Willem Cole | Je vous donne des couleurs, 1998 © DR
Si la peinture et la sculpture ont été confrontées depuis fort longtemps à la question de la « situation physique » du spectateur par rapport à ce qu’il devait voir, nombre d’oeuvres contemporaines ont su donner à cet enjeu des formulations inédites. Le simple fait que des oeuvres s’élaborent souvent à partir des caractéristiques de l’espace (ce qui était seulement le cas des fresques dans les siècles passés) et se donnent comme des dispositifs « transitionnels » entre le spectateur et le lieu, conduit à comprendre autrement les démarches de nombreux artistes actuels. Alors que la question de la place du spectateur permettait autrefois d’organiser _ ou d’ajuster, voire de corriger _ les rapports d’un sujet et d’un objet (posés l’un et l’autre dans une dualité incontestable, fondée ontologiquement), l’art contemporain a plutôt fait apparaître la dimension fonctionnelle de cette même relation : ce ne sont dès lors plus les « termes » du rapport qui comptent principalement, mais les modalités de celui-ci, et la possibilité de le rejouer selon une complexité toujours ouverte entre des pôles non déterminés a priori et toujours conscients de leurs positionnements relatifs. L’expérience esthétique n’est plus circonscrite à l’oeuvre (le « chef-d’oeuvre », contenant une essence particulière) et à celui qui se définissait d’abord par un goût (le spectateur et sa sensibilité unique), mais s’est organisée autour de relations actives aux nombreuses variations possibles. Ce que l’art a alors semblé perdre alors en « densité » et en sécurité (le spectateur était « comme maître et possesseur » de ce qu’il voyait…) il l’a regagné en liberté et mobilité, en inventivité et en dynamiques multiples. Quitte à nous forcer à apprendre à marcher, parfois, sur des sables mouvants… L’exposition Et pis meu là, et pis teu là !* entend offrir quelques témoignages de ces relations ouvertes, dans lesquelles le spectateur sera indifféremment « meu » ou « teu », et l’oeuvre à peine plus qu’une conjonction de coordination « spatialisée » (« et… là », « et… là »). Emmanuel Latreille
Et pis meu là, et pis teu là !*
Exposition du 5 février au 12 mars 2011
Vernissage le vendredi 4 février 2011 à 18 h 30
Tjeerd Alkema, Willem Cole, Philippe Decrauzat, Helmut Dorner, Seamus Farrell, Sigurdur Arni Sigurdsson, Arnaud Vasseux, Véronique Verstraete
Œuvres de la collection du Frac LR
Frac Languedoc-Roussillon
4 rue Rambaud
34000 Montpellier
04 99 74 20 35/36
www.fraclr.org
Horaires d’ouverture | du mardi au samedi de 14 h à 18 h | Entrée libre
Exposition du 5 février au 12 mars 2011
Vernissage le vendredi 4 février 2011 à 18 h 30
Tjeerd Alkema, Willem Cole, Philippe Decrauzat, Helmut Dorner, Seamus Farrell, Sigurdur Arni Sigurdsson, Arnaud Vasseux, Véronique Verstraete
Œuvres de la collection du Frac LR
Frac Languedoc-Roussillon
4 rue Rambaud
34000 Montpellier
04 99 74 20 35/36
www.fraclr.org
Horaires d’ouverture | du mardi au samedi de 14 h à 18 h | Entrée libre