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Festival les Nocturnes Sainte-Victoire. Un festival captivant pour un succès retentissant

C’est à un voyage aux mille et une nuits que le Festival Les Nocturnes Sainte-Victoire a convié le public pour son clap de fin, un véritable feu d’artifices de talents conjugués qui ont subjugué et transporté d’enthousiasme les quelques quatre cent trente personnes présentes en ce dernier soir. Le ciel étoilé du Château des Remparts de Trets, les murs de l’enceinte, la pâle clarté de la lune, les jeux de lumière subtils, tous éléments propices à un fabuleux voyage !


Nocturne Carme @ Benjamin Arragon
Nocturne Carme @ Benjamin Arragon
Alexandra Lescure, merveilleuse Shéhérazade, et Etienne Kippelen, les deux directeurs artistiques, ont proposé pendant six soirées les plus beaux des contes qui se puissent entendre : ceux de la musique, du chant et de la danse : 6 concerts – dégustations exceptionnels, 4 sites enchanteurs face à majestueuse et mythique montagne de la Sainte-Victoire et des artistes exceptionnels.

Après l’immense succès d’André Manoukian et de China Moses le 2 juillet pour l’ouverture du festival et les quelques 700 personnes sur les gradins, les spectateurs ont ovationné, le 4 juillet, le spectacle époustouflant du chanteur et comédien Yanowski Le Cirque des Mirages. Le grand Bruno Rigutto, orfèvre du piano, a poursuivi l’enchantement avec les Nocturnes de Chopin précédé en fin de matinée par un spectacle jeune public L’école de Mozart, donné à 11h, par et pour des enfants. Le 9 juillet, même Shéhérazade ne serait pas parvenue à repousser les nuages. Mais qu’à cela ne tienne, les princes et princesses détiennent des pouvoirs infinis. Le concert Le violoncelle romantique ne pouvant se tenir au théâtre de verdure de Peynier, c’est dans la splendide salle des fêtes de Peynier que le miracle a eu lieu. Les doigts magiques d’Olivia Gay au violoncelle et d’Aurélien Pontier au piano se sont emparés de l’âme des spectateurs. La salle bondée a bu, dans un silence de cathédrale, un programme romantique délicieusement interprété. Pour l’avant dernier concert, le 10 juillet, les murs du château ont assisté à la mort de Carmen dans les bras de José. Carmen au Château, éblouissant rendez-vous lyrique, vibrant d’émotion, entre un ténor, Luca Lombardo, une mezzo, Catherine Bourgeois, une soprano, Alexia M’Bassé, et le pianiste Pierre Laurent. Un spectacle enlevé, trépidant, enivrant les spectateurs, une fois encore, soulevés de bonheur.

Un final en apothéose : La Nuit de l’Orient

Les spectateurs qui, comme moi, ont eu le bonheur de voir plusieurs des concerts de ce festival, peuvent témoigner avec ferveur de celui du 12 juillet. La Nuit de l’Orient, a clôturé le festival dans la liesse générale. Quels adjectifs employer pour décrire la beauté, la splendeur de moments si intenses qu’on les eût voulus éternels ! Entre classicisme et modernité, la fascinante chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani interprète des voix de légendes : Fairouz, Oum Kalsoum et Asmahan. Très célèbre, musicologue, cultivée, Dorsaf rayonne sur scène. Sa voix superbe – elle a le timbre unique des immenses chanteuses du Maghreb - pénètre les corps, résonne en chacun, charme, ensorcelle. Pour l’accompagner, Ramzi El Mabrouk au piano, Khalil Chekir au kanoun et Saifeddine Helal aux percussions, musiciens admirables, permettent aux néophytes la découverte d’une très belle musique et d’instruments orientaux joués avec dextérité. Devant la chanteuse, et durant tout le spectacle deux merveilleuses danseuses orientales, Nathalie Diebold et Karine Ghalmi, captivent le regard. Leurs gestes lascifs, leurs costumes somptueux, leurs voiles transparents, légers, sibyllins, irréels, envoûtants, ceignent chaque spectateur, ajoutent au charme puissant, au pouvoir surnaturel de cette soirée hors du commun. Des lutins joueurs auraient-ils ajouté quelque philtre magique aux vins offerts en prémisse à la soirée ? Le public retient son souffle. Le plaisir est total. Mais la féérie ne devait pas s’arrêter là ! Avec Lévon Minassian et son doudouk virtuose, c’est l’Arménie millénaire qui se dresse sur scène, l’Arménie aux parfums de miel et d’abricot, l’Arménie des chaumières et des steppes, l’Arménie où les pierres hurlent encore au génocide, l’Arménie des glaïeuls et des muscaris bleus. Le son du doudouk de cet artiste international est à nul autre pareil, une complainte, une voix, un appel, un songe éveillé. Après l’inoubliable Mayrig, et d’autres morceaux rares, Lévon Minassian interprète le sublime Prière pour l’Humanité, tirant, au sens propre, des larmes aux spectateurs : une charmante touriste étrangère, assise devant moi, se reconnaitra. Pour accompagner Lévon Minassian, un musicien à part entière : Serge Arribas. Au synthétiseur ou au piano, Serge Arribas magnifie le doudouk. Il y ajoute, avec le ravissement des accords, la profondeur de la mer, les vagues mourant sur le sable, le soleil teintant de rouge le sommet du mont Ararat. Le doudouk pleure, sourit et se souvient, les danseuses tournoient autour des musiciens, les yeux des spectateurs sont autant d’étoiles. Pour terminer le concert, les artistes rassemblés ont improvisé un air qui avait la nostalgie de l’au-revoir mais le goût du bonheur.

Des dégustations-buffets haut de gamme
Avant chaque concert, de véritables agapes ont séduit les papilles du public : Trois traiteurs, des dégustations haut de gamme, des ateliers ‘comté’ ou ‘ mozzarella di bufala’ … et des nectars divins. Ici, les personnes se côtoient, échangent, sympathisent, trinquent entre elles. C’est cela le Festival Les Nocturnes Sainte-Victoire. Un festival qui allie culture, convivialité, plaisir des sens. Un festival raffiné où le prix modique du billet –à la surprise quasi générale- comprend le buffet avant spectacle. Au final un festival épicurien qui rassemble !
A l’année prochaine….
Les directeurs du festival, émus, ont remercié les spectateurs, la présidente, les bénévoles, les équipes, les traiteurs, les artistes, les maires de Peynier et de Trets, les partenaires, donnant à tous rendez-vous à l’année prochaine.
Une jolie fillette – la plus jeune des bénévoles -, cheveux longs bruns, vêtue à l’orientale d’une belle robe blanche laissant découverte une petite épaule enfantine, a remercié Alexandra Lescure, Etienne Kippelen et les bénévoles. Petite artiste et musicienne en devenir, Ava, par sa candeur, a ravi l’assemblée. Il est vrai que l’avenir appartient aux enfants. Avec le talent oratoire et le sourire d’Ava, petite ambassadrice de cette édition particulièrement réussie, le Festival les Nocturnes Sainte-Victoire a de belles années devant lui.
Danielle Dufour-Verna

Danielle Dufour-Verna
Mis en ligne le Mardi 16 Juillet 2019 à 23:20 | Lu 212 fois

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