Réalisée en partenariat avec l’Atelier-Musée de Jean Lurçat à Saint-Laurent-des-Tours, à Saint-Céré dans le Lot et grâce à des prêts d’œuvres d’une collection privée, l’exposition Jean Lurçat, objets intimes, a pour but de présenter les diverses facettes de cet artiste du 20e siècle : dessinateur, peintre, cartonnier, céramiste, Jean Lurçat est artiste total, témoin du foisonnement des arts des années d’après-guerre.
Avant de se consacrer à la tapisserie à la fin des années 1930, Jean Lurçat est un peintre reconnu, apprécié pour ses qualités de coloriste, influencé dans sa figuration par le cubisme et le surréalisme. En témoignent les peintures et aquarelles présentées ici. Sa passion pour l’art textile débute vers 1917, alors qu’il est mobilisé. Pendant une convalescence à l’arrière du front, il demande à sa mère de transcrire au canevas les aquarelles qu’il vient de réaliser.
Sensibilisé à la « muralité » par ses années de formation auprès de Victor Prouvé à l’École de Nancy – son frère est le célèbre architecte André Lurçat - c’est à partir des années 20, en étroite relation avec Marthe Hennebert, sa première femme, qu’il conçoit des œuvres destinées au tissage. La rencontre avec Marie Cuttoli, galeriste et directrice d’un atelier de tissage, l’incite à repenser le rôle de la tapisserie dans les arts décoratifs, en compagnie d’artistes de renom : Picasso, Le Corbusier, Léger, Miró…
En 1937, la découverte de l’Apocalypse d’Angers, grande suite tissée de la fin du 14ème s., est une révélation esthétique et technique. Il s’oriente alors vers un langage plus limité en couleurs et l’usage du gros point. Pour lui, il est nécessaire de renouer avec les méthodes et techniques de tissage médiévales.
Missionné par l’État en 1939 à Aubusson avec les peintres Gromaire et Dubreuil pour relancer l’activité des ateliers, il entreprend de redonner ses lettres de noblesse à cette activité. Il devient peintre-cartonnier et invente un langage simplifié qu’adoptera Dom Robert.
Jean Lurçat offre sa propre vision du monde où les couleurs et les formes traduisent les symboles de la place de l’homme dans l’univers. Si Le Chant du Monde d’Angers est son manifeste, toutes ses œuvres témoignent de ce désir de transcrire une pensée symbolique, réactive aux événements qui ont marqué le siècle : traumatismes et espoirs collectifs, angoisses et joies intimes.
L’alphabet de formes de Lurçat se retrouve dans le décor de sa maison-atelier de Saint-Laurent-des-Tours et exprime dans les objets du quotidien la vision d’un humaniste témoin de son temps.
Brigitte Benneteu
Commissaire d’exposition
Conservateur départemental des musées du Tarn.
Avant de se consacrer à la tapisserie à la fin des années 1930, Jean Lurçat est un peintre reconnu, apprécié pour ses qualités de coloriste, influencé dans sa figuration par le cubisme et le surréalisme. En témoignent les peintures et aquarelles présentées ici. Sa passion pour l’art textile débute vers 1917, alors qu’il est mobilisé. Pendant une convalescence à l’arrière du front, il demande à sa mère de transcrire au canevas les aquarelles qu’il vient de réaliser.
Sensibilisé à la « muralité » par ses années de formation auprès de Victor Prouvé à l’École de Nancy – son frère est le célèbre architecte André Lurçat - c’est à partir des années 20, en étroite relation avec Marthe Hennebert, sa première femme, qu’il conçoit des œuvres destinées au tissage. La rencontre avec Marie Cuttoli, galeriste et directrice d’un atelier de tissage, l’incite à repenser le rôle de la tapisserie dans les arts décoratifs, en compagnie d’artistes de renom : Picasso, Le Corbusier, Léger, Miró…
En 1937, la découverte de l’Apocalypse d’Angers, grande suite tissée de la fin du 14ème s., est une révélation esthétique et technique. Il s’oriente alors vers un langage plus limité en couleurs et l’usage du gros point. Pour lui, il est nécessaire de renouer avec les méthodes et techniques de tissage médiévales.
Missionné par l’État en 1939 à Aubusson avec les peintres Gromaire et Dubreuil pour relancer l’activité des ateliers, il entreprend de redonner ses lettres de noblesse à cette activité. Il devient peintre-cartonnier et invente un langage simplifié qu’adoptera Dom Robert.
Jean Lurçat offre sa propre vision du monde où les couleurs et les formes traduisent les symboles de la place de l’homme dans l’univers. Si Le Chant du Monde d’Angers est son manifeste, toutes ses œuvres témoignent de ce désir de transcrire une pensée symbolique, réactive aux événements qui ont marqué le siècle : traumatismes et espoirs collectifs, angoisses et joies intimes.
L’alphabet de formes de Lurçat se retrouve dans le décor de sa maison-atelier de Saint-Laurent-des-Tours et exprime dans les objets du quotidien la vision d’un humaniste témoin de son temps.
Brigitte Benneteu
Commissaire d’exposition
Conservateur départemental des musées du Tarn.