Fadhma-et-Louise © Anais-Chantin
Elles ont réalisé ce que les hommes politiques peinent à faire : prendre soin des plus faibles et s’armer contre les puissants. Pourtant, ces deux figures de l’insurrection kabyle et parisienne (Fadhma N’Soumer et Louise Michel) sont soit oubliées, soit réduites à l’image d’égérie révolutionnaire.
1830. La France envoie son armée conquérir l’actuelle Algérie. Au même moment, de chaque côté de la Méditerranée, deux petites filles voient le jour : Fadhma et Louise. Ces deux enfants, que rien ne relie en apparence vont pourtant jouer un rôle fondamental dans l’histoire de leur pays, de leur classe et de leur sexe. Tandis que Fadhma N’Soumer prendra la tête de la résistance qui mène à l’insurrection algérienne de 1871 contre l’occupation française et les injustices sociales, Louise Michel sera la figure de proue de la Commune de Paris en 1871. Alors qu’elles se battent pour l’égalité, pour leur pays, elles se heurteront à des barrières aussi bien dans leur propre camp que dans leur famille. Elles seront toutes deux accusées de sorcellerie, présentées comme assoiffées de sang, affublées de quolibets dégradants visant leur féminité et leur sexualité.
Ces deux insoumises ont pourtant donné un souffle essentiel aux luttes populaires dont nous jouissons encore des acquis.
Aujourd’hui, le « progrès » a fait son chemin, les pays s’enrichissent, les inégalités se creusent, les droits se perdent, l’ordre ne tient finalement que parce qu’il repose sur la plateforme de l’individualisme posé sur les trois piliers de l’injustice sociale, raciale et sexiste. Accepterons-nous de nous regarder dans le miroir qu’elles nous tendent ?
La dramaturgie dessine l’intimité de ces deux femmes aux destins extraordinaires, la mise en scène inventive, en interaction avec le public, mêle avec talent fiction historique, théâtre du corps et envolées musicales, entre tradition et électro.
Les femmes dans les Insurrections
« La femme est un danger si elle repousse l'homme derrière les remparts de sa lâcheté. Celle qui lutte est traitée de sorcière. Les femmes sont obligées d'agir dans l'ombre, et comme tout ce qui se fait dans l'ombre ne vaut rien, l'Histoire les oublie. Les femmes, comme la Terre, donnent la vie. C'est comme ça. Et elles entendent la défendre. Qu'elles aient ou non des enfants. C'est comme ça, ça l'a toujours été. Dussent-elles se sacrifier, se donner en pâture, se soumettre ou dussent-elles prendre les armes et sortir les griffes. Le but est toujours le même : défendre la vie. Il n'est pas question, là, de terrain à conquérir, de pouvoir à gagner ou d'échelle sociale à gravir. Il s'agit de faire respecter la justice naturelle selon laquelle la vie a besoin de soin. »
Fadhma N'Soumer et Louise Michel n'ont pas été exemptées des violences faites aux femmes, qu'elles soient culturelles, religieuses ou physiques. Mais l'une comme l'autre, en devenant une figure de l’insurrection algérienne pour la première et parisienne pour la seconde, ont donné voix aux luttes. De chaque côté de la méditerranée, ces deux femmes ont soulevé et guidé les peuples contre l’impérialisme français. Manifeste Rien, non seulement entre dans l’histoire coloniale franco-algérienne mais il invite aussi à interroger le rôle des femmes dans les luttes populaires passées et actuelles afin de construire une mémoire collective émancipatrice.
En amont
En amont de la présentation de la pièce, une université populaire a réuni au Théâtre Toursky les acteurs du collectif Manifeste Rien, une conférence sur l'histoire coloniale et les outils d'éducation populaire avec Marie Beschon (anthropologue), ainsi qu'un atelier dirigé par Vanessa Pedrotti...
Louise Michel ; Fadhma n' Soumer ; Yemma, la première mère du monde ; Napoléon III et Thiers le foutriquet ; l'ogre Bugeaud et les frères Mokrani ; Attaï, le grand chef kanak...
« Nous sommes nous-mêmes ces luttes, ces femmes, ces hommes, ces monstres d'hier et d'aujourd'hui... Notre vie ici et maintenant, nos pensées et nos actions influent d'une manière ou d'une autre sur la terrible force du destin. Que cela nous plaise ou non, chaque être humain est responsable de lui-même et de sa vie, mais également du monde dans sa totalité. Magique et sans appel, le monde nous façonne et nous le façonnons. ».
Danielle Dufour Verna
Par le collectif Manifeste Rien De Virginie Aimone avec la collaboration de Jeremy Beschon et la complicité de l'anthropologue Tassadit Yacine.
Mise en scène Virginie Aimone & Jérémy Beschon
Avec Virginie Aimone, Olivier Boudrand, Franck Vrahidès
Musique et chant Franck Vrahidès et Tom Spectrum
Création lumière Jean-Louis Floro
Création son Tom Spectrum et Antoine Perrin
Décors et accessoires Cyrille Laurent
Théâtre Toursky International
16 Passage Léo Ferré
13003 Marseille.
Parking
Tél 04 91 02 54 54
billetterie@toursky.fr
1830. La France envoie son armée conquérir l’actuelle Algérie. Au même moment, de chaque côté de la Méditerranée, deux petites filles voient le jour : Fadhma et Louise. Ces deux enfants, que rien ne relie en apparence vont pourtant jouer un rôle fondamental dans l’histoire de leur pays, de leur classe et de leur sexe. Tandis que Fadhma N’Soumer prendra la tête de la résistance qui mène à l’insurrection algérienne de 1871 contre l’occupation française et les injustices sociales, Louise Michel sera la figure de proue de la Commune de Paris en 1871. Alors qu’elles se battent pour l’égalité, pour leur pays, elles se heurteront à des barrières aussi bien dans leur propre camp que dans leur famille. Elles seront toutes deux accusées de sorcellerie, présentées comme assoiffées de sang, affublées de quolibets dégradants visant leur féminité et leur sexualité.
Ces deux insoumises ont pourtant donné un souffle essentiel aux luttes populaires dont nous jouissons encore des acquis.
Aujourd’hui, le « progrès » a fait son chemin, les pays s’enrichissent, les inégalités se creusent, les droits se perdent, l’ordre ne tient finalement que parce qu’il repose sur la plateforme de l’individualisme posé sur les trois piliers de l’injustice sociale, raciale et sexiste. Accepterons-nous de nous regarder dans le miroir qu’elles nous tendent ?
La dramaturgie dessine l’intimité de ces deux femmes aux destins extraordinaires, la mise en scène inventive, en interaction avec le public, mêle avec talent fiction historique, théâtre du corps et envolées musicales, entre tradition et électro.
Les femmes dans les Insurrections
« La femme est un danger si elle repousse l'homme derrière les remparts de sa lâcheté. Celle qui lutte est traitée de sorcière. Les femmes sont obligées d'agir dans l'ombre, et comme tout ce qui se fait dans l'ombre ne vaut rien, l'Histoire les oublie. Les femmes, comme la Terre, donnent la vie. C'est comme ça. Et elles entendent la défendre. Qu'elles aient ou non des enfants. C'est comme ça, ça l'a toujours été. Dussent-elles se sacrifier, se donner en pâture, se soumettre ou dussent-elles prendre les armes et sortir les griffes. Le but est toujours le même : défendre la vie. Il n'est pas question, là, de terrain à conquérir, de pouvoir à gagner ou d'échelle sociale à gravir. Il s'agit de faire respecter la justice naturelle selon laquelle la vie a besoin de soin. »
Fadhma N'Soumer et Louise Michel n'ont pas été exemptées des violences faites aux femmes, qu'elles soient culturelles, religieuses ou physiques. Mais l'une comme l'autre, en devenant une figure de l’insurrection algérienne pour la première et parisienne pour la seconde, ont donné voix aux luttes. De chaque côté de la méditerranée, ces deux femmes ont soulevé et guidé les peuples contre l’impérialisme français. Manifeste Rien, non seulement entre dans l’histoire coloniale franco-algérienne mais il invite aussi à interroger le rôle des femmes dans les luttes populaires passées et actuelles afin de construire une mémoire collective émancipatrice.
En amont
En amont de la présentation de la pièce, une université populaire a réuni au Théâtre Toursky les acteurs du collectif Manifeste Rien, une conférence sur l'histoire coloniale et les outils d'éducation populaire avec Marie Beschon (anthropologue), ainsi qu'un atelier dirigé par Vanessa Pedrotti...
Louise Michel ; Fadhma n' Soumer ; Yemma, la première mère du monde ; Napoléon III et Thiers le foutriquet ; l'ogre Bugeaud et les frères Mokrani ; Attaï, le grand chef kanak...
« Nous sommes nous-mêmes ces luttes, ces femmes, ces hommes, ces monstres d'hier et d'aujourd'hui... Notre vie ici et maintenant, nos pensées et nos actions influent d'une manière ou d'une autre sur la terrible force du destin. Que cela nous plaise ou non, chaque être humain est responsable de lui-même et de sa vie, mais également du monde dans sa totalité. Magique et sans appel, le monde nous façonne et nous le façonnons. ».
Danielle Dufour Verna
Par le collectif Manifeste Rien De Virginie Aimone avec la collaboration de Jeremy Beschon et la complicité de l'anthropologue Tassadit Yacine.
Mise en scène Virginie Aimone & Jérémy Beschon
Avec Virginie Aimone, Olivier Boudrand, Franck Vrahidès
Musique et chant Franck Vrahidès et Tom Spectrum
Création lumière Jean-Louis Floro
Création son Tom Spectrum et Antoine Perrin
Décors et accessoires Cyrille Laurent
Théâtre Toursky International
16 Passage Léo Ferré
13003 Marseille.
Parking
Tél 04 91 02 54 54
billetterie@toursky.fr