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Le palais de la Légion d’honneur (Paris) retrouve son éclat

Cinq campagnes de restauration se sont succédé au palais depuis 2011 et lui ont redonné son lustre des XVIIIe et XIXe siècles.
Le musée, qui abrite l’une des plus riches collections de décorations du monde, accueille ses visiteurs dans une nouvelle muséographie qui allie solennité et pédagogie.


Salon de la rotonde © Alo Païstik
Salon de la rotonde © Alo Païstik
Bâti en 1785 pour le prince de Salm-Kyrbourg, l’hôtel de Salm, devenu palais de la Légion d’honneur en 1804, offre un double visage au visiteur : d’un côté, une façade raffinée en rotonde avec ses terrasses sur la Seine face au jardin des Tuileries ; de l’autre, un arc de triomphe à l’antique monumental et une double colonnade donnant sur la rue de Lille.
Ses salons, entièrement repensés après l’incendie qui ravagea l’intérieur de l’édifice en 1871 sous la Commune, offrent depuis un décor sur le thème de la Légion d’honneur.

Un mécénat privé a permis l’ensemble de ces rénovations, qui se sont étalées de 2011 à 2015 en cinq grandes campagnes.
D’autres projets sont en attente de financement, notamment la cour d’honneur du palais et le salon des maisons.

Les salons de réception

Le palais de la Légion d’honneur a retrouvé tout son lustre grâce à des travaux de restauration, initiés en 2011 dans le grand vestibule (ci-dessous) et qui se sont poursuivis à un rythme soutenu jusqu’à la fin 2015, dans les salons historiques des grands chanceliers et de la rotonde, ainsi que dans ceux des muses et l’aurore.
Sous le contrôle scientifique des conservateurs de la DRAC (direction des affaires culturelles), architectes en chef des monuments historiques, architectes du Patrimoine, échafaudeurs, menuisiers, peintres-décorateurs (pour les murs), doreurs, restaurateurs (pour les peintures), peintres en faux-marbre, staffeurs et maître-verrier sont intervenus durant les mois d’été à la mise en valeur des peintures et décors de ces salons.
Le caractère de ces travaux conduits par le service du patrimoine de la grande chancellerie s’est apparenté, en fonction des lieux, à une restauration, une restitution ou une nécessaire remise en état.

Ce chantier a permis la restauration d'un nombre important et varié d'éléments décoratifs du palais : peintures décoratives des plafonds, scènes historiées, décors en trompe-l’œil, parements en gypserie, corniches ouvragées, trophées en staff, bustes en gaine, dorures, etc.
Le grand vestibule a retrouvé son décor initial, qui avait été masqué par des peintures des années 1970, voire détruit. Les murs sont recouverts de grands cadres appareillés posés sur des soubassements en stuc marbre vert, interrompus au droit des portes par de remarquables encadrements en stuc porphyre.
De part et d’autre des marches de l’escalier, la balustrade initiale a été reconstituée. Le bronze antique de la balustrade de la galerie d’étage a été restauré avec minutie.

Dans le salon des grands chanceliers, la composition décorative est organisée autour des portraits du fondateur de la Légion d’honneur et des grands chanceliers.
Elle a été nettoyée, ravivée, restituée, « bichonnée » : les décors néoclassiques en gypserie sur fond de stuc marbre blanc ou bleu, dans l’esprit Wedgwood, alternent avec les portes et niches en acajou, encadrées de pilastres en marbre blanc surmontés d’arcs en plein cintre.
Les décors de la coupole reposant sur des écoinçons encadrés par des bustes en gaines ont retrouvé leurs tonalités et nuances d’origine, grâce à des sondages préalables. Les sphinges situées sous les oculi ont ainsi été redécouvertes ; les décors dorés vibrent à nouveau grâce à un nouvel éclairage.

Dans le salon de la rotonde, l’encrassement général, l’altération des couches picturales, les accidents sur les décors ont nécessité une remise en état globale des murs, des corniches, des peintures décoratives, de l’éclairage, y compris sous la coupole.
Les scènes historiées, les décors en grisaille, les peintures décoratives de Sirouy et de Maillot sont à nouveau perceptibles.
Dans les salons des muses et de l’aurore, le décor peint a été refait en totalité, sur la base des recherches et des sondages. Ce sont les peintures décoratives des plafonds très dégradés qui ont subi une nette transformation après l’intervention des restaurateurs : encadrées de motifs architecturaux en trompe-l’œil altérés par des interventions précédentes, les peintures ont nécessité beaucoup de travail en nettoyage de vernis, en réparation et en restitution suivant la technique de retouche tratteggio.

Pratique

Musée national de la Légion d'Honneur et des Ordres de Chevalerie
2, rue de la Légion d’honneur
75007 Paris
Du mercredi au dimanche de 13h à 18h - Mardi réservé aux groupes sur réservation
Entrée gratuite
www.legiondhonneur.fr


Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 18 Février 2016 à 18:29 | Lu 459 fois

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