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Festival Liszt en Provence 2010, musique romantique à Uchaux

Rachel Kolly d'Alaba au violon et Christian Chamorel, offrent quelques moments très romantiques par une belle soirée d'été sur la terrasse du Château Saint Estève. Ils viennent tous deux de Lausanne où ils ont été formés et où ils enseignent au conservatoire.


Jeunes et charmeurs

Ils sont jeunes, charmeurs et pleins d'allant, et c'est au travers d'œuvres de Schubert, Schumann et Chausson qu'ils vont nous offrir de flâner sous les grands arbres dans cet espace ouvert sur des vagues de vignes, où l'imagination peut errer tout à son aise.
Avec le Grand Duo pour violon et piano en la majeur de Franz Schubert, le spectateur est immédiatement convié à une échappée estivale, même si le petit duo allègre et vif est quelque peu perturbé par les cigales réveillées et réchauffées par les projecteurs qui éclairent la scène. Après un scherzo vif et agressif arrive un andantino doux et tendre, infiniment schubertien, en forme de berceuse. Bien évidemment ce festival à Uchaux est un festival Liszt mais nous avons plusieurs fois remarqué comme il convient aussi admirablement à la tendresse de Schubert ; Rachel Kolly d'Alba porte une élégante robe de satin ou de soie sur laquelle se croisent le vert et le rouge, qui met en valeur sa grâce de musicienne dressée sur la scène au bord de la nuit.

Une musique, non, toutes les musiques !

C'est ensuite Christan Chamorel seul au piano pour une sonate de Schumann qui commence par un petit thème bref comme un appel de détresse infiniment lancé et répété avant un andantino plus lent et moins obsédant en opposition à tant de virtuosité et de passion.
Le poème pour violon et piano d'Ernest Chausson, -un compositeur un peu oublié et que nous écoutons avec plus d'attention afin de comprendre les raisons de cet oubli -, révèle tout d'abord un mouvement très vibrant au piano pendant que le violon se fait grave et lent. Le chant devient alors rêveur et triste jusqu'au désespoir pendant que la nuit se fait plus bleue et que naît la fraîcheur du soir. La musique composée par Ernest Chausson nous a paru à la fois plaisante et expressive confiée à Rachel Kolly d'Alba qui semble jouer du violon avec tout son corps.
Puis Schumann à nouveau, le dialogue entre les deux instruments ressemble bien vite à une altercation assez vive, en invectives et apostrophes diverses, dans un second mouvement assez vindicatif, bien dans la manière du compositeur; avant le beau chant du 3e mouvement, tout en émotion, suivi par une sorte de ragtime de quelques secondes, sec et éblouissant qui montre, s'il en était besoin que bien des formes musicales de notre temps étaient déjà présentes, à l'état d'ébauche, dans l'infinie variété des compositions classiques.
Jacqueline Aimar, 2 juillet 2010

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 11 Octobre 2010 à 16:38 | Lu 418 fois

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