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Splendeurs des Han. Essor de l'Empire céleste, du 22 octobre 2014 au 1er mars 2015 au musée national des arts asiatiques - Guimet, Paris

Cet événement s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République française et la République populaire de Chine.


Tigre. Chine, Dynastie Han (206 av. - 220 apr. J._C.). Argent H. 7 cm, L. 11,8 cm , ép. : 2,2 cm, poids 88 g. Musée d'Histoire de la province du Shaanxi © Art Exhibitions China / Musée d'Histoire de la province du Shaanxi
Tigre. Chine, Dynastie Han (206 av. - 220 apr. J._C.). Argent H. 7 cm, L. 11,8 cm , ép. : 2,2 cm, poids 88 g. Musée d'Histoire de la province du Shaanxi © Art Exhibitions China / Musée d'Histoire de la province du Shaanxi
Après le règne de « l’auguste Empereur » Qin Shi Huangdi (r. 221 – 210 av. J.-C.), les souverains de la dynastie Han (206 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.) trouvent les bases d’un empire unifié. Pendant près de quatre siècles, ils l’affermiront et élargiront un territoire qui s’étend des confins de la steppe jusqu’au nord de la péninsule indochinoise en s’appuyant sur une administration hiérarchisée, une économie agricole et une diplomatie favorisant les alliances lointaines et les échanges, notamment par la route de la soie.

Depuis près de cinquante ans, les découvertes de premier ordre, révé-lant la richesse de l’art et de la culture de l’époque des Han n’ont cessé de se multiplier. Ces oeuvres, appartenant principalement à la sphère funéraire évoquent l’art de vivre aristocratique comme les activités quotidiennes ; elles sont d’un humanisme saisissant et témoignent aussi des conceptions de l’au-delà prévalant durant ces quatre siècles. Grâce au prêt exceptionnel d’oeuvres majeures provenant des musées de nombreuses provinces chinoises et à la présentation de décou-vertes archéologiques inédites, le musée national des arts asiatiques – Guimet présentera au public un brillant panorama de la création sous les Han, depuis les jades jusqu’aux bronzes, aux céramiques et aux objets de laque, parcourant l’ensemble de la création artistique, de la délicatesse de l’objet jusqu’aux sculptures monumentales.

Ce temps d’innovation artistique et technique constitue un moment essentiel de l’histoire de Chine dont le rôle fondateur peut être comparé à celui de l’empire romain dans la culture occidentale. Cette exposition n’est possible que grâce à la générosité insigne de 27 musées chinois qui se défont, le temps de cette exposition, de nombre de leurs chefs-d’œuvre, assurant à la manifestation un niveau de qualité remarquable, à la hauteur de l’événement commémoré.

Un peu d'histoire

Au 3e siècle avant J.-C, Qin Shi Huangdi (r. 221-210 av. J.-C) unifie pour la première fois la Chine par les armes et la place sous l’autorité d’un unique sou-verain. Fondateur de la dynastie des Qin, il n’est pas seulement le créateur de l’empire mais aussi celui qui centralise le système administratif, qui unifie écriture, monnaie, poids et mesures…

La dynastie ne survit que peu de temps à son fondateur et à peine quelques années après la mort de celui que l’on considère comme le premier empereur, les Han prennent le pouvoir. Ils vont le garder pendant quatre siècles et donner à l’empire une stabi-lité politique et une prospérité économique qui font de cette période un moment essentiel pour la formation de l’identité chinoise.

L'exposition

La première partie de l’exposition évoque les principaux acteurs de la consolidation du pouvoir à l’époque des Han : l’empereur, l’armée et l’entourage du souverain, noblesse et grands administrateurs.

L'empereur
Les vestiges mis au jour au Yang-ling, la tombe monumentale de l’empereur Jingdi, qui régna de 157 à 141 avant J.-C., forment un premier ensemble important. Ce mausolée impérial, le seul de cette période aujourd’hui fouillé, a en effet livré une multitude de figurines funéraires réparties de manière organisée au sein du complexe monumental. Par leurs costumes soigneusement dé-peints et leurs postures, hommes et femmes témoignent de leur position auprès du souverain. Le tombeau lui même, construit à l’image du palais impérial, est le reflet de ce qu’est la Chine de l’époque et du rôle central confié à l’empereur.

L'armée
Les figures de guerriers sont nombreuses dans les complexes funéraires impériaux comme dans les tombes des grands officiers de l’armée des Han. Liu Bang, fondateur de la dynastie, s’est appuyé sur les militaires pour établir son pouvoir et l’installer dans la durée. Les images sculptées et peintes des fantassins et cavaliers des troupes impériales, comme les chars équipés découverts dans certaines tombes, témoignent donc de la position centrale des armées. Elles assurent en effet la stabilité d’institutions parfois contestées, comme à l’époque de la coalition des Sept Royaumes face à l’empereur Jingdi.

L'entourage du souverain
La Chine des Han est marquée par le développement d’une aristocratie puissante, parfois en concurrence avec le pouvoir central. La richesse des mobiliers funéraires découverts en témoigne, comme ceux du prince Liu Sheng et de la princesse Dou Wan avec leur vaisselle de métal incrusté et les objets en maté-riaux précieux. Un extraordinaire linceul de jade figure dans l’ex-position, il a été récemment découvert à Xuzhou dans le tombeau d’un prince de Chu et répond aux principes funéraires réservés aux défunts de rang impérial.

Les sources de la prospérité

La deuxième partie de l’exposition aborde les points forts de la prospérité économique qui caractérise la période Han : le développement de l’agriculture, la naissance de la Route de la Soie, les relations avec les puissances voisines.

L'agriculture
En unifiant la monnaie et les poids et mesures, Qin Shi Huangdi pose les bases d’un système centralisateur qui fonctionne encore dans l’empire des Han. Les modèles de bois découverts dans la province du Gansu témoignent du développement agricole notable et de la puissance économique de la Chine qui repose alors, entre autres choses, sur la commercialisation des produits de la terre.

La Route de la soie
L’importance du commerce est sans nul doute symbolisée par la naissance puis le développement de la Route de la Soie, cet axe qui relie le cœur de la Chine aux rives de la Méditerranée après avoir traversé l’ensemble du continent asiatique. Quelques soieries de cette époque rappellent un matériau déjà symbole de luxe dans la Rome de la fin de l’époque républicaine. Le rôle central du cheval, comme moyen de communication et de conquête, est évoqué en particulier par un magnifique cortège de chevaux et de chars de bronze découvert à Leitai dans le Gansu.

Les voisins des Han
Les liens qui unissent la Chine des Han à ses proches voisins sont illus-trés par des objets provenant du territoire des Xiongnu, au nord-ouest, avec des pièces au décor stylisé de capridés et de félins. Le royaume de Dian, au sud-ouest, est évoqué par des tambours et des réservoirs à monnaie. Si les textes historiques insistent souvent sur le caractère assez conflictuel des relations entre les Han et ces états, l’archéologie met plutôt en évidence l’importance des échanges culturels et les emprunts mutuels opérés par les différents protagonistes.

Culture matérielle et vie de la pensée

La troisième et dernière partie de l’exposition aborde différentes thématiques associées à la civilisation chinoise de l’époque des Han.

Architecture et cadre de vie
Ils sont illustrés par de spectaculaires modèles de terre cuite. Retrouvés dans des tombes, ils figurent de hautes tours de bois à plusieurs étages et aux toitures soutenues par des consoles caractéristiques, mais aussi des édifices moins monumentaux comme des cours de ferme et des enclos pour le bétail.

Ecriture et pensée
C’est au travers des évolutions de l’écriture que sont abordés la transmission de la pensée et le développement d’une riche vie intellectuelle. L’époque des Han voit en effet apparaître de nouveaux supports comme les textiles et le papier. Elle voit aussi se développer un nouveau type de caractères lishu, qui caractérise le moment où l’écriture devient calligraphie.

Le monde religieux
La pensée religieuse est abordée essentiellement au travers des croyances funéraires qui permettent d’évoquer les conceptions cosmologiques complexes qui se développent alors. Par les textes mais surtout par le mobilier retrouvé dans les tombes, se dessine un monde religieux dont notre perception s’affine avec chaque nouvelle découverte.

Aspects de la vie quotidienne
Les derniers espaces de l’exposition abordent différents thèmes de la vie de tous les jours : costume et parure, modes alimentaires, musique et danse. De nombreuses figurines funéraires polychromes illustrent ces différents aspects du quotidien des élites du temps ; elles sont complétées par quelques objets d’une grande rareté comme les textiles provenant de la tombe de Mawangdui (Changsha, province du Hunan) ou de la vais-selle de bois laqué. Les élégantes figures des acrobates, des musiciennes et des danseuses aux longues manches caractéristiques concluent un parcours au travers de quatre siècles d’une civilisation qui connaît à cette période un premier âge d’or.

Pratique

Musée national des arts asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
01 56 52 53 00

Autour de l’exposition, tarifs, informations pratiques et horaires : www.guimet.fr


Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 3 Décembre 2014 à 11:45 | Lu 150 fois

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