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Crime et Châtiment de Fédor Dostoïevski. Adaptation et mise en scène Benjamin Knobil, Théâtre du Grütli, Genève , du 5 au 24 novembre 2013.

On ne présente plus Dostoïevski, grand maître de la littérature russe du XIX ème siècle, auteur de chefs d’oeuvre universels tels que Les Frères Karamazov, Le Joueur ou L’Idiot. Crime et Châtiment, chefd’oeuvre publié en 1866 est une lecture qui secoue, qui remue au profond de nous car à travers ses personnages outranciers Dostoïevski nous parle de nos sociétés violentes, du combat entre la conscience et la folie de nos pulsions ainsi que de nos interrogations métaphysiques.


On retrouve ces thèmes transversaux comme un fil rouge dans le travail d’écriture et de mise en scène de Benjamin Knobil. Et pour cause, car ce roman fut pour lui il y a vingt ans un choc littéraire qui n’a cessé d’irriguer sa sensibilité et sa réflexion. En adaptant pour la scène Crime et Châtiment, c’est l’occasion pour la Compagnie d’effectuer un retour aux classiques tout en poursuivant son travail pointu de dramaturgie et d’écriture. Une adaptation théâtrale est clairement une histoire de choix ; Crime et châtiment est un roman fleuve de mille pages. La ligne directrice ici est de resserrer l’action sur les personnages principaux et de dessiner en creux les autres protagonistes. « Mon travail d’écriture est la continuation d’une démarche dramaturgique que je mène avec ma compagnie qui vise à traiter au théâtre les thèmes de la sauvagerie sociale, de l’angoisse métaphysique et de l’onirisme. C’est la confrontation entre les désirs des personnages et la réalité qui m’intéresse. Les héros de mon théâtre sont des êtres cabossés ou des inadaptés, ahuris devant l’iniquité de la société. Ils se posent alors question du sens de leur existence face à un monde qui les rejette. C’est cette inadéquation, ce mélange de tragédie et de burlesque qui provoque la jubilation du spectateur. » Benjamin Knobil

Fédor Dostoïevski

est né à Moscou le 11 novembre 1821. En 1838, il intègre l'École supérieure des Ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg. Son père refusant de l'aider financièrement, le jeune Fédor vit dans la misère pendant toutes ses études. Élève taciturne, il a du mal à s'intégrer. En 1844, il quitte la direction du Génie pour se consacrer à l'écriture de son premier roman, Les Pauvres Gens. Sa publication en 1846 lui vaut l'attention du poète Nekrassov et du critique Belinski: il est présenté comme le « nouveau Gogol ». Mais Dostoïevski n'est pas à l'aise dans le milieu mondain. On l'appelle le « chevalier à la triste mine ». Par la suite, Le Double et La Logeuse ne rencontre pas de succès, et il tombe dans le discrédit.

Dès 1847, il fréquente les socialistes utopistes, mais plus pour trouver des idées nouvelles que pour véritablement fomenter une révolution. En 1849, il est emprisonné avec les autres membres du cercle Petrachevski. La sentence de mort est transformée en déportation à Omsk, en Sibérie. Dostoïevski y arrive en 1850. Cela inspirera Souvenirs de la maison des morts en 1860. C'est une période éprouvante et déterminante pour son oeuvre, dont Crime et châtiment.

Lorsqu'il quitte le bagne en 1854, il est affecté dans un régiment de Sibérie, et se remet alors à écrire. Il rencontre Maria Dimitrievna Isaeva. En 1860, il obtient sa retraite de sous-lieutenant et peut rentrer à Saint-Pétersbourg. Il crée Le Temps. La revue est interdite en 1863. Malgré l'ouverture politique qui se développe avec le nouveau tsar Alexandre II (1855), des mouvements révolutionnaires violents se développent.

En 1862, Dostoïevski voyage en Europe et rencontre sa maîtresse Apollinaria Souslova. Deux ans plus tard, sa femme et son frère décèdent. Couvert de dettes, l'écrivain se lance à corps perdu dans le voyage et le jeu, pour tenter de faire fortune à la roulette. Cette passion destructrice sera la source de son inspiration pour Le Joueur (1866) et L'adolescent (1875). En 1867, il publie Crime et Châtiment, l'Idiot et Les Démons/Les Possédés.

L'oeuvre romanesque de Dostoïevski se clôt par Les Frères Karamazov (1880), un véritable chef d'oeuvre qu'il publie à l'âge de 60 ans. Ce roman est un livre considérable, qui développe ses thèmes favoris de réflexion, à savoir la force irrationnelle de la passion et la question de l'existence de Dieu. Le public et la critique ne s'y trompent pas, puisque le succès est immédiat et immense. Dostoïevski s'inscrit définitivement au panthéon des grands écrivains russes. Dostoïevski meurt le 27 janvier 1881 et est enterré à Saint-Pétersbourg. Paradoxalement, après avoir mené une existence pauvre, trouble et souvent marginale, 30000 personnes lui rendent un dernier hommage le jour de ses obsèques.

Benjamin Knobil

Il est né à Paris en 1967, français par sa mère originaire d’Oran en Algérie française et américain par son père né à Berlin en Allemagne. Il passe sa jeunesse entre Londres, Paris, Bruxelles et Valenciennes. L’anglais est sa langue maternelle et le français ne cessera jamais de l’étonner. L’écriture a une part prépondérante dans son travail théâtral. Il fait partie de la famille des auteurs – metteurs en scène dont la connaissance intime du théâtre fait composer des oeuvres singulières et sur mesure. Le prix SSA est une reconnaissance de son travail continu d’écriture. Comme metteur en scène, il a monté avec ou sans la Compagnie nonante-trois, près d’une trentaine de spectacles en Suisse et en France, dont ses propres textes. Il a joué (et chanté) au théâtre sous la direction de Benno Besson, Philippe Mentha, Nicolas Rossier et Geneviève Pasquier, Franco Pero, Charles Joris, Frédéric Martin, Gianni Schneider, Yvan Rhis, Jo Boegli, Georges Guerrero, Agathe Alexis et lui même.

Renseignements pratiques

Adaptation et mise en scène Benjamin Knobil
Assistanat à la mise en scène Agathe Hauser
Dramaturgie Carine Corajoud
Lumières Laurent Nennig
Scénographie Jean-Luc Taillefert, assisté de Stéphanie Lathion
Costumes Olivier Falconnier
Décor sonore Jean-Pascal Lamand
Transformation des têtes et accessoires Viviane Lima
Conception tête de cheval François Junod
Administration et presse Sandrine Faure
Avec Yvette Théraulaz, Loredana Von Allmen, Romain Lagarde, Mathieu Loth, Frank Michaux
Coproduction Cie Nonante-trois / Théâtre du Grütli / Grange de Dorigny.
Avec le soutien de Artefila, Loterie Romande, Migros, Corodis, Etat de Vaud, Ville de Lausanne.

Théâtre du Grütli
16, rue du Général-Dufour
1204 Genève
+41 22 888 44 84
RESERVATIONS
+41 (0)22 888 44 88 ou reservation@grutli.ch


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 16 Octobre 2013 à 03:31 | Lu 299 fois

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