jean Moulin - MDE | entrée libre 20h00 | Ciné Concert “TheLodger” A. Hitchcock | Utopia Campus | tarifs Utopia + 1,50 €
Une source d'inspiration fantastique et une opportunité d'envisager la musique d'une autre façon. Une sorte de nouvelle partition très structurée, faite de mouvements, de lumières et d'émotions.
Quelles sont les dynamiques de la composition pour une image du passé?
Alfred Hitchcock était convaincu qu'il fallait avoir maîtrisé le cinéma muet pour faire de bons films parlants et sonores. On pourrait dire la même chose concernant la musique et ce travail m'aide pour concevoir la musique de films actuels. La grande différence est que pour le cinéma muet la musique est omniprésente, un peu comme dans l'opéra. La musique que je construis inclue une large part d'improvisation. Ainsi la musique est très réactive aux émotions que je ressens en même temps que le spectateur, et la dynamique du film nous donne l'impulsion du jeu musical. Ce qu'il faut penser à l'avance, c'est la compréhension et l'éclairage que l'on veut donner à l'ensemble. Car la musique propose une sorte de deuxième réalisation, comme un metteur en scène de théâtre ou d'opéra peut le faire, où le musicien à une grande responsabilité vis à vis du film qui revit sous ses doigts. Il faut veiller à ne pas trahir l'oeuvre mais être dans le contrepoint à l'image tout en laissant de la place à l'imaginaire du spectateur.
Quelle valeur a, selon vous pour le public d'aujourd'hui de voir et écouter un spectacle de ce genre ?
Ce qui me plaît le plus c'est la sensation et la chaleur du spectacle vivant qui semble se créer ainsi pour la première fois au point d'oublier les notions de temps et d'époque.
The Lodger - A.Hitchcock (Grande-Bretagne - 1927 avec Ivor NOVELLO, June, Malcolm KEEN, Marie AULT, Arthur CHESNEY) Considéré par beaucoup comme le premier vrai film hitchcockien, The Lodger est une histoire nappée de brouillard londonien et inspirée de la figure mystérieuse de Jack l’Éventreur. Dans un style largement influencé par l’expressionisme allemand, et avec son propre sens du rythme, Alfred Hitchcock réalise l’un des sommets du cinéma muet britannique. On retrouve, réunis pour la première fois, tous les éléments qui font la particularité du maître : le défilé de jolies blondes (ici victimes de prédilection du tueur en série), la récurrence des lieux clos et des cages d’escaliers, l’aversion pour les policiers, ainsi que l’utilisation appuyée de la métaphore.
Jeudi 9 février 2012 12h15 | Leçon de Jazz #2 avec S. Oliva | Salle Jean Moulin - MDE | entrée libre 20h00 | Ciné Concert “TheLodger” A. Hitchcock | Utopia Campus | tarifs Utopia + 1,50 €