Rock Rose from Mary’s Cherries, 2004, C-print
Le titre de l’exposition de l’artiste Mika Rottenberg est, comme souvent avec cette artiste, celui d’une des pièces exposées. Mary’s Cherries, tournée en 2004, est aussi une oeuvre acquise récemment par le Frac qui diffuse pour la première fois ce film dans une installation spécifique créé par l’artiste. Car si ses oeuvres sont principalement constituées d’images filmiques, Mika Rottenberg les présente systématiquement dans des dispositifs spatiaux, sinon complexes, en tout cas matériellement affirmés ; elle se définit d’ailleurs elle-même autant comme sculpteur que comme productrice d’images. C’est-à-dire au fond, comme un sculpteur dont l’un des matériaux est l’image elle-même.
On doit aborder le travail de Rottenberg comme se situant à l’intersection d’une double problématique ayant le corps individuel (et notamment le corps féminin) pour centre : il s’agit d’une part de ses représentations dans l’histoire moderne et contemporaine, et d’autre part de sa fonction « productrice » et de son économie dans le monde globalisé de la marchandise. Dans la plupart de ses films, l’artiste travaille avec des modèles aux caractéristiques physiques hors normes et qui, pour certaines d’entre elles, en font usage professionnel et en tirent leur moyen de subsistance. Dans Mary’s Cherries, Rock Rose joue une productrice de cerises en boîtes réalisées à base d’immenses ongles rouges : sa forte corpulence, qui renvoie imaginairement à celle d’une personne qui, par son métier, absorberait effectivement trop de sucreries, lui sert dans la vie à des activités de wrestling, c’est-à-dire de « domination » physique, tarifées. En conservant leur nom et donc leur identité personnelle dans les oeuvres de Mika Rottenberg, ces « actrices » (au double sens du terme, puisqu’elles sont « actrices de leur propre vie ») établissent un passage entre la construction de leur propre représentation choisie et celle que leur propose une artiste dans des fictions qui reçoivent leur validité du champ artistique proprement dit.
Emmanuel Latreille
On doit aborder le travail de Rottenberg comme se situant à l’intersection d’une double problématique ayant le corps individuel (et notamment le corps féminin) pour centre : il s’agit d’une part de ses représentations dans l’histoire moderne et contemporaine, et d’autre part de sa fonction « productrice » et de son économie dans le monde globalisé de la marchandise. Dans la plupart de ses films, l’artiste travaille avec des modèles aux caractéristiques physiques hors normes et qui, pour certaines d’entre elles, en font usage professionnel et en tirent leur moyen de subsistance. Dans Mary’s Cherries, Rock Rose joue une productrice de cerises en boîtes réalisées à base d’immenses ongles rouges : sa forte corpulence, qui renvoie imaginairement à celle d’une personne qui, par son métier, absorberait effectivement trop de sucreries, lui sert dans la vie à des activités de wrestling, c’est-à-dire de « domination » physique, tarifées. En conservant leur nom et donc leur identité personnelle dans les oeuvres de Mika Rottenberg, ces « actrices » (au double sens du terme, puisqu’elles sont « actrices de leur propre vie ») établissent un passage entre la construction de leur propre représentation choisie et celle que leur propose une artiste dans des fictions qui reçoivent leur validité du champ artistique proprement dit.
Emmanuel Latreille
Pratique
FRAC LANGUEDOC-ROUSSILLON
4 rue Rambaud
34000 Montpellier
04 99 74 20 35/36
www.fraclr.org
Horaires d’été : du mardi au samedi de 15h à 19h – entrée libre
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Horaires d’été : du mardi au samedi de 15h à 19h – entrée libre