Abandoned Room, Constructed to Provide Persistent Absence, 1992-2010
Dans son approche de la diversité et de l’unité, dans l’hétérogénéité des matériaux et des dimensions, du bureau au sachet de thé, de la construction d’une cheminée en brique au ready made des choses trouvées, il rejoint toutefois les recherches contemporaines. Une matière, une couleur semblent dominer son oeuvre : celles de la terre encore humide. Mais là encore rien n’est simple : doute et leurre interviennent dans le recours répété au métal peint, en lieu et place de la terre.
Mark Manders a fait le choix d’une sculpture complexe, composée surtout, qui s’étend souvent horizontalement. Chacune des oeuvres présentées à Carré d’art est constituée de multiples éléments souvent reliés de lignes ou de tubes métalliques, comme si un courant créatif devait ainsi passer, comme dans le fonctionnement d’un organisme, d’une machine ou la constitution d’une phrase. La forme originelle est pour lui un plan tracé en 1986 censé représenter son autoportrait. Il est mis à jour à chaque exposition. Toutes ses oeuvres y trouvent place petit à petit et s’y remplacent comme autant de fragments d’un tout. Cette histoire énoncée par l’artiste rend compte à sa façon de la grande proximité des oeuvres entre elles. Portant souvent deux dates parce qu’elles naissent dans un temps long, certaines semblent des variantes d’une seule et même oeuvre. Dans l’exposition, le traitement de la première salle en atelier, celui du passage entre les deux ailes du bâtiment comme un corridor translucide témoignent de ce souci d’une expérience unique prolongée tout au long du parcours.
N’utilisant que des objets courants : chien, souris, homme, cheminée, chaise, table (…), la sculpture de Mark Manders comme la nature morte est silencieuse. Ce sentiment de distance, de message passé au travers de nombreuses couches s’exprime dans le choix d’une représentation souvent archétypale, sans détails, à l’échelle parfois réduite par rapport au réel. Sans insister sur la valeur d’usage, Mark Manders utilise des objets, des éléments de mobilier porteurs de signes du temps : fauteuil, bureau des années 50-60. Les figures les plus fréquentes sont celles de l’équilibre, du sommeil qui matérialisent le temps arrêté de la vision. Pour évidente qu’elle soit, elle ne semble valide que pour un moment. La perception est celle des rêves où des situations se contaminent, se superposent. L’exposition s’affirme alors et peut se vivre pleinement comme une promenade mentale mais qui est un prolongement du corps aussi concret que peuvent l’être les vêtements ou les outils.
Le catalogue est édité avec Roma Publications. Il comporte un texte de Sylvie Coëllier.
Carré d'Art - Musée d'art contemporain
ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h.
Entrée: 5 euros, tarif réduit: 3,70 euros
Mark Manders a fait le choix d’une sculpture complexe, composée surtout, qui s’étend souvent horizontalement. Chacune des oeuvres présentées à Carré d’art est constituée de multiples éléments souvent reliés de lignes ou de tubes métalliques, comme si un courant créatif devait ainsi passer, comme dans le fonctionnement d’un organisme, d’une machine ou la constitution d’une phrase. La forme originelle est pour lui un plan tracé en 1986 censé représenter son autoportrait. Il est mis à jour à chaque exposition. Toutes ses oeuvres y trouvent place petit à petit et s’y remplacent comme autant de fragments d’un tout. Cette histoire énoncée par l’artiste rend compte à sa façon de la grande proximité des oeuvres entre elles. Portant souvent deux dates parce qu’elles naissent dans un temps long, certaines semblent des variantes d’une seule et même oeuvre. Dans l’exposition, le traitement de la première salle en atelier, celui du passage entre les deux ailes du bâtiment comme un corridor translucide témoignent de ce souci d’une expérience unique prolongée tout au long du parcours.
N’utilisant que des objets courants : chien, souris, homme, cheminée, chaise, table (…), la sculpture de Mark Manders comme la nature morte est silencieuse. Ce sentiment de distance, de message passé au travers de nombreuses couches s’exprime dans le choix d’une représentation souvent archétypale, sans détails, à l’échelle parfois réduite par rapport au réel. Sans insister sur la valeur d’usage, Mark Manders utilise des objets, des éléments de mobilier porteurs de signes du temps : fauteuil, bureau des années 50-60. Les figures les plus fréquentes sont celles de l’équilibre, du sommeil qui matérialisent le temps arrêté de la vision. Pour évidente qu’elle soit, elle ne semble valide que pour un moment. La perception est celle des rêves où des situations se contaminent, se superposent. L’exposition s’affirme alors et peut se vivre pleinement comme une promenade mentale mais qui est un prolongement du corps aussi concret que peuvent l’être les vêtements ou les outils.
Le catalogue est édité avec Roma Publications. Il comporte un texte de Sylvie Coëllier.
Carré d'Art - Musée d'art contemporain
ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h.
Entrée: 5 euros, tarif réduit: 3,70 euros