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Alexandrie la Divine, exposition à la Fondation Martin Bodmer, Cologny, (Genève) du 5 avril au 31 août 2014

Alexandrie fut la première mégapole de l’histoire, fondée au centre du monde par Alexandre lui-même pour devenir la capitale du premier empire universel. « Alexandros », sauveur de l’homme, unit à nouveau les hommes en un espace commun régi par les mêmes lois et partageant des valeurs et une culture commune. Tel était son rêve que la mort brisa. Présentation par Charles Méla, Frédéric Möri et Robert Steven Bianchi



Portrait d’Alexandre le Grand (?).
Marbre ; Egypte ; IIIe s. av. J.-C. – fin de l’époque hellénistique. Fondation Martin Bodmer.


La plupart des écrits évoquant Alexandre le Grand (356 – 323 av. J.-C.) furent rédigés après sa mort, alors que la légende s’emparait déjà de son personnage. Il est donc difficile de se faire une idée précise de sa physionomie, dont les seuls traits marquants auraient été un front volontaire, un menton imberbe et une chevelure en crinière, formant une vaguelette à son sommet (anastolé) : ainsi fut-il le plus souvent représenté par les sculpteurs. Ce buste, réalisé en Egypte sous les Ptolémée, est l’un de ces portraits idéalisés du conquérant divinisé (à moins qu’il ne s’agisse d’une représentation du dieu Hélios).

Suite de la présentation par Charles Méla, Frédéric Möri et Robert Steven Bianchi

De toutes les Alexandrie fondées par le jeune conquérant, seule celle d’Egypte incarna la dimension universaliste de son projet en devenant un lieu de rencontre et d’échanges pendant près de sept siècles. Le commerce, mais aussi les sciences et les arts y connurent un développe-ment sans précédent, et sans véritable équivalent jusqu’à la Renaissance. Au cœur de ce phénomène, le développement des « Sagesses barbares » symbolise et illustre les relations qu’ont entretenues les Grecs et le reste du monde connu : Perses, Babyloniens, Phrygiens, Thraces, Egyptiens, Juifs, Indiens. Evoluant dans un horizon culturel considérablement élargi, les Grecs ont dû repenser le monde et situer leur culture dans le cadre de l’Oikoumène, la terre habitée. Le dialogue des cultures est une part essentielle du phénomène alexandrin, puisque le mythe du cosmopolitisme y devient réalité.

Selon les Alexandrins eux-mêmes, Alexandrie était « au centre de la terre, telle un monde divin, objet universel de désir ». La capitale voulue par Alexandre le Grand fut au cœur de la première mondialisation des savoirs et des croyances : les sciences, les arts, les techniques et l’urbanisme connurent un développement sans précédent, qui changea le cours des civilisations. La Fondation Martin Bodmer s’est associée avec la Fondation Gandur pour l’Art et la Biblioteca Medicea Laurenziana, pour organiser conjointement l’exposition et évoquer ansi l’histoire millénaire de la « ville phare ».

Un ensemble unique d’objets écrits, retraçant l’histoire de la cité et celle du développe-ment des cultures en jeu, côtoie des objets archéologiques inestimables, qui disent le quotidien et les croyances, dans toute leur richesse et leur complexité. Ainsi vous pourrez découvrir des pièces uniques, sous forme de papyrus, de manuscrits ou d’incunables : l’Empédocle de Stras-bourg ; la mythique Pistis Sophia (British Library) ; les papyrus Bodmer des comédies de Ménandre ou de l’Evangile de Jean ; l’Evangile de Judas conservé dans nos murs ; le manuscrit grec de l’immense Plotin annoté de l’humaniste Marsile Ficin (Bibliothèque nationale de France) ; les manuscrits des Médicis encore tous munis de la chaîne qui les attachait aux présentoirs de bois, les fameux Plutei de la Laurentienne à Florence (entre autres, un manuscrit byzantin employé par Ficin pour sa traduction latine des dialogues de Platon) ; Clément d’Alexandrie (avec un manuscrit passé entre les mains d’Ange Politien et de Pic de la Mirandole) ; le joyau de la chirurgie antique, le codex illustré de Nicétas ; ou encore l’édition princeps des œuvres complètes d’Aristote parue chez Alde Manuce avec les caractères grecs de Francesco Griffo. Parmi les objets d’exception de la collection Fondation Gandur pour l’Art, mentionnons la statue équestre d’Alexandre, sa tête en marbre, les bronzes de la déesse Maât, d’Osiris, de Sarapis et d’Isis, les faïences du babouin et du dieu Toth, le groupe statuaire porte-lampe représentant Césarion, le masque de momie et l’ex-voto en calcaire, modèle de Pharaon.
Une trentaine de photographies originales, prises à la chambre grand format et tirées à l’aide de procédés anciens, rendent hommage à la tradition du « Grand tour » et replacent les objets dans la réalité qui fut la leur.
Charles Méla, Frédéric Möri et Robert Steven Bianchi

Pratique

Fondation Martin Bodmer
19 - 21 rte Martin Bodmer
CH-1223 Cologny
T. +41(0)22 707 44 33
info@fondationbodmer.ch
www.fondationbodmer.ch

Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 14h00 à 18h00, Fermé le lundi et les jours fériés. Accès handicapé.


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 31 Mars 2014 à 12:58 | Lu 1102 fois

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