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Philippe Caubère. Adieu Ferdinand : La Baleine et Le camp naturiste ; Le casino de Namur. Du 7 au 12 /11/17 au Théâtre du Chêne Noir, Avignon

Cette semaine (du 30 octobre), Philippe Caubère investira la cité des papes en résidence au Théâtre du Chêne Noir afin de mettre la touche finale de son spectacle Adieu Ferdinand ! en représentation du mardi 7 novembre au dimanche 12 novembre. À l'occasion des 50 ans du Théâtre du Chêne Noir, Philippe Caubère présentera en avant-première le "bouquet final" de son inoubliable Roman d'un acteur, juste avant les représentations parisiennes.


Adieu Ferdinand, Trois contes en deux soirées. Par Philippe Caubère

Il fallait bien que ça arrive. . . D'aucuns penseront : il était temps ! Voire : c'est un peu tard. Peu importe, c'est là. Mais que l'on ne se réjouisse pas trop vite ! Il ne s'agira en aucun cas d'un adieu à Ia scène,- rien ne m'empêchera (sauf peut-être, un jour, mon corps. . . ) de reprendre Danse du Diable et autres soixantuitarderies ou arianeries, si l'envie et le besoin s'en font sentir - mais bien d'un adieu ou personnage. Adieu littéraire, si j'ose dire. Il me faut bien en finir avec cet adolescent attardé, isolé, chéri et fantasmé que j'avais imaginé sous l'influence, entre autres, du Céline de Mort à crédit. Plus jamais, - ça, je vous le jure - je n'écrirai de spectacle dont le héros, ou non-héros comme on voudra, portera ce prénom familier, fatidique et « chargé ».
Quel sera le suivant, je n'en sais rien, mais sûrement plus celui-là. Ce qui n'est pas pour moi anecdotique, je vous l'assure. En attendant, il sera bien, cette fois encore, le protagoniste principal des deux nouveaux spectacles que je suis en train d'écrire et de monter. Composés de trois séquences inédites du Roman d'un acteur que j'ai toujours rêvé de jouer, mais que leur importance et leur dimension m'avaient empêché d'introduire dons des épisodes déjà surchargés. Trois histoires, trois nouvelles de théâtre, « trois contes », en référence au titre célèbre de Flaubert donné(e)s sur deux soirées.

Première soirée (qui pourrait s'appeler Clémence)

La Baleine (ou Moby Dick) sera le récit burlesque de la première trahison sexuelle de Clémence par Ferdinand, avec une comédienne du Théâtre du Soleil, pendant Ia création de L'Âge d'or. Hermon Melville et Oum Kalsoum en accompagneront les péripéties. J'avais beaucoup traité la situation inverse, les spectateurs ou téléspectateurs qui ont vu certains épisodes du Roman dun acteur s'en souviendront peut-être. Mais celle-ci, presque jamais.

Dans Le Camp naturiste, Clénence entraînera Ferdinand au camp de Montalivet dans l'idée de lui foire oublier le cauchemar de son divorce avec le Théâtre du Soleil, ainsi que celui de la création de Lorenzoccio ou Palais des Papes en compagnie d'une troupe de Belges. Belges dont nos héros vont très vite découvrir qu'ils occupent hélas, les deux tiers du camp ! Seuls Marcel Proust et un couple de Bordelais pervers tenteront d'en distraire nos deux « enfants du Soleil » en leur narrant avec enthousiasme les origines nazies de ce temple du naturisme...

Deuxième soirée (qui pourrait s'appeler Bruno)

Le Casino de Namur fera se retrouver, quelque temps plus tord, Bruno, pilier du Roman d'un Acteur, et Ferdinand, en plein marasme et hiver belges. De la voiture pourrie de Bruno, où se rejouera un dialogue historique du Roman sur les raisons mystérieuses de l'appétence des avocates pour la sodomie, jusqu'à ce casino qui fait le titre, et où les entraînera, dans l'ombre de Dostoïevski, Ia passion pour le jeu de Ia famille Pétrieux, gros cultivateurs de betteraves et parents de Jean-Marie, ami comédien de nos héros. Mieux que leur passion, ils leur communiqueront leurs vices : à Ferdinand, celui de gagner. Et à Bruno,celui de perdre.

Ces deux nouveaux spectacles,rigoureusement indépendants, ne prétendent pas être deux nouveaux « épisodes » d'un Roman bouclé depuis longtemps, mois seulement deux soirées de divertissement, un feu d'artifice,un bouquet final.

Philippe Caubère

Philippe Coubère, né le 21septembre 1950 à Marseille,commence le théâtre en 1968, au Théâtre d'essai d'Aix-en-Provence, créé et dirigé par Éric Eychenne. Entre 1970 et 1977, il est un des piliers du Théâtre du Soleil que dirige Ariane Mnouchkine. Il y participe aux spectacles 1789, 1793 et L'Âge d'or comme acteur-improvisateur, au film Molière (1977) dont il joue le rôle-titre, et à Dom Juan qu'il joue et met en scène, avant de choisir de voler de ses propres ailes.
Après un passage à l'Atelier théâtral de Louvain-Ia-Neuve, dirigé par Armand Delcompe, en 1978 - 1979, où il joue Lorenzoccio d'Alfred de Musset ou Festival d'Avignon et Les Trois Sœurs de Tchekhov, deux mises en scène d'Otomar Krejca, il se tourne vers l'écriture.

Les films de ses pièces (Les Enfants du Soleil. Ariane ou l'Âge d'or et Jours de Colère), réalisés par Bernard Dortigues, sortiront sur les écrans et sur Canal +. Les Marches du Palais, qui narre l'aventure malheureuse du Molière d'Ariane Mnouchkine au Festival de Cannes, s'y retrouvera en Sélection Officielle en 1997.
Dès 2003, il commence un nouveau cycle, Le Sud, par Ia création aux arènes de Nîmes de l'adaptation du livre d'Alain Montcouquiol Recouvre-le de lumière où celui-ci raconte l'aventure merveilleuse et tragique qu'il a vécue avec son petit frère, Christian, plus connu sous le nom de Nimeno Il devenu dons les années 70/80, le premier et plus grand torero fronçais. Caubère poursuit l'élaboration de ce cycle neuf ans plus tard en 2011 par Ia création d'Urgent crier ! adopté de l'œuvre du grand poète et acteur avignonnais André Benedetto, sur les planches de son propre Théâtre des Cormes, deux ans après sa mort.

En 2009, il joue Marcel Pagnol dons le spectacle Jules et Marcel inspiré de Ia correspondance Pagnol/Raimu adoptée par René Tré-Hardy, en compagnie de Michel Galabru et de Jean-Pierre Bernard, qui en est l'initiateur, le metteur en espace et le récitant. Créé à Paris au Théâtre Hébertot, puis repris au Marigny, il sera joué en France et à l'étranger jusqu'en 2011 et filmé par Élie Chouraqui ou Théâtre de l'Odéon à Marseille. En 2009 encore, à peine son travail autobiographique achevé, il participe ou stage que mène Ariane Mnouchkine à Ia Cartoucherie et au livre de Michel Cardoze, Philippe Coubère joue sa vie, où il fait une sorte de bilan de sa vie et de son travail à Ia lumière et sous l'angle de son intérêt pour Ia corrida. En 2014. il recrée, dans sa version originale, La Danse du Diable à l'Athénée.

Le 5 juillet 2015, au Festival d'Avignon, création du Bac 68, au Théâtre des Carmes-André Benedetto.

En 2017, Philippe Caubère reçoit Le Prix Plaisir du théâtre de Ia SACD, Le Molière du Meilleur Comédien dans un spectacle de Théâtre public et le Prix du Théâtre de l'Académie Française pour l'ensemble de son œuvre dramatique

A propos du Roman d'un acteur

Le Roman d'un acteur, auquel il se consacrera dès 1981 et pour les dix années suivantes, est une œuvre autobiographique monumentale qu'il écrit, met en scène et joue, après l'avoir improvisée devant Clémence Mossort, Véronique Coquet (avec qui il fonde en 1985 Io société de production Lo Comédie Nouvelle) et Pascal Caubère, son frère.

Composée de onze spectacles de trois heures chacun, elle raconte Io vie du jeune Ferdinand Faure - alter ego de Caubère - depuis son arrivée ou Théâtre du Soleil jusqu'à sa décision d'écrire et jouer lui-même ses spectacles. Caubère revendique les influences de Proust et de Céline, ainsi que celles de la commedia dell'arte, de Molière et de Fellini. L'ampleur de l'œuvre, le monde qu'elle met en scène (les années 50 à 70), la multitude de personnages donne parfois le vertige. La virtuosité de l'acteur l'amène, après avoir créé les spec­tacles ou fur et à mesure, de 1981 à 1993, à les jouer ou rythme d'un par jour !

L'ampleur est considérable : l'apprentissage du texte, des déplacements, des effets de mise en scène, des voix et attitudes de tous les personnages cumulent près de trente-six heures de spectacle. « Entre Tintin et Lo Recherche du temps perdu », comme il le définit lui-même, Le Roman d'un acteur oscille entre le comique burlesque et le pathétique. Créé en 1993 au Festival d'Avignon, il sera donné à Paris et pour la dernière fois, en 1994, au Théâtre de l'Athénée.

À l'occasion des 50 ans du Chêne Noir, Philippe Caubère crée le « bouquet final » de son Roman d'un acteur en résidence au Chêne Noir. Adieu Ferdinand ! (2 spectacles : La Baleine & Le Camp naturiste et Le Casino de Namur) sera en avant-première au Théâtre du Chêne Noir à Avignon du 7 au 12 novembre et en représentation à Paris à partir du 2 décembre 2017 au Théâtre Athénée-Louis Jouvet.

Pratique

ADIEU FERDINAND !
écrit, mis en scène et joué par Philippe CAUBÈRE après avoir été improvisé 34 ans plus tôt devant
Clémence Massart, Véronique Coquet et Ia caméra de Pascal Caubère.

Assistant à l'écriture : Roger Goffinet
Lumière : Claire Charliot
Son : Mathieu Faedda

Adieu Ferdinand ! est dédié à Louis de Montauzan

ADIEU FERDINAND !
Création ou Théâtre du Chêne Noir (Avignon)
Du mardi 7 au dimanche 12 novembre
La baleine & Le camp naturiste
Mardi 7 et mercredi 8 à 19h, samedi 11à 20h

Le casino de Namur
Vendredi 10 à 20h et dimanche 12 à 17h

Théôtre du Chêne Noir
8 Bis, rue Sainte-Catherine
84000 Avignon
Locations et abonnements : 04 90 86 74 87 et sur www.chenenoir.fr
Torifs de 5€ à 30€

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 27 Octobre 2017 à 12:30 | Lu 377 fois

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