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Albert Besnard (1849-1934), Modernités Belle Epoque, exposition du 2 juillet au 2 octobre 2016 au Palais Lumière, Evian

On imagine mal aujourd’hui la place essentielle que tint Albert Besnard sur la scène artistique parisienne et européenne à la fin du XIXe siècle et jusque dans les années 1920.


Albert Besnard, Une famille, 1890. Huile sur toile, 132 x 120,5 cm. Paris, musée d’Orsay © Photo RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) - Franck Raux
Albert Besnard, Une famille, 1890. Huile sur toile, 132 x 120,5 cm. Paris, musée d’Orsay © Photo RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) - Franck Raux
Cette grande rétrospective de son œuvre a donc pour but de faire retrouver au public celui qui était vu dans les années 1880 comme un des seuls peintres pouvant rivaliser avec les impressionnistes, celui qui continuait la grande tradition décorative de Puvis de Chavannes, mais qui osa un symbolisme à la fois fantastique et scientifique, totalement inédit au tournant de 1900.

Le Palais Lumière d’Evian, en Haute-Savoie, pays familier à l’artiste qui séjourna souvent à Talloires, et le Petit Palais, dont il décora l’immense coupole du vestibule, accueillent cette exposition. Riche de plus de 150 tableaux, pastels et gravures, elle se propose de réexaminer le parcours singulier d’Albert Besnard, de Rome à Paris en passant par Londres, jusqu’aux rives du Gange. Plusieurs thématiques mettent en relief les audaces colorées du peintre, la fantaisie poétique du graveur et la délicatesse du pastelliste. Toutes expliquent la manière dont Besnard participa aux « modernités » de son temps.

Note d'intention

Décorateur des édifices de la IIIe République, portraitiste des figures les plus célèbres du Paris littéraire et mondain, pastelliste hors pair et graveur inspiré, Albert Besnard fut un des artistes les plus importants de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Son importance tient moins à son exceptionnelle carrière officielle (il dirigea la Villa Médicis de 1913 à 1921, l’École des Beaux- Arts de 1922 à 1932 et fut reçu à l’Académie française en 1924) qu’à son art et à sa place dans le monde artistique de son époque.
Dans les années 1880, il fut un de ceux qui orientèrent dans une autre direction la peinture dans une mouvance symboliste très personnelle, qui s’imposa vers 1900 et inspira nombre de jeunes artistes. Besnard fut aussi un orientaliste, dont les audaces colorées renouvelèrent la manière dans les années 1910. Il fut un graveur impressionnant, qui pratiqua la technique de l’eau-forte presque quotidiennement. Il l’utilisa comme une sorte de journal intime à qui il confia son angoisse de la mort, mais aussi une vision de la vie, qui n’exclut pas les images heureuses de sa vie familiale.

Depuis le début du XXe siècle, plusieurs expositions ont permis de ne pas oublier le peintre, notamment au musée Eugène Boudin à Honfleur en 2008 ; elles ont montré l’intérêt d’organiser une grande rétrospective de son œuvre. Le Palais Lumière d’Evian accueille ainsi une grande exposition qui permettra de présenter au public sa peinture, mais aussi ses pastels, ses gravures et son travail de décorateur.

Le lieu est certainement adéquat : Besnard se fit construire dès 1887 une villa à Talloires en Haute-Savoie, où il résida très souvent. Il exécuta une partie du décor de la villa La Sapinière du baron Vitta à Evian et la grande toile de la Source Cachat en 1904, généreusement restaurée pour l’exposition par la Mairie d’Evian et qui sera présentée dans le grand hall du Palais Lumière.
La deuxième étape de l’exposition, au Petit Palais à Paris, ne s’imposait pas moins : de 1903 à 1910, Besnard orna la coupole du musée d’immenses huiles sur toile, qui furent parmi les plus célèbres des grands décors parisiens pendant la Belle Époque.
L’exposition d’Evian présente une centaine de peintures et de pastels provenant de collections publiques françaises et de nombreuses collections particulières. Une partie des œuvres a été restaurée pour l’exposition : certaines ont bénéficié de mécénats privés comme La Procession des Seigneurs de Vauhallan de 1869, tableau de jeunesse rare, jamais montré au public. Les 70 gravures présentées, toutes en mains privées, proviennent pour la majorité directement du fonds d’atelier de Besnard.

Cette exposition monographique a pour but de faire connaître Besnard, de mieux comprendre sa place sur la scène artistique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle grâce à un parcours thématique, après une salle d’introduction sur les débuts du jeune peintre. Elle s’appuie sur des travaux récents de plusieurs spécialistes du XIXe siècle, notamment dans le cadre de l’association Le Temps d’Albert Besnard, créée en 2003 pour aider à la recherche sur l’artiste et l’art de son temps.
Christine Gouzi, co-commissaire

Pratique

Palais Lumière
quai Albert-Besson
74500 Evian
+33 4 50 83 15 90
courrier@ville-evian.fr
www.ville-evian.fr



Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 3 Mai 2016 à 20:58 | Lu 706 fois

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