L’éclat lumineux de H.O.T (Heart of Town)
Il est rare qu'un album frappe avec une telle évidence et une si franche générosité. L'œuvre la plus récente de Cyril Benhamou, judicieusement nommée H.O.T. pour Heart of Town, s'impose non pas comme une simple addition à son répertoire, mais comme une synthèse lumineuse de ses passions musicales.
Paru en novembre 2025 sous l'égide de Binaural Prod – Absilone, cet opus déploie une énergie vitale, forgeant un lieu singulier où le lyrisme jazzistique se frotte sans complexe aux pulsations irrésistibles du groove et du hip-hop. Benhamou s'affranchit ici des carcans traditionnels : la musique est avant tout une affaire de partage, de sincérité et de dialogue rythmique constant.
Les Artisans du Triptyque Sonore
La force d'un tel disque réside dans l'alchimie du trio, une formation choisie pour sa capacité à créer une intimité explosive. Ce sont trois musiciens qui ne se contentent pas de jouer ensemble ; ils respirent la même partition.
Le Cœur Battant
- Cyril Benhamou : Il est, bien sûr, l'âme de ce projet, compositeur et multi-instrumentiste d'une agilité étonnante. Son jeu au piano (ou au Fender Rhodes) et à la flûte traversière insuffle une couleur mélodique unique à l'ensemble, naviguant entre la virtuosité bondissante et une délicatesse presque pudique.
- Pascal Blanc : À la basse, il est l'ancrage indispensable. Son travail n'est pas seulement de soutenir harmoniquement ; il tisse le filet rythmique et assure une assise dont le groove est à la fois puissant et subtilement sinueux.
-Jérôme Mouriez : Le batteur insuffle une vitalité inventive. Ses percussions ne se contentent pas de marquer le temps ; elles le sculptent, engageant une conversation perpétuelle avec Benhamou, explorant les textures avec une joie visiblement communicative.
Il faut mentionner la contribution élégante de Guillaume Latil au violoncelle sur Estie's Dream, ajoutant une touche de mélancolie bienvenue et une profondeur symphonique qui enrichit la palette émotionnelle de l'album.
Un jazz qui sourit
L'album est principalement constitué de compositions originales de Benhamou, témoignant d'une écriture mûre qui refuse les démonstrations gratuites au profit d'une mélodie immédiatement accessible. Le son est résolument moderne, le piano étant le véhicule privilégié pour ces explorations. Le seul emprunt de l'album, White Keys de Chilly Gonzales, est emblématique de cette démarche. Benhamou ne le reproduit pas ; il se l'approprie avec une légèreté et un sens du swing qui le transfigure, en faisant un manifeste d'un jazz qui sourit. C'est la recherche constante d'un rythme généreux qui sert de fil d'Ariane à travers les variations d'ambiance de l'opus.
Des Singles, des Manifestes
Les morceaux choisis pour être mis en avant dessinent parfaitement les contours de l'ambition de H.O.T.
- White Keys : Ce titre est une porte d'entrée magistrale. C'est un hymne à un jazz décomplexé et raffiné, une pièce où la souplesse du jeu de piano épouse la structure mélodique de l'originale avec une aisance remarquable. Le piano y danse, prouvant qu'il est possible d'être techniquement brillant sans jamais sacrifier le plaisir d'écoute.
- Hip Hop des kids : Le titre est tout un programme, et le morceau tient ses promesses. Il montre la porosité de l'univers de Benhamou, capable d'intégrer l'impulsion rythmique du hip-hop dans un format instrumental jazz sans jamais tomber dans le pastiche. C'est une pièce qui respire la rue, l'énergie des jeunes générations, et le goût de la pulsation urbaine.
- Song for Avi : Moins axé sur le groove pur, ce morceau est un contrepoint nécessaire. Sorti en single en amont, il suggère une dimension plus contemplative et intime, peut-être une parenthèse lyrique qui équilibre les moments d'effervescence du disque.
- Le morceau de clôture, Opening, est une véritable trouvaille conceptuelle. Il se présente comme un adieu onirique, une conclusion qui paradoxalement ouvre l'horizon. C'est le geste d'un artiste qui refuse de s'enfermer et qui signe son disque par une promesse d'avenir et de dialogue continu.
- Le Duo de Force : Tu tango et l'Écho de l'Âme
L'un des charmes insoupçonnés de H.O.T. réside dans sa capacité à glisser vers des registres inattendus sans jamais rompre l'unité stylistique. Le morceau Tu tango en est un exemple fascinant.
Il ne s'agit pas ici d'un tango traditionnel, mais plutôt d'une réflexion musicale sur l'essence du tango : sa mélancolie ardente, son rythme à la fois retenu et passionnel. Benhamou utilise la structure rythmique argentine comme un tremplin pour l'improvisation. La pièce dégage une sensualité retenue, le piano adoptant des phrasés à la fois incisifs et caressants, évoquant cette danse où la proximité des corps est toujours teintée d'une certaine distance dramatique. C'est la tension entre la retenue et l'explosion qui rend Tu tango si poignant. Le trio y déploie une intelligence émotionnelle remarquable, prouvant que le groove n'est pas qu'affaire de vitesse, mais aussi de profondeur expressive. Il offre un moment d'introspection, une parenthèse où le cœur de la ville se fait plus intime et plus douloureusement beau.
Cyril Benhamou, force de la nature de la scène musicale
Cyril Benhamou est une force de la nature sur la scène musicale, particulièrement à Marseille, sa ville d'ancrage. Son parcours est celui d'un explorateur infatigable, refusant les étiquettes et embrassant la diversité musicale avec une curiosité gourmande. Pianiste accompli, flûtiste expressif, il est avant tout un compositeur qui aime mélanger les héritages : les racines jazz et classiques croisent sans effort les saveurs et l'impétuosité des musiques actuelles.
Virtuose et collaborateur sensible
Récompensé par un 1er prix SACEM de composition, Benhamou n'est pas un inconnu des grandes scènes. Ses précédentes productions avaient déjà posé les bases d'un style souvent décrit comme un ‘groove punk solaire’. Il excelle à passer du rôle de virtuose enflammant un festival (Jazz à Vienne, Marciac) à celui de collaborateur sensible, travaillant aussi bien sur des bandes originales (avec French 79) qu'avec des figures du jazz comme Raphaël Imbert. Cette polyvalence est la clé de son identité artistique.
Un Disque d'Une Grande Humanité et déjà un succès
Ce qui nous touche profondément dans H.O.T., c'est son humanité vibrante. Ce n'est pas un disque fait pour des musiciens, mais pour des oreilles et des cœurs. Loin de l'austérité parfois associée au jazz de haut niveau, Benhamou et son trio nous livrent un manifeste de la joie en musique. L'album est lumineux, constamment en mouvement, refusant l'ennui et l'excès de formalisme.
On y sent l'urgence, le plaisir du jeu, la complicité spontanée. L'improvisation n'y est jamais un exercice ; c'est une conversation passionnante. H.O.T. est un succès car il parvient à être à la fois sophistiqué dans sa conception et direct dans son émotion. Il résonne comme un écho chaleureux de la vie elle-même : parfois pressé, parfois rêveur, mais toujours profondément rythmé. C'est un disque qui prend la musique au sérieux, mais qui se prend lui-même avec légèreté, nous invitant à le rejoindre dans cette célébration sans artifice.
Une richesse absolue
En définitive, l'album H.O.T. est une magnifique illustration de la manière dont une identité culturelle forte peut enrichir une musique moderne. Il mélange la rigueur structurelle du jazz européen avec la chaleur, la générosité et l'ouverture d'esprit caractéristiques de la Méditerranée.
Il est rare qu'un album frappe avec une telle évidence et une si franche générosité. L'œuvre la plus récente de Cyril Benhamou, judicieusement nommée H.O.T. pour Heart of Town, s'impose non pas comme une simple addition à son répertoire, mais comme une synthèse lumineuse de ses passions musicales.
Paru en novembre 2025 sous l'égide de Binaural Prod – Absilone, cet opus déploie une énergie vitale, forgeant un lieu singulier où le lyrisme jazzistique se frotte sans complexe aux pulsations irrésistibles du groove et du hip-hop. Benhamou s'affranchit ici des carcans traditionnels : la musique est avant tout une affaire de partage, de sincérité et de dialogue rythmique constant.
Les Artisans du Triptyque Sonore
La force d'un tel disque réside dans l'alchimie du trio, une formation choisie pour sa capacité à créer une intimité explosive. Ce sont trois musiciens qui ne se contentent pas de jouer ensemble ; ils respirent la même partition.
Le Cœur Battant
- Cyril Benhamou : Il est, bien sûr, l'âme de ce projet, compositeur et multi-instrumentiste d'une agilité étonnante. Son jeu au piano (ou au Fender Rhodes) et à la flûte traversière insuffle une couleur mélodique unique à l'ensemble, naviguant entre la virtuosité bondissante et une délicatesse presque pudique.
- Pascal Blanc : À la basse, il est l'ancrage indispensable. Son travail n'est pas seulement de soutenir harmoniquement ; il tisse le filet rythmique et assure une assise dont le groove est à la fois puissant et subtilement sinueux.
-Jérôme Mouriez : Le batteur insuffle une vitalité inventive. Ses percussions ne se contentent pas de marquer le temps ; elles le sculptent, engageant une conversation perpétuelle avec Benhamou, explorant les textures avec une joie visiblement communicative.
Il faut mentionner la contribution élégante de Guillaume Latil au violoncelle sur Estie's Dream, ajoutant une touche de mélancolie bienvenue et une profondeur symphonique qui enrichit la palette émotionnelle de l'album.
Un jazz qui sourit
L'album est principalement constitué de compositions originales de Benhamou, témoignant d'une écriture mûre qui refuse les démonstrations gratuites au profit d'une mélodie immédiatement accessible. Le son est résolument moderne, le piano étant le véhicule privilégié pour ces explorations. Le seul emprunt de l'album, White Keys de Chilly Gonzales, est emblématique de cette démarche. Benhamou ne le reproduit pas ; il se l'approprie avec une légèreté et un sens du swing qui le transfigure, en faisant un manifeste d'un jazz qui sourit. C'est la recherche constante d'un rythme généreux qui sert de fil d'Ariane à travers les variations d'ambiance de l'opus.
Des Singles, des Manifestes
Les morceaux choisis pour être mis en avant dessinent parfaitement les contours de l'ambition de H.O.T.
- White Keys : Ce titre est une porte d'entrée magistrale. C'est un hymne à un jazz décomplexé et raffiné, une pièce où la souplesse du jeu de piano épouse la structure mélodique de l'originale avec une aisance remarquable. Le piano y danse, prouvant qu'il est possible d'être techniquement brillant sans jamais sacrifier le plaisir d'écoute.
- Hip Hop des kids : Le titre est tout un programme, et le morceau tient ses promesses. Il montre la porosité de l'univers de Benhamou, capable d'intégrer l'impulsion rythmique du hip-hop dans un format instrumental jazz sans jamais tomber dans le pastiche. C'est une pièce qui respire la rue, l'énergie des jeunes générations, et le goût de la pulsation urbaine.
- Song for Avi : Moins axé sur le groove pur, ce morceau est un contrepoint nécessaire. Sorti en single en amont, il suggère une dimension plus contemplative et intime, peut-être une parenthèse lyrique qui équilibre les moments d'effervescence du disque.
- Le morceau de clôture, Opening, est une véritable trouvaille conceptuelle. Il se présente comme un adieu onirique, une conclusion qui paradoxalement ouvre l'horizon. C'est le geste d'un artiste qui refuse de s'enfermer et qui signe son disque par une promesse d'avenir et de dialogue continu.
- Le Duo de Force : Tu tango et l'Écho de l'Âme
L'un des charmes insoupçonnés de H.O.T. réside dans sa capacité à glisser vers des registres inattendus sans jamais rompre l'unité stylistique. Le morceau Tu tango en est un exemple fascinant.
Il ne s'agit pas ici d'un tango traditionnel, mais plutôt d'une réflexion musicale sur l'essence du tango : sa mélancolie ardente, son rythme à la fois retenu et passionnel. Benhamou utilise la structure rythmique argentine comme un tremplin pour l'improvisation. La pièce dégage une sensualité retenue, le piano adoptant des phrasés à la fois incisifs et caressants, évoquant cette danse où la proximité des corps est toujours teintée d'une certaine distance dramatique. C'est la tension entre la retenue et l'explosion qui rend Tu tango si poignant. Le trio y déploie une intelligence émotionnelle remarquable, prouvant que le groove n'est pas qu'affaire de vitesse, mais aussi de profondeur expressive. Il offre un moment d'introspection, une parenthèse où le cœur de la ville se fait plus intime et plus douloureusement beau.
Cyril Benhamou, force de la nature de la scène musicale
Cyril Benhamou est une force de la nature sur la scène musicale, particulièrement à Marseille, sa ville d'ancrage. Son parcours est celui d'un explorateur infatigable, refusant les étiquettes et embrassant la diversité musicale avec une curiosité gourmande. Pianiste accompli, flûtiste expressif, il est avant tout un compositeur qui aime mélanger les héritages : les racines jazz et classiques croisent sans effort les saveurs et l'impétuosité des musiques actuelles.
Virtuose et collaborateur sensible
Récompensé par un 1er prix SACEM de composition, Benhamou n'est pas un inconnu des grandes scènes. Ses précédentes productions avaient déjà posé les bases d'un style souvent décrit comme un ‘groove punk solaire’. Il excelle à passer du rôle de virtuose enflammant un festival (Jazz à Vienne, Marciac) à celui de collaborateur sensible, travaillant aussi bien sur des bandes originales (avec French 79) qu'avec des figures du jazz comme Raphaël Imbert. Cette polyvalence est la clé de son identité artistique.
Un Disque d'Une Grande Humanité et déjà un succès
Ce qui nous touche profondément dans H.O.T., c'est son humanité vibrante. Ce n'est pas un disque fait pour des musiciens, mais pour des oreilles et des cœurs. Loin de l'austérité parfois associée au jazz de haut niveau, Benhamou et son trio nous livrent un manifeste de la joie en musique. L'album est lumineux, constamment en mouvement, refusant l'ennui et l'excès de formalisme.
On y sent l'urgence, le plaisir du jeu, la complicité spontanée. L'improvisation n'y est jamais un exercice ; c'est une conversation passionnante. H.O.T. est un succès car il parvient à être à la fois sophistiqué dans sa conception et direct dans son émotion. Il résonne comme un écho chaleureux de la vie elle-même : parfois pressé, parfois rêveur, mais toujours profondément rythmé. C'est un disque qui prend la musique au sérieux, mais qui se prend lui-même avec légèreté, nous invitant à le rejoindre dans cette célébration sans artifice.
Une richesse absolue
En définitive, l'album H.O.T. est une magnifique illustration de la manière dont une identité culturelle forte peut enrichir une musique moderne. Il mélange la rigueur structurelle du jazz européen avec la chaleur, la générosité et l'ouverture d'esprit caractéristiques de la Méditerranée.
Nous avons rencontré Cyril Benhamou
Votre musique est souvent décrite comme un mariage entre le jazz et le hip-hop. Comment gérez-vous cet équilibre ? Est-ce un métissage naturel ou un choix compositionnel délibéré de fusionner ces deux cultures à priori distinctes ?
C’est un mariage. Je mettrais une petite nuance, au-delà du hip-hop, au-delà du jazz, c’est un choix musical et naturel mais que je ne peux pas cantonner au jazz et au hip-hop parce que je crois que dans ma musique je pense que ça s’entend. Le premier single que j’ai sorti s’appelle hip-hop des kids, donc peut-être associé à ça mais c’est à la fois un choix personnel artistique et évidemment, un choix compositionnel.
L'album H.O.T. est votre premier album en trio (piano, basse, batterie). Pourquoi avoir choisi cette formation classique pour exprimer une musique aussi moderne et électrique ? Qu'est-ce que ce format minimaliste apporte de différent à votre expression ?
C’est une très bonne question. Il y a un invité sur un morceau uniquement mais ça reste en trio. C’est une question que je me suis posée car par le passé j’ai fait d’autres formats, d’autres formules allant du solo au bigband, allant de collaboration avec la musique électronique mais j’avais envie d’exprimer et de retrouver l’âme de ma musique ; j’avais envie d’une formule minimaliste pour exprimer le plus de choses possibles ; j’avais envie de revenir à cette formule très classique, la seule différence étant que c’est une basse électrique et non une contrebasse pour exprimer un jeu, une musique un peu plus urbaine, disons, un peu plus à mon image.
Le titre "Hip Hop des Kids" est souvent mis en avant. Pouvez-vous nous parler de l'histoire derrière ce morceau et pourquoi vous avez choisi d'en faire le single de cet album ?
« Un hymne aux enfants que nous sommes tous »
Pour être plus précis, c’est le premier single qu’on a sorti le 28 juin et on en a sorti trois avant la sortie de l’album. C’est une sorte d’hymne que je joue depuis assez longtemps dans mes différentes formations mais j’ai choisi de le mettre en avant car je pense que c’est un titre assez fédérateur et j’aimais l’énergie qui s’en dégageait. L’histoire c’est un hymne aux enfants que nous sommes tous et j’espère le plus longtemps possible garder cet esprit enthousiaste et cette spontanéité dans la musique quand on commence à apprendre la musique.
En tant que pianiste titulaire d’un prix SACEM de composition, comment abordez-vous le processus d'écriture ? L'improvisation est-elle le point de départ de vos compositions, ou est-ce que tout est méticuleusement écrit avant d'être livré à l'interprétation du trio ?
C’est un mélange de tout car je considère qu’il n’y a pas de règle. Pour la genèse d’une composition, ça peut vraiment partir d’une improvisation libre et je laisse la place à l’imaginaire. Je laisse un peu flâner mes doigts au gré de leurs envies sur le piano, ou, au contraire, j’arrive avec une chose méticuleusement préparée où tout est écrit de A à Z ; comme c’est quand-même du jazz instrumental pour les trois-quarts, il y a quand-même des improvisations dans la forme du morceau. Il y a quelques morceaux où c’est juste une mélodie qui se répète, sans improvisation.
Vous avez une approche, disons, multifactorielle…
Oui, avec les musiciens, j’arrive avec de la matière qui a mûri ou complètement nouvelle et fraîche. J’arrive avec de la matière qu’on façonne à trois généralement. Multifactoriel, j’aime bien ça !
Vous êtes également flûtiste. Comment cet autre instrument nourrit-il votre approche du piano, notamment en termes de mélodie et de phrasé ?
« Pas de chapelle, que des passerelles ! »
C’est, pour moi, un instrument qui se rapproche beaucoup du chant. Ce n’est pas un instrument comme le piano, là on ne peut faire qu’un seul son mais j’aime bien cette contrainte dans le sens où je vais essayer de me rapprocher de ce qui ressemble le plus à la voix. Même si je n’en joue pas du tout dans ce disque, bien que la question se soit posée à un moment et, pour revenir à la question du début, j’ai éliminé tout ce qui était clavier électronique, flûte ou chant additionnel pour me concentrer sur une forme la plus épurée possible. Oui, ce sont des vases communicants en fait. Je ne suis qu’un vase communicant ! j’aime bien dire : « Pas de chapelle, que des passerelles ! » Je me suis toujours nourri de pleins de choses, de littérature, de poésie, d’art…ça peut évoquer des choses, toujours.
Si vous deviez résumer l'âme de H.O.T. en un seul mot ?
Vie, oxygène !
Ma dernière question, quelle est votre conception du bonheur ?
Le partage !
Danielle Dufour-Verna
C’est un mariage. Je mettrais une petite nuance, au-delà du hip-hop, au-delà du jazz, c’est un choix musical et naturel mais que je ne peux pas cantonner au jazz et au hip-hop parce que je crois que dans ma musique je pense que ça s’entend. Le premier single que j’ai sorti s’appelle hip-hop des kids, donc peut-être associé à ça mais c’est à la fois un choix personnel artistique et évidemment, un choix compositionnel.
L'album H.O.T. est votre premier album en trio (piano, basse, batterie). Pourquoi avoir choisi cette formation classique pour exprimer une musique aussi moderne et électrique ? Qu'est-ce que ce format minimaliste apporte de différent à votre expression ?
C’est une très bonne question. Il y a un invité sur un morceau uniquement mais ça reste en trio. C’est une question que je me suis posée car par le passé j’ai fait d’autres formats, d’autres formules allant du solo au bigband, allant de collaboration avec la musique électronique mais j’avais envie d’exprimer et de retrouver l’âme de ma musique ; j’avais envie d’une formule minimaliste pour exprimer le plus de choses possibles ; j’avais envie de revenir à cette formule très classique, la seule différence étant que c’est une basse électrique et non une contrebasse pour exprimer un jeu, une musique un peu plus urbaine, disons, un peu plus à mon image.
Le titre "Hip Hop des Kids" est souvent mis en avant. Pouvez-vous nous parler de l'histoire derrière ce morceau et pourquoi vous avez choisi d'en faire le single de cet album ?
« Un hymne aux enfants que nous sommes tous »
Pour être plus précis, c’est le premier single qu’on a sorti le 28 juin et on en a sorti trois avant la sortie de l’album. C’est une sorte d’hymne que je joue depuis assez longtemps dans mes différentes formations mais j’ai choisi de le mettre en avant car je pense que c’est un titre assez fédérateur et j’aimais l’énergie qui s’en dégageait. L’histoire c’est un hymne aux enfants que nous sommes tous et j’espère le plus longtemps possible garder cet esprit enthousiaste et cette spontanéité dans la musique quand on commence à apprendre la musique.
En tant que pianiste titulaire d’un prix SACEM de composition, comment abordez-vous le processus d'écriture ? L'improvisation est-elle le point de départ de vos compositions, ou est-ce que tout est méticuleusement écrit avant d'être livré à l'interprétation du trio ?
C’est un mélange de tout car je considère qu’il n’y a pas de règle. Pour la genèse d’une composition, ça peut vraiment partir d’une improvisation libre et je laisse la place à l’imaginaire. Je laisse un peu flâner mes doigts au gré de leurs envies sur le piano, ou, au contraire, j’arrive avec une chose méticuleusement préparée où tout est écrit de A à Z ; comme c’est quand-même du jazz instrumental pour les trois-quarts, il y a quand-même des improvisations dans la forme du morceau. Il y a quelques morceaux où c’est juste une mélodie qui se répète, sans improvisation.
Vous avez une approche, disons, multifactorielle…
Oui, avec les musiciens, j’arrive avec de la matière qui a mûri ou complètement nouvelle et fraîche. J’arrive avec de la matière qu’on façonne à trois généralement. Multifactoriel, j’aime bien ça !
Vous êtes également flûtiste. Comment cet autre instrument nourrit-il votre approche du piano, notamment en termes de mélodie et de phrasé ?
« Pas de chapelle, que des passerelles ! »
C’est, pour moi, un instrument qui se rapproche beaucoup du chant. Ce n’est pas un instrument comme le piano, là on ne peut faire qu’un seul son mais j’aime bien cette contrainte dans le sens où je vais essayer de me rapprocher de ce qui ressemble le plus à la voix. Même si je n’en joue pas du tout dans ce disque, bien que la question se soit posée à un moment et, pour revenir à la question du début, j’ai éliminé tout ce qui était clavier électronique, flûte ou chant additionnel pour me concentrer sur une forme la plus épurée possible. Oui, ce sont des vases communicants en fait. Je ne suis qu’un vase communicant ! j’aime bien dire : « Pas de chapelle, que des passerelles ! » Je me suis toujours nourri de pleins de choses, de littérature, de poésie, d’art…ça peut évoquer des choses, toujours.
Si vous deviez résumer l'âme de H.O.T. en un seul mot ?
Vie, oxygène !
Ma dernière question, quelle est votre conception du bonheur ?
Le partage !
Danielle Dufour-Verna


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