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Jacopo Salvatori et Maurizio Baglini, l'élève et le maître au piano du festival Lizt en Provence

Soirée de maîtres, avec l'élève Jacopo Salvatori et le maître Maurizio Baglini réunis autour du piano sur la terrasse du Château Saint-Estève à Uchaux.


Musiques pour une atmosphère

Ce soir-là l'Orangerie est trop petite pour accueillir le maître et son élève deux pianistes italiens
L'élève Jacopo Salvatori à 19 heures et plus tard sur la terrasse, le maître Maurizio Baglini,
Dehors le vent agite les arbres immenses, pendant que l'interprète nous livre Debussy tout en atmosphère avec ses pauses et ses silences, ses attentes; tout à coup une cloche à travers les arbres, un glas sans doute. Et l'on apprécie que Debussy crée pour nous des rêves aussi vrais, évoque l'eau et nous isole dans nos songes en une fluidité légère mais étonnamment construite.
Avec la sonate 30 opus 109 de Beethoven, un univers différent : un certain bonheur qui s'exprime avec gravité dans le prestissimo, avant la sérénité dans la méditation de l'andante. une méditation sur fond de chagrin oublié et devenu sérénité. Toujours ces décrochements dans les rythmes qui surprennent et apportent la note plus beethovénienne avec violences et orages. Quel plaisir de retrouver ce grand compositeur !
Pius un Carnaval de Schumann en envolées très brillantes et qui vous meurtrit un peu.
Il faut reconnaître que Jacopo Salvatori, petit jeune homme mince au visage étroit et aux yeux profondément enfoncés présente l'image parfaite du musicien, donnant la preuve de son immense plaisir à jouer avec une grande maîtrise de son art.
En bis une étonnante virevolte de notes avec Bach.

Maurizio Balglini, des difficultés musicales en flots

Maurizio Balglini en seconde partie se livre d'emblée à une Chaconne de Busoni en ré mineur d'après Bach, pour violon seul . Remarquons un piano étonnamment clair et net des pianissimi raffinés et des nuances très fortes et très expressive pour des thèmes très doux, comme très lointain, plus nue et dépouillée débouche en une longue méditation recueillie sur la vie et la mort, l'existence de Dieu. Lorsque interviennent les œuvres de Liszt dont le festival honore le nom, l'interprète jette alors les notes par paquets rageurs en grands à-coups violents qui deviennent des caresses puis des cris: Liszt au plus violent de ses passions. Le thème surgit alors au cœur d'un flot de notes mêlées et se dégage comme par miracle en longues vagues qui déferlent.
Dans cette œuvre très difficile surchargée de broderies et d'enrichissements variés, le pianiste utilise le clavier en entier du plus aigu au plus grave, tenant le spectateur dans une sorte d'hypnose: le voici devenu orchestre à lui seul.
De telles soirées hors du commun se révèlent comme de véritables bains de musique.
Jacqueline Aimar

pierre aimar
Mis en ligne le Mardi 19 Octobre 2010 à 15:42 | Lu 491 fois

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