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Gergovie, toute l’histoire sur un plateau - Musée Archéologique de la Bataille, exposition du 10 avril 2021 au 2 janvier 2022

Aller à Gergovie, c’est pénétrer cet univers particulier, être au cœur de paysages à la beauté farouche, parcourir les sentiers de randonnées préservés pour qu’enfin se dévoilent l’esprit et l’histoire des lieux.
Le nouveau musée de Gergovie entre dans la cour des grands. Ouvert depuis un an, il déploie sur ses 600 m² d’exposition l’histoire de ce plateau…
Posé à fleur de terre, à fleur de légende sur le mythique plateau de Gergovie, au cœur de l’Auvergne, le Musée Archéologique de la Bataille de Gergovie résonne encore de la gloire de Vercingétorix.


Prêts pour l’aventure ?

© Henri Derus
© Henri Derus
On part pour un voyage en 3D, on suit le déroulé de la victoire surprise de Vercingétorix sur Jules César, on admire les trésors des fouilles effectuées sur ce site classé et on découvre l’art de vivre de l’un des plus sophistiqués des peuples gaulois, les Arvernes qui firent de l’oppidum de Gergovie leur capitale pendant près de 70 ans.

Expo Vercingétorix : un héros, cent visages ?
La première exposition du Musée de Gergovie qui se tiendra du 10 avril 2021 au 2 janvier 2022 révèle plusieurs siècles de la même quête : donner un visage au héros de Gergovie.
Au fil des siècles, les artistes et historiens ont imaginé un jeune guerrier (César le décrit comme " adulescens " c’est-à-dire âgé de moins de 30 ans), blond, beau, chevelu, une image qui élabore un véritable mythe, celui du grand (verca) roi (rix) des guerriers (getto), icône romantique de l’identité gauloise.
Cette image, les peintres, sculpteurs et graveurs des XIXe et XXe siècles l’ont largement enrichie d’œuvres totalement fantasmées destinées à frapper les esprits.
Qu’en était-il vraiment ? Surprise ! Les archéologues ont retrouvé des pièces de monnaie, statères en or frappés par les Gaulois, supposées à son effigie, cheveux courts, visage glabre, et dont on ne sait si elle est réaliste ou idéalisée.
Mais si le visage de Vercingétorix reste un mystère, le symbole demeure.
Et cette exposition inédite en reconstitue un portrait passionnant.

Au cœur de la bataille

© Henri Derus
© Henri Derus
On est en 52 avant JC, toute la Gaule est pratiquement soumise à Jules César, allié au puissant peuple des Eduens, avec leur capitale Bibracte et rivale des Arvernes.
Au Musée de Gergovie, l’esprit épique qui entoure cet épisode de la guerre des Gaules est reproduit de façon saisissante.
En pénétrant dans la salle centrale, on plonge immédiatement dans la Bataille ! Le spectacle combine projection sur écran et maquette géante pour mieux s’immerger dans l’affrontement entre les deux camps.
Les récoltes des fouilles archéologiques, casques, épées, traits de scorpio, redoutables machines de guerre romaines, pointes de flèches, boulets de baliste témoignent de l’ampleur du combat, certainement beaucoup plus important que celui raconté par Jules César.

César s’incline devant le jeune chef

© Henri Derus
© Henri Derus
Ainsi surgissent du passé les fantômes des guerriers gaulois, en armure et casque prêts à en découdre derrière leur chef, ce jeune aristocrate de moins de trente ans, meneur d’hommes exceptionnel qui a fait ses classes dans l’armée romaine et connaît bien les usages de son ennemi.
Chacun leur tour, César et Vercingétorix dévoilent leur stratégie. Les guerriers prennent place, s’apprêtent à livrer bataille.
L’assaut romain est bref, violent. Mais Vercingétorix repousse l’ennemi en préservant ses propres hommes. En moins d’une journée, l’issue de la bataille est scellée : devant le génie tactique de leur chef qui les mène à la victoire, les Arvernes triomphent et sont ralliés par les Eduens qui abandonnent les Romains.
César capitule sans avouer qu’il vient de subir sa première défaite militaire. Il reconnaît dans le Livre VII de son journal de guerre, De Bello Gallico, ouvrage rédigé de sa main qui permet de suivre année après année cette guerre des conquêtes, avoir perdu à Gergovie 700 hommes et 46 centurions.
Vercingétorix est élu chef suprême des peuples gaulois coalisés. Il connaîtra à son tour, quelques mois plus tard, la défaite à Alésia qui
mettra fin à la guerre des Gaules et à l’indépendance gauloise.

Le Monde disparu des Arvernes

© Henri Derus
© Henri Derus
Le Musée de Gergovie, c’est aussi une rencontre poétique avec le temps à travers les fenêtres numériques qui ouvrent sur les paysages du plateau depuis leur origine jusqu’à l’installation des premiers villages... il y a plus de 4 000 ans.
À Gergovie, ont été découverts de nombreux vestiges de l’occupation gauloise puis gallo-romaine comme ceux du sanctuaire, des remparts, des fossés ralliant les camps de César, des portes de l’oppidum, un quartier artisanal ou encore des chemins et places pavées.
Partout des débris d’amphores rappellent la force du commerce qui existait entre Gergovie, les autres peuples gaulois et Rome !
Des poteries témoignent aux côtés des meules de pierre, couteaux ou grills de la vie quotidienne à Gergovie. Stylets en os ou en fer pour l’écriture des tablettes de cire, pions de jeu, bijoux ou monnaies antiques font partie des trois cents objets et vestiges de cette période emblématique exposés au musée.
En terre arverne, la civilisation gauloise a laissé des traces archéologiques de première importance.

À quelques kilomètres de Gergovie, Corent, Gondole ou Gandaillat La Grande Borne ...

© Henri Derus
© Henri Derus
... sont trois autres sites archéologiques majeurs.
Des trésors y ont ainsi été retrouvés parmi lesquels des chefs-d’oeuvre de l’art arverne, une collection unique en Europe de vases peints à décors animaliers figurant de grands cerfs s’alimentant, paradant et exhibant leur ramure.
Car c’est bien sur une large partie de l’Europe que s’étendait le monde celtique composé d’une mosaïque de peuples. Le musée présente ce jeu de piste qui redéfinit l’importance de la civilisation gauloise précédant la conquête de Jules César.

Des paysages fascinants

© Henri Derus
© Henri Derus
Avec ses paysages immenses et fascinants, ce monde celtique disparu et réapparu grâce aux recherches archéologiques, le plateau de Gergovie vibre encore aujourd’hui du destin hors norme de ses héros devenus légendaires.
Situé à 750 m d’altitude et difficilement accessible, il s’imposait naturellement comme place forte redoutable.
Formé il y a environ 20 millions d’années, à la suite de plusieurs éruptions volcaniques, le plateau de Gergovie a conservé une richesse géologique singulière. Il est classé Monument Historique depuis 2018 pour son intérêt historique et scientifique.
Arpenter les sentiers protégés qui parcourent ses versants labellisés zone Natura 2000 pour leur faune et flore exceptionnelle, est aussi un voyage dans le temps.
Véritable table basaltique de 70 hectares, le spectacle qui se dévoile à 360°, par temps dégagé, est saisissant, du massif de Sancy aux plateaux du Cézallier en passant par la Chaîne des Puys et la faille de Limagne classées récemment à l’UNESCO !

Un empereur sur les traces de César

@ Mond Arverne Tourisme
@ Mond Arverne Tourisme
Tombé dans l’oubli, ce n’est qu’au XVIe siècle que le site de Gergovie est identifié par Gabriel Siméoni, érudit florentin chargé de cartographier l’Auvergne.
Les premières fouilles sérieuses et la découverte des camps militaires de César remontent au règne de Napoléon III, fervent admirateur du général romain. Les premières fouilles menées sur le plateau par l’agent voyer Claude Aucler dévoileront la " villa " qui porte son nom.
Eugène Stoffel, archéologue, militaire et écrivain, est choisi pour poursuivre les fouilles et découvre les deux camps romains au pied du
plateau ainsi que les traces de la fortification gauloise.
La mise en lumière du site par Napoléon III mènera trente ans plus tard, en 1900, à l’édification du monument à la gloire de Vercingétorix, une statue de 26 mètres de haut, en lave de Volvic et symbole actuel du plateau.

Un musée à l’architecture paysagiste

© Henri Derus
© Henri Derus
Jean-Paul Reuillard, architecte clermontois de l’agence Sycomore a épousé la légère courbure du sommet pour y déposer un bâtiment, dont la plus grande partie, semi-enterrée, se fond dans le paysage avec des éléments symboliques : la lave de Chambois qui pare les façades fait écho aux volcans, les bardages en acier rendent hommage au savoir-faire des gaulois, réputés pour leur travail de la métallurgie du fer.

Info+

Musée de Gergovie
Plateau de Gergovie
63670 La Roche–Blanche

(À 15 km de Clermont-Ferrand)

Horaires * : Ouvert mercredi, samedi et dimanche, de 13h à 18h
Vacances scolaires : Tous les jours, de 13h à 18h (vacances d’été, de 11h à 19h)

Tarifs :
Adulte : 8 €
Jeune de 6 à 25 ans : 5 €
Famille (2 adultes + 2 jeunes) : 20 €
Durée de visite : environ une heure
musee-gergovie.fr

* sous réserve de modifications en fonction de la situation sanitaire.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 23 Mars 2021 à 02:45 | Lu 178 fois

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