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Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



Carnet de voyage du Pacifique Sud/La Nouvelle Calédonie N°1, octobre 2014. Par Alain Brunet

Pascal Bouterin et moi-même sommes partis vendredi 3 octobre pour Nouméa via Tokyo. La nouvelle Calédonie est la première étape d’une tournée de concerts et master class de 7 semaines d’Akpé Motion qui se terminera le 23 novembre en Polynésie française.


Public nombreux et chaleureux hier soir au Groove, seul club de jazz de Nouméa
Public nombreux et chaleureux hier soir au Groove, seul club de jazz de Nouméa
Ayant le désir de respecter ce qui est dorénavant une quasi tradition, je vais livrer chaque semaine un petit carnet de voyage par le verbe sachant que la page ouverte[1] d’Akpé Motion sur Facebook, voire ma propre page Facebook, complétera ce carnet par des photos.

Depuis que je voyage à l’étranger, j’ai toujours eu une relation étrange avec mon passeport ; il a l’art de se faire oublier lors de la confection du bagage à main. A plusieurs reprises j’ai du faire demi tour dans le RER ou dans un taxi constatant que ce sésame réglementaire n’était pas en ma possession ; cette fois, le passeport figurait bien dans le bagage cabine aux côté de livres, CD, écouteurs….

Pascal Bouterin et moi-même sommes partis trois jours avant Jean Gros retenu à Paris par des concerts. Arrivés dans de bons temps à l’aéroport de Roissy, Charles de Gaulle 2, nous nous sommes rendus au comptoir d’Air France afin d’enregistrer nos bagages et surtout d’essayer d’améliorer notre position dans le plan de cabine. Ainsi que certains d’entre vous qui voyagent le savent, il est possible d’obtenir la carte d’embarquement et les sticks destinés aux bagages à partir d’une borne d’Air France. On peut même modifier son numéro de siège….Ainsi va le progrès !

A cette fin, il suffit de glisser son passeport dans la borne après avoir pris soin de l’orienter de manière conforme aux instructions. La borne vous donne la marche à suivre pour l’obtention des documents et vous pouvez ensuite aller déposer vos bagages…

Gain de temps ? Peut-être mais pas certain ! Et surtout à la condition de ne pas oublier le passeport dans la borne ! Ce qui vous l’avez compris fut mon cas. Les raisons de cet oubli sont diverses mais passons ! Fort heureusement, une hôtesse AF au sol me reconnut (grâce à la photo bien sûr) alors que j’étais dans la file d’attente et me remit le précieux document.

Pascal et moi-même fûmes au terme d’une quinzaine de minutes en présence d’une hôtesse au comptoir d’AF. Nous insistâmes sur la nécessité de disposer de bons sièges ce qui fût le cas. Ouf ! Les bagages en soute, nous nous dirigeâmes vers le poste de la police de l’air et des frontières qui contrôle passeport et billet. Et qui, à tout le moins, s’assure de la conformité du titre de transport avec le passeport !

Alors que Pascal Bouterin venait de passer le poste de police, la question du policier dans ce brouhaha général de la porte d’embarquement du terminal 2E un vendredi matin, fut difficilement audible ; il reprit donc d’une voix plus forte : Vous vous appelez Brunet ou Bouterin ?
Ce policier n’est pas départi d’humour pensai-je de prime abord ! Il me montrait alors une carte d’embarquement au nom de Bouterin ! J’imaginai benoîtement que nos cartes avaient été permutées ; que nenni ! Pascal était bel et bien passé avec une carte à son nom pour affronter le scan des bagages et l’éternel problème du poids de ses cymbales qui voyagent en cabine !

Deux cartes d’embarquement étaient bel et bien établies par l’hôtesse au nom de Bouterin ! Cette bonne nouvelle actée par le policier, je devais bien évidemment retourner au comptoir d’AF, passer devant ceux qui attendaient encore (protestations), expliquer à l’hôtesse qu’elle s’était trompée (humeur maussade de la dame) pour (après un temps assez long) disposer enfin d’une carte d’embarquement à mon nom.

Cette propédeutique au voyage quelque peu chaotique achevée, nous étions dans l’avion qui, à notre grand regret, n’était pas un A380 mais un Boeing 777 ! Voyage cool jusqu’à Tokyo ; voisin japonais peu bavard mais d’une compagnie somme toute convenable !

Etape japonaise décevante ; pas de boutiques truffées d’appareils électroniques comme j’avais pu le constater lors d’étapes précédentes à Tokyo. La crise qui n’en finit pas au Japon semble avoir eu raison d’une offre conséquente dans le champ du numérique.

Aircalin et non Air Câlin, compagnie néo-calédonienne qui semble disposer d’un monopole entre Tokyo et Nouméa propose des Airbus où le passager n’a pas plus de place pour ses jambes que les A320 d’Air France qui desservent Montpellier Toulouse ou Nice ; à la différence prés qu’il y a 8h30 de vol pour rallier Tokyo à Nouméa !

Arrivée à l’aéroport de La Toutouta à Nouméa et ô surprise, le vice recteur est au premier rang pour nous accueillir. J’ai droit à un "Bonsoir monsieur l’inspecteur général" destiné à me rajeunir ! Je lui fais part de mon étonnement[2] et du plaisir que j’ai à le retrouver à l’aéroport, le remercie de ce geste chaleureux/généreux, échange quelques propos avec lui quand, tout à coup, son regard se détourne pour un deuxième "Bonsoir monsieur l’inspecteur général" destiné à saluer Charles Torossian, IGEN de math[3], arrivé par le même vol que nous.

Mais comment ai-je pu imaginer une seconde que le vice recteur serait venu à 23h30 attendre un groupe de jazz-rock à l’aéroport ? Certes, nous allions jouer pour les collégiens en Province Nord et à Nouméa mais ce n’était bien évidemment pas un argument suffisant. Quel péché d’orgueil de ma part ! Fort heureusement Alain Guarese, bassiste nous attendait qui nous a voituré jusqu’à son domicile où nous sommes arrivés un peu avant une heure du matin.

Après une nuit médiocre malgré la mélatonine et une matinée cool, nous prenions la route pour Koumac distant de 370 km de Nouméa dans un véhicule de l’AFMI[4], association territoriale qui a organisé notre tournée en partenariat avec le vice rectorat. Alain Guarese était au volant et se voulut immédiatement rassurant alors que nous bouclions nos ceintures de sécurité : T’inquiète pas ; 370 kms c’est rien ; 3 petites heures environ !!

Je n’étais pas du tout rassuré d’autant que la vitesse limitée à 110 km/h sur cette route à deux voies seulement qui parcourt la Nouvelle Calédonie au Nord au Sud n’est que très peu respectée !

Koumac, 5000 habitants environ, est la ville la plus au nord de Nouvelle Calédonie ; il y fait plus chaud qu’à Nouméa dit-on mais nous ne nous en sommes pas rendus compte car il a plu toute la semaine. Les voitures comme nos chaussures étaient rouges d’une boue de latérite.

Concerts deux jours durant pour les collégiens de Koumac dans le superbe centre culturel parfaitement équipé en matériel pour le son, la lumière et l’image. En l’absence de Jean Gros, nous avons joué avec Alfi, excellent guitariste qui vit à Koumac et qui durant les deux premiers jours a été précieux au groupe. Logement au Passiflore, un des deux hôtels de la ville où nous avons pu tester tous les plats du menu hebdomadaire ; Mercredi étape à Ouega, bourg plus petit au nord de Koumac où nous avons été superbement accueillis par le principal par ailleurs maire de Koumac. Jean Gros était arrivé à 4h du matin aussi le lever à 7h pour jouer à 8h 30 fut-il par lui apprécié ! Concerts pour les collégiens le matin et pour les internes et parents d’élèves l’après-midi ; entre les deux superbe déjeuner de spécialités calédoniennes : une quiche de crabe, un bougna, une salade de taki préparés par les personnels du collège.

La journée de vendredi fut dense : Koumac Koné soit 100 km tôt le matin ; concert à Koné pour les collégiens à 10h dans au autre non moins superbe centre culturel ; puis destination Nouméa (270 kms) afin d’être au Malecon café à 18h pour le sound-check destiné au concert du soir. Lequel se déroula parfaitement ; public attentif et très chaleureux dans ce lieu situé baie des citrons, au cœur de la vie nocturne de Nouméa.

Notre premier vrai WE calédonien commençait sous la pluie. Après une grasse matinée et un petit déjeuner autour de midi, Véronique Mollot du vice rectorat nous proposait une visite au salon du livre de l’Outremer situé dans un des plus beaux endroits de Nouméa, l’anse Vata, et la découverte d’une peintresse qui exposait ses œuvres dans un étonnant désordre. Charles Torossian était présent ; le vin y était bon !!

Dimanche bonjour soleil ! Chacun vaquait à ses occupations ; pour ma part, je profitai de la présence de Charles pour être invité sur un catamaran qui voguait vers un îlot de sable blanc ; un petit paradis durant quelques heures…

Je vous retrouve dans une semaine et vous espère en forme en ce début d’automne.
Alain Brunet 12/10/14



[1] Nul besoin d’être abonné à Facebook pour consulter cette page Akpé Motion ; l’accès est libre
[2] L’aéroport de La Tontouta est à 60 kms environ de Nouméa
[3] Inspecteur général de l’Education nationale
[4] Association pour la formation des musiciens intervenants

Kiosque de la place de cocotiers Nouméa samedi matin 18 octobre 2014 10h45
Kiosque de la place de cocotiers Nouméa samedi matin 18 octobre 2014 10h45

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 18 Octobre 2014 à 04:09 | Lu 292 fois

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