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Lyon, musée des Baux Arts : Claude (Lyon, 10 av. J.-C. - Rome, 54 ap. J.-C.) un empereur au destin singulier, exposition du 1/12/18 au 4/3/19

En dépit de son appartenance à l’illustre famille impériale des Julio-Claudiens, Claude n’aurait jamais du régner sur le vaste empire romain. Pourtant, il fut proclamé empereur à 50 ans. L’exposition met en lumière la vie et le règne de cet homme au destin singulier


Statue de Claude dans la nudité héroïque, vers 40 ap. J.-C., marbre. Paris, musée du Louvre. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Statue de Claude dans la nudité héroïque, vers 40 ap. J.-C., marbre. Paris, musée du Louvre. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Tiberius Claudius Drusus naquit à Lugdunum. Il n'y séjourna que quelques mois avant de rejoindre Rome et n'y revint que très épisodiquement au cours de sa vie. Son souvenir reste toutefois profondément lié à l'histoire de la ville à travers notamment une œuvre exceptionnelle, la Table Claudienne, retranscription sur bronze du discours que l’empereur prononça en 48 au Sénat pour demander l’accès des citoyens gaulois aux magistratures romaines.

L’exposition retrace la vie de Claude depuis sa naissance à Lyon, le 1er août 10 avant J.-C. jusqu'à sa mort à Rome, le 13 octobre 54. L'histoire racontée est bien différente de celle sombre et peu flatteuse transmise par les auteurs anciens et que continuent à véhiculer de nos jours la littérature et le cinéma.

Le récit se fonde sur les travaux récents d'historiens et d'archéologues qui, outre l'étude de découvertes archéologiques et épigraphiques, portent un regard critique sur les sources antiques, en les replaçant dans le contexte politique et social du début de l'Empire. Il en résulte l'image révisée d'un empereur soucieux de son peuple, promoteur de réformes utiles et bon gestionnaire, auquel l'Empire doit les bases d'une organisation qui atteignit son apogée quelques décennies plus tard.

1. L'empire des Julio-Claudiens

En 27 avant J.-C., après un siècle de guerres civiles, l’Empire succède à la République romaine. Son fondateur, Octave (auquel le Sénat confie le commandement suprême, l’Imperium, et accorde le prestigieux titre religieux d’Augustus), héritier de Jules César, entreprend une réforme des institutions dont il concentre les pouvoirs. Rome domine alors une grande partie du pourtour méditerranéen. À sa mort en 14 après J.-C., Octave Auguste laisse un empire agrandi, stable et largement pacifié. Les rivalités dynastiques et les morts naturelles ont cependant décimé sa descendance directe et c’est le fils aîné de son épouse Livie, Tibère (oncle de Claude), qui lui succède. Deux illustres familles, la gens des Iulii et celle des Claudii, vont alors régner sur l’Empire pendant près d’un siècle. C’est dans cette Maison impériale que Claude – Tiberius Claudius Drusus – voit le jour, à Lyon, le 1er août 10 avant J.-C. Cinquante ans plus tard, il est contre toute attente proclamé empereur.

2. Naissance à lyon

Claude n’est pas né à Lyon par hasard. La colonie – Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum –, élevée au rang de capitale de la province de Gaule Lyonnaise, sert alors de base arrière à Auguste pendant les guerres de Germanie. Un atelier monétaire – le seul hors de Rome autorisé à frapper des monnaies d'or et d'argent – est créé, en 15 avant J.-C., afin de pourvoir à la solde des soldats.

Le père de Claude, Drusus l’Ancien, s’arrête probablement à Lyon à plusieurs reprises lorsqu’il se rend en Gaule et sur le Rhin pour y conduire des opérations militaires. Il y dirige un recensement en 13 avant J.-C., et le 1er août de l’année suivante préside à la dédicace du sanctuaire fédéral des Trois Gaules dédié à Rome et à Auguste. Pendant que son époux guerroie sur le Rhin, Antonia la Jeune et sans doute leurs deux aînés, Germanicus et Livilla, séjournent à Lyon. C’est là que Claude voit le jour, le 1er août 10 avant J.-C. La ville est alors en plein développement ; entourée d’une enceinte honorifique elle se dote de grands monuments (théâtre) tandis que l’habitat se structure selon un plan rigoureux.
Claude quitte Lyon après la mort de son père à Mayence, moins de deux ans après sa naissance ; il y revient épisodiquement par la suite. Mais son origine «gauloise » – il est le premier empereur à être né hors d’Italie – semble avoir marqué sa vie. Sous son règne, la ville est appelée Colonia Copia Claudia Augusta Lugdunum.

3. Germanicus, le frère

À la mort d’Auguste, en 14 après J.-C., Claude a 24 ans. Il souffre depuis l’enfance de troubles neurologiques – bégaiement, boitement –, mal vécus par la famille impériale qui le tient éloigné de toute vie publique. À peine participe-t-il à des jeux à l’occasion de fêtes religieuses et rejoint-il le collège sacerdotal des augures (prêtres chargés de l’interprétation des signes divins).
Son frère Germanicus a 29 ans. Le jeune général jouit d’une exceptionnelle popularité et est promis à un brillant avenir. Son oncle Tibère l’a adopté dix ans plus tôt à la demande d’Auguste, soucieux d’assurer la transmission du pouvoir. Le même jour, Auguste avait lui-même adopté son beau-fils Tibère et son dernier petit-fils vivant, Agrippa Postumus. Le principat de Tibère s’inscrit dans la continuité de celui d’Auguste. Il s’emploie à consolider le régime et stabiliser l’empire. Cependant, les rivalités au sein de la Maison impériale, fortement alimentées par sa mère Livie, s’exacerbent et Tibère y répond par la violence. Germanicus fait probablement partie de ses victimes. Rentré victorieux de campagnes en Germanie, il est envoyé en Orient pour mettre fin à des soulèvements. C’est là qu’il meurt sans doute empoisonné, en 19, près d’Antioche en Syrie. L’annonce de sa mort provoque un deuil public et le Sénat lui vote des honneurs funèbres.

4. Caligula, le neveu

À la mort de Tibère, en 37, Claude est le plus proche parent mâle encore en vie de l’empe- reur. C’est cependant au dernier fils vivant de Germanicus que le Sénat remet l’imperium : Caius Iulius César (affectueusement surnommé Caligula « petite chaussure », par les soldats de son père), auréolé de la gloire paternelle et fort de sa jeunesse – il a 25 ans –, après les longs règnes d’Auguste (41 ans) et de Tibère (23 ans). Son principat est bref car il périt assassiné le 24 janvier 41, après quatre ans d’un règne autoritaire et souvent excessif.
Il est le premier à associer son oncle au pouvoir. Sous Tibère, les fonctions publiques de Claude étaient restées très marginales : membre de diverses confréries religieuses publiques, il avait aussi reçu les insignes du consulat (prestigieuse magistrature annuelle), mais sans gestion effective de charge, et n’avait pas été admis dans les rangs du Sénat. En 37, Caligula lui donne enfin l’accès au Sénat et partage avec lui un consulat. La violence et les dérives de l’empereur causent sa perte. Il semble que Claude, informé de la conspiration contre son neveu, ait choisi de fer- mer les yeux.

5 - Claude, de l'ombre à la lumière

En janvier 41, à la veille de son avènement, Claude a cinquante ans. Écarté de la vie publique par sa famille, il s’est entièrement consacré aux études, historiques en particulier. C’est un érudit qui a acquis son savoir dans les livres et de l’enseignement de ses précepteurs. Il a ainsi introduit trois nouvelles lettres dans l’alphabet latin destinées à mieux restituer certains sons.
Ses fiançailles et mariages successifs montrent qu’il compte toutefois dans les stratégies matrimoniales dynastiques. Entre 4 et 8, il a été fiancé deux fois : à Æmilia Lepida, arrière-petite-fille d’Auguste, puis à Livia Medullina. Peu après, il épouse Plautia Urgulanilla, petite-fille d’une amie de sa grand-mère Livie, qui lui a donné un fils, Claudius Drusus (mais le garçonnet meurt accidentellement) ; le couple divorce vers 24. Claude se remarie peu après avec Ælia Paetina (répudiée en 31) et une fille, Antonia, naît vers 25-27. Depuis 38/39 il est l’époux de sa jeune cousine Messaline, dont il a une fille, Octavia, et bientôt un fils, Tiberius Claudius Germanicus (surnommé Britannicus) qui voit le jour en 41. C’est la première fois qu’un fils naît pendant le règne d’un empereur.
L’histoire de Claude nous a été transmise par les auteurs antiques – Sénèque, Flavius Josèphe, Tacite, Suétone et Dion Cassius – qui, se faisant l’écho d’une tradition sénatoriale hostile, dressent un portrait peu flatteur de l’homme et de son règne – un être faible manipulé par son entourage –, une image négative encore vivace aujourd’hui.

6 - Un avènement inattendu

Juste après l’assassinat de Caligula, les prétoriens proclament Claude empereur et l’emmènent dans leur camp sur la colline du Quirinal. La garde prétorienne est composée de cohortes d’élite affectées à la protection de l’empereur et au maintien de l’ordre. Leur commandant (le préfet du prétoire) est un haut fonctionnaire impérial extrêmement influent.
Le Sénat tergiverse cependant – certains sénateurs souhaitant un retour au gouvernement aristocratique de l’époque républicaine – et, au terme de longues discussions, reconnaît Claude le jour suivant, le 25 janvier 41.
Flavius Josèphe, Suétone et Dion Cassius évoquent l’épisode de la proclamation comme la conséquence d’un concours de circonstances : terrifié par l’assassinat de son neveu, Claude se serait caché derrière une tenture d’où l’aurait tiré un prétorien. Le candidat le plus improbable à la succession de Caligula serait donc arrivé au pouvoir par le plus grand des hasards. Une relecture critique des sources antiques remet toutefois en question ce récit : ce n’est pas le premier venu que le prétorien a reconnu et proclamé empereur, mais le fils de Drusus et le frère de Germanicus, mis (ou volontairement resté) à l’écart de toute prétention dynastique. Claude justifie cette filiation en prenant le nom de Nero Claudius Caesar, Drusi filius Germanicus.

7 - L'Empire

En 41, à l’avènement de Claude, les limites de l’empire sont sensiblement les mêmes qu’à la mort d’Auguste. Tibère, en effet, a seulement sou- mis le royaume de Cappadoce et Caligula tenté d’annexer celui de Maurétanie. Sous Claude l’empire s’accroît par l’annexion d’anciens territoires sujets : la Maurétanie Tingitane et la Maurétanie Césarienne, en 42 ; la Lycie, en 43 ; l’ancien royaume de Thrace, vers 45-46 ; de même que le Norique en 46. La plus grande victoire de Claude reste cependant la conquête du sud de l’Angleterre, en 43. Bien que relativement aisée, cette expédition

8. La légimité dynastique

En janvier 41, Claude fait figure d’outsider dans la succession de Caligula et certains sénateurs favorables à un retour aux institutionsr épublicaines hésitent, en outre, à ratifier le choix des prétoriens. Le nouvel empereur doit donc conforter le régime monarchique actuel et justifier de sa propre légitimité. Il entreprend alors d’organiser l’image de la dynastie héréditaire des Julio-Claudiens. La construction repose sur son fondateur, le Divin Auguste, et quelques personnages-clés de la famille régnante : Livie, sa grand-mère, que Claude fait diviniser en 42, Drusus l’Ancien, son père, Antonia la Jeune, sa mère, fille d’Octavie (sœur d’Auguste) et de Marc Antoine, et surtout Germanicus, son frère défunt. Claude a naturellement sa place au sein de cette prestigieuse lignée et projette l’avenir de la dynastie en associant ses épouses, Messaline puis Agrippine, et son fils, Britannicus. Dans tout l’empire, la diffusion des portraits des membres défunts et vivants (sculptures, monnaies et camées) assure la propagande des Julio-Claudiens.

9. Le gouvernement

Le gouvernement de Claude s’inscrit dans la continuité de ceux de ses prédécesseurs. L’empereur concentre la plupart des pouvoirs législatifs, judiciaires, financiers, militaires et religieux. De hauts fonctionnaires – les préfets – et les bureaux de la chancellerie impériale assurent sous son autorité la direction des services. Claude apporte cependant un changement notable en confiant – au grand dam des sénateurs – de hautes charges et responsabilités à des affranchis (esclaves libérés de la servitude) impériaux en qui il a toute confiance, et à des chevaliers (inférieurs par le rang et la fortune aux membres de l’ordre sénatorial). La gestion de l’État s’en trouve fortement améliorée. Une autre grande mesure du règne est le recensement entrepris en 47-48. Cette opération d’envergure vise à enregistrer l’ensemble des citoyens de l’empire et à les classer d’après leur richesse pour fixer leur montant d’imposition. C’est aussi le moyen de vérifier la liste des sénateurs et des chevaliers, établie sur la base de leur fortune.
Claude est surtout célèbre pour le soutien qu’il apporte, en 48, à la demande des notables des provinces gauloises, de pouvoir accéder aux magistratures romaines et donc au Sénat, face à une assemblée de sénateurs romains hostiles. Son discours est retranscrit sur la Table Claudienne. Cette même année, l’empereur marque les esprits en organisant de fastueuses cérémonies (Jeux Séculaires) dans le cadre de la célébration des 800 ans de la fondation de Rome.

10. La Table Claudienne

Cette grande plaque de bronze a été découverte à Lyon en 1528, sur la colline de la Croix-Rousse. Elle porte un texte en latin gravé sur deux colonnes. Le titre, le début du texte ainsi que le début de la seconde colonne ont disparu. Il s’agit du discours que l’empereur Claude a prononcé à Rome, en 48, devant le Sénat. Les circonstances sont connues grâce à l’historien Tacite (vers 58-120) : des notables de la Gaule Chevelue (territoire de la Gaule avant la division en trois provinces par Auguste) demandent que leur soit accordé le droit de devenir magistrats à Rome et d’entrer au Sénat. Leur pétition se heurte à l’hostilité des sénateurs, dont Tacite résume les arguments : l’Italie est bien encore capable de fournir des sénateurs à Rome ; il y a déjà trop d’étrangers au Sénat ; ils vont prendre la place des Romains d’origine ; les Gaulois ont toujours été les ennemis de Rome. Dans le détail, l’allocution de Claude est compliquée à suivre. Son discours est plus celui d’un érudit que d’un homme politique : l’orateur multiplie les digressions, faisant de longues allusions à l’histoire de Rome. Mais le message essentiel est qu’il soutient la demande des Gaulois.
Il est probable que la pétition des Gaulois ait transité par le Conseil des Gaules, qui se réunissait à Lyon dans le sanctuaire des Trois Gaules : on suppose que ce texte y était affiché en souvenir de l’intervention de l’empereur. On sait par Tacite que l’accès au Sénat fut accordé en premier lieu aux Éduens, habitants de la région d’Autun, considérés depuis longtemps comme des alliés du Peuple romain.

11. Les marques du pouvoir

La conquête de la province de Britannia vaut gloire et reconnaissance à l’empereur. Le Sénat lui octroie un triomphe (défilé militaire accompagné d’une procession religieuse), le plus grand honneur décerné à un général victorieux, ainsi que le privilège d’élargir le pomerium (limite sacrée de la ville), réservé à ceux qui ont étendu les frontières de l’empire. La superficie de la ville de Rome est ainsi doublée, passant de 325 à près de 665 hectares.
Un arc de triomphe dédié en 51-52 sur le Champ de Mars célèbre aussi la victoire. Il s’agit de l’arche monumentale de l’aqueduc Aqua Virgo qui enjambe la Via Lata (actuelle Via del Corso), la grande voie nord-sud de la ville. De son superbe décor sculpté ne subsistent plus aujourd’hui que des fragments épars.
D’autres reliefs, pour la plupart insérés à la Renaissance dans la façade de la Villa Médicis, témoignent de l’existence d’un grand autel, dont l’emplacement originel est perdu. Les scènes illustrent une grande procession sacrificielle, sans doute celle organisée au retour de l’expédition de Bretagne. Un autre autel, dédié à la Piété (ara Pietatis), connu par l’inscription dédicatoire de Claude, datée de 43, se situait près de l’autel de la Paix Auguste (ara Pacis Augustae) sur le Champ de Mars. L’arche monumentale des aqueducs Aqua Claudia et Anio Novus, actuelle Porte Majeure à Rome, dédiée par Claude en 52, est le seul monument claudien conservé en élévation.

12. La fin d'un empereur, la naissance d'un dieu.

Accusée d’avoir ourdi un complot contre son mari afin d’assurer le pouvoir à son fils Britannicus, Messaline est assassinée à l’automne 48. L’année suivante, l’empereur se remarie avec sa nièce Agrippine la Jeune, fille de Germanicus et d’Agrippine l’Aînée, descendante directe d’Auguste. La jeune femme est déjà la mère d’un enfant de 12 ans, Néron – Lucius Domitius Ahenobarbus –, que l’empereur adopte en 50 sous sa pression, reléguant ainsi son propre fils Britannicus au second rang successoral. Claude a alors plus de 60 ans et sa santé décline. Il meurt lors d’un banquet, le 13 octobre 54, intoxiqué (ou empoisonné) par un plat de champignons.
Néron lui succède à la tête de l’empire. Britannicus est assassiné l’année suivante. Agrippine la Jeune et son fils demandent au Sénat que l’empereur défunt soit divinisé, comme l’avait été Auguste quarante ans auparavant. La construction d’un vaste temple dédié au Divin Claude est entreprise sur le mont Célius ; interrompus par Néron, les travaux sont achevés par Vespasien deux décennies plus tard.
Néron, fils du Divin Claude, règne quatorze ans. Avec lui s’achève, en 68, la dynastie des Julio-Claudiens

Pratique

Musée des Beaux-Arts de Lyon
20 place des Terreaux - 69001 Lyon
tél. : +33 (0)4 72 10 17 40
www.mba-lyon.fr

Exposition et collections permanentes
ouvertes tous les jours sauf mardis et jours
fériés de 10h à 18h. Vendredis de 10h30 à 18h.


Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 2 Décembre 2018 à 03:01 | Lu 479 fois

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