Jean Luc Lupiéri présente ainsi l'œuvre de Florence Garrabé : « Florence brode, coud, confectionne, assemble, élabore, réalise mais aussi sculpte, dessine, peint, et, dans ce mouvement de reprise ininterrompue des images d’actualité qui nous assaillent, tend à transfigurer l’horreur du réel. Dans la lignée de Pascal Convert ou de Wang Du, sculptant quelques échantillons édifiants récupérées dans des tabloïds, elle réinterprète à sa manière ce quotidien qui, par la force de l’habitude, ne se perçoit même plus. Nous savons que le trop plein d’images a couramment pour effet de ruiner toute valeur et par là même tout intérêt porté à celles-ci. (…)
Son geste patient et minutieux inscrit dans le détail de la matière toute la férocité du monde. Comme bien souvent dans l’art, nous avons coutume de traduire cette posture comme une forme d’humanisation de l’indicible alors que le langage habituel se borne, comme le disait déjà Bergson, à lui coller quelque étiquette : guerre, exploitation, misère, mort ou destruction. Ce contraste saisissant entre l’extrême minutie des travaux et la barbarie évoquée met en exergue l’illustre sentence d’Héraclite selon laquelle : « Le combat (polemos) est la racine de toute chose ». Dès lors, il apparaîtrait que cette volonté farouche de création constituerait l’éternel pendant de la dévastation. (…) C’est une bien curieuse et étrange tâche que de vouloir fabriquer avec des images de mort quelque chose qui ne nie pas la réalité mais la reconstruit tout autrement, comme si l’éternel du Monde se résumait en cette oscillation incessante entre création et destruction. S’opère alors quelque chose de l’ordre du re-tissage perpétuel de la dé-liaison, un re-maillage de ce qui, d’une façon ou d’une autre se serait distendu ou aurait été démantelé. »
Exposition du 13 octobre au 9 décembre, visible en permanence
Vitrine Régionale d'Art Contemporain
Hôtel de Tauriac/Beffroi
rue Droite à Millau.
Un catalogue monographique réalisé par l'artiste sera édité à l'occasion de l'exposition.
Le vernissage aura lieu le samedi 13 octobre à 12h30 en présence de l'artiste.
Son geste patient et minutieux inscrit dans le détail de la matière toute la férocité du monde. Comme bien souvent dans l’art, nous avons coutume de traduire cette posture comme une forme d’humanisation de l’indicible alors que le langage habituel se borne, comme le disait déjà Bergson, à lui coller quelque étiquette : guerre, exploitation, misère, mort ou destruction. Ce contraste saisissant entre l’extrême minutie des travaux et la barbarie évoquée met en exergue l’illustre sentence d’Héraclite selon laquelle : « Le combat (polemos) est la racine de toute chose ». Dès lors, il apparaîtrait que cette volonté farouche de création constituerait l’éternel pendant de la dévastation. (…) C’est une bien curieuse et étrange tâche que de vouloir fabriquer avec des images de mort quelque chose qui ne nie pas la réalité mais la reconstruit tout autrement, comme si l’éternel du Monde se résumait en cette oscillation incessante entre création et destruction. S’opère alors quelque chose de l’ordre du re-tissage perpétuel de la dé-liaison, un re-maillage de ce qui, d’une façon ou d’une autre se serait distendu ou aurait été démantelé. »
Exposition du 13 octobre au 9 décembre, visible en permanence
Vitrine Régionale d'Art Contemporain
Hôtel de Tauriac/Beffroi
rue Droite à Millau.
Un catalogue monographique réalisé par l'artiste sera édité à l'occasion de l'exposition.
Le vernissage aura lieu le samedi 13 octobre à 12h30 en présence de l'artiste.