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Exposition « Afrique, Collections croisées», Musée d’Art moderne de Troyes, du 8 avril au 18 septembre 2011

Après le succès de la rétrospective dédiée au peintre et verrier troyen Maurice Marinot, le musée d'Art moderne de Troyes revient sur un autre aspect de ses importantes collections en accueillant un remarquable ensemble d’art tribal africain.


Masque de type Bwoon chez les Kete, RdC, Bois, fibres et plumes, h. 48 cm, Collection Sargos © Nicolas Sargos
Masque de type Bwoon chez les Kete, RdC, Bois, fibres et plumes, h. 48 cm, Collection Sargos © Nicolas Sargos
Les 200 oeuvres (masques, fétiches, objets…) provenant de la collection de Patrick et Catherine Sargos feront écho à la collection d’objets africains et d’oeuvres modernes rassemblés par Pierre et Denise Lévy.
Défendus ardemment par le collectionneur et spécialiste Jacques Kerchache (1942-2001), célébrés au sein de collections privées exceptionnelles comme celle de la famille Barbier-Mu_eller et mis sous les feux de la rampe par l’ouverture du musée du Quai Branly en 2006, les arts premiers retrouvent l’intérêt du grand public.
A travers cette présentation, sera aussi évoquée l’influence de cet art réputé primitif sur les avant-gardes tel le cubisme avec la présence d’oeuvres de Pablo Picasso, Julio Gonzalès, Amedeo Modigliani, Joseph Csaky… provenant de la donation de Pierre et Denise Lévy.

Passion africaine et collections particulières

En dépit de la singularité et de l’importance historique de sa collection africaine, le musée d’Art moderne n’avait consacré la moindre d’expositions aux arts primitifs.
Quelque 80 pièces d’art africain renforcent l’impressionnante collection offerte aux musées nationaux par Pierre et Denise Lévy en 1975. Leur présentation et leur mise en valeur n’ayant guère été renouvelées depuis l’ouverture du musée en 1982 ainsi que les publications que leur a consacré alors Philippe Chabert. Cette section réunit des oeuvres aux provenances célèbres (anciennes collections d’André Derain, Paul Guillaume, Félix Fénéon, Ambroise Vollard…), sera pour la première fois confrontée à une exceptionnelle collection particulière rassemblée avec ferveur par Patrick et Catherine Sargos.

Constituée en l’espace d’une quarantaine d’années par ce couple d’amateurs passionnés, cette collection digne des plus grands musées héberge des pièces d’une grande rareté et d’une insigne qualité. Cet art fera voyager les visiteurs d’Ouest en Est, entre rituels sacrés et utilisation profane. Datant majoritairement des 18e et 20e siècles, la collection Sargos compte quelques pièces inestimables datant du 16e siècle ainsi que des terres cuites vieilles de 2 000 ans.

A événement exceptionnel, présentation unique : les oeuvres africaines feront écho aux chefs-d’oeuvre des avant-gardes du 20e siècle avec la présence de tableaux ou sculptures de Derain, Picasso, Maire, Modigliani, Metzinger, Gonzalès… dans une scénographie aux couleurs chaudes.

A l’aube de son trentième anniversaire, le musée d’Art moderne, né d’un exceptionnel ensemble d’œuvres privé, ne veut oublier ni son identité, ni son ouverture aux autres collections.

Les enjeux de l'exposition

Cette double rétrospective permet de comparer aux démarches de collectionneurs sur un même domaine en rassemblant une sélection de 300 objets (masques, fétiches, objets sacrés ou du quotidiens…) provenant de l’Afrique Noire, une vision sacrée ou profane de l’art traditionnel africain.

Elle offre un large panorama du travail des sculpteurs traditionnels et nous permet de découvrir les multiples champs de curiosités de l’art traditionnel d’Afrique de l’Ouest et du Sud-Est. Ces pays, pour beaucoup francophones, proposent une part importante de l’art tribal africain. Les plus beaux exemples se trouvent en Côte d’Ivoire avec des sculptures fines et très réalistes qui ont porté l’art africain sur la scène internationale.
Cette présentation géographique ne cherche pas à restituer l’image d’une unité de style ou de culture sur d’aussi vastes domaines. Elle permet simplement au visiteur de se repérer tout au long de son parcours ; ainsi, il ne pourra pas passer des masques colorés et festifs du Burkina Faso aux sombres et puissants fétiches de sociétés secrètes du Cameroun, sans traverser la zone consacrée, au Nigéria, aux sculptures spectaculaires.
Masques, statuettes, fétiches et objets sculptés dans différentes essences de bois, peints de couleurs vives et parfois aux dimensions impressionnantes permettront aux visiteurs de voyager du Burkina Faso à l’Afrique centrale, entre un rituel sacré et une utilisation profane et quotidienne.

Un autre des objectifs de cette exposition est de montrer aux visiteurs l’influence de cet art dit « primitif », sur les artistes d’avant-garde du début du 20e siècle, comme les cubistes. Considéré comme des répondants à leur propre recherche plastique, les artistes du début du siècle ont été fascinés par la puissance des formes, la force magique, le mystère et la beauté qui se dégage de ces objets. Cet aspect sera développé grâce à la présentation d’oeuvres issues de la donation Lévy avec des artistes comme André Derain Pablo Picasso, Julio Gonzalès, Amedeo Modigliani, Jean Metzinger, Joseph Csaky et jusqu’à la création contemporaine avec un monumental lutteur du sculpteur sénégalais Ousmane Sow.

Les arts premiers dans la collection Lévy

La collection constituée par Pierre et Denise Lévy est à l’image d’un cabinet d’amateur moderne où cohabitent un Portrait de Jeanne Hébuterne par Modigliani et un masque Gouro provenant de Côted’Ivoire, qui entretiennent une filiation singulière.
Pierre Lévy a constitué sa collection en fréquentant les ventes de grands collectionneurs qui l’on précédé : Félix Fénéon en 1947, Paul Guillaume en 1965 et Roger Bédiat en 1966. Malgré sa grande amitié avec Derain, Pierre Lévy n’a acheté en 1955 qu’une seule oeuvre lors de la vente de la collection d’arts primitifs orchestrée par l’épouse de l’artiste. Une seule pièce achetée mais un véritable chef d’oeuvre : un guerrier du Bénin en bronze datant du 16e siècle.
L’ensemble de 80 pièces (masques, fétiches, trône, cuillères, poulies de métiers à tisser, pilier de case…) provenant de différentes contrées africaines, témoigne d’un goût proche de celui des premiers collectionneurs vers un certain « classicisme » africain. Des oeuvres équilibrées, plaisantes, ni provocatrices, ni trop sophistiquées mais quelques beaux exemples d’art tribal.
Outre le guerrier du Bénin, d’autres pièces sont tout aussi remarquables. On y trouve un masque-casque Mossi venant du Burkina-Faso à l’aspect mi-humain, mi-animal, représentant l’antilope au décor géométrique et polychrome fait de triangles blancs et de traits bleus. L’imposant masque de Guli, de l’ancienne collection Paul Guillaume, nous montre un buffle qui aurait inspiré Picasso pour la tête du cheval dans le ballet Parade, commandé par Diaghilev pour lequel il réalise les costumes et décors.

Ce remarquable ensemble sera pour la première fois confronté avec une autre collection africaine, celle de Patrick et Catherine Sargos

Informations pratiques

Afrique, collections croisées
8 avril – 18 septembre 2011
Musée d’Art moderne
14 place Saint-Pierre
10000 TROYES
Tél. 03 25 76 26 80 | Fax 03 25 76 95 02
[musart@ville- troyes.fr]mail:musart@ville- troyes.fr
www.ville- troyes.fr troyes.fr | www.musees- troyes.com troyes.com (en cours
d'élaboration)
HORAIRES
Du mardi au vendredi : 10h- 13h et 14h- 19h
Samedi et dimanche : 11h- 19h
Fermeture hebdomadaire : lundi

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 14 Mars 2011 à 20:42 | Lu 3935 fois

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