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Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



3 au 8 novembre, Lyon des photographes au Musée des Moulages à Lyon. En résonnance avec la Biennale de Lyon.

Avec des œuvres de : Bernard Agreil, Gérard Amsellem, Jean-Paul Bajard, René Basset, Robert Deyrail, Georges Fessy, André Gamet, Christian Ganet, Yannick Hedel, Philippe Merchez, Evelyne Rogniat, Jacqueline Salmon, Pierre Vallet, Gilles Verneret


Alors que la galerie fête ses 10 ans d’existence, le Bleu du ciel a décidé de rendre hommage à sa ville en conviant quatorze photographes lyonnais à donner leur vision de la cité et ses multiples facettes...
Avec une cinquantaine de clichés, pour la plupart inédits, l’exposition de leurs différentes oeuvres trace à la fois le portrait d’espaces urbains et l’évolution de la monstration photographique de 1940 à 1990.
A l’occasion de cette exposition anniversaire qui aura lieu du 3 au 28 novembre 2009 au Musée des Moulages à Lyon, une publication paraîtra aux Editions Libel.

Le Musée des Moulages de l’Université de Lyon 2
3, Rue Rachais – 69003 Lyon. T. +33 (0)4 72 84 81 12
ouvert du mardi au samedi de 14h à 18h.

En partenariat avec Le Bleu du ciel à l’occasion des 10 ans de la galerie
48 rue Burdeau – 69001 Lyon. T.+33 (0)4 72 07 84 31 F.+33 (0)478293304
www.lebleuduciel.net /// infos@lebleuduciel.net ouvert du mercredi au samedi de 15h à 19h

LYON, des photographes, le chaînon manquant.

© Robert Deyrail
© Robert Deyrail
Lyon est comme Saturne, cité deux fois millénaire elle cultive l’habitude néfaste d’engloutir ses enfants entre les rives de ses deux fleuves, et s’y laissant couler lascive au creux des collines qui les bordent, elle les enferment sous son aura protectrice. Et de fait, elle poursuit le paradoxe de se comporter encore en ex capitale des Gaules (1), dans cette France post-royaliste et centraliste, tout en se repliant sur elle même, pour jouir de ses prérogatives géographiques et culturelles.
Elle garde jalousement ses secrets, tout en revendiquant le statut de métropole Européenne au centre des régions réanimées. Jadis capitale des vins, des arts, de la soie et de la médecine, Lyon à l’ambition de redevenir grande en s’ouvrant aux nouveaux secteurs économiques, quand les secteurs de ses particularismes passés conservaient jalousement leur secret nourrissant peu à peu cette réputation de cité noire, mal aimée et des brouillards (2).

La photographie pas plus que l’enjeu politique, n’a échappé à cette habitude. Mémoriale, Niepce la découvre à une centaine de kilomètres: St Loup de Varennes.
Les frères Lumière lui ajoutent la couleur et l’animent dans le Cinématographe. Théo Blanc et Antoine Milly font les beaux jours de l’entre deux et après guerre ainsi que des collectionneurs d’aujourd’hui, réalisant les portraits des personnalités marquantes et les fameux clichés clairs obscurs des ruelles de St Jean ou des berges de la Saône.
A la fin des années soixante dix, la Fondation Nationale de la Photographie s’installe à Lyon, elle en repart au début des années quatre vingt dix, déplacée sous le feu croisé des jalousies et des ambitions parisiennes, qui une fois de plus imposent leurs vues, abandonnent un champ de cendres et de belles initiatives derrière eux.
Bernard Chardère et Sonia Bove sont les artisans et les animateurs de cette Fondation “Nationale !” participant dès l’origine à la diffusion de la photographie humaniste et à son rayonnement national, et menant conjointement un programme de bourses d’études décernées à des artistes locaux et nationaux.

Le projet “ Lyon vu par ” voit le jour avec l’ambition de montrer les paysages urbains de la cité rhodanienne. Il fera ensuite l’objet de plusieurs expositions au Château Lumière. (3) A l’occasion des dix ans du “ Bleu du ciel ” il a semblé évident de porter un regard curieux vers le passé, afin d’y redécouvrir les vestiges patrimoniaux de ces talents régionaux, toujours bien vivants… Car l’histoire ne se fait jamais à partir de rien, mais toujours dans la continuité de l’expression d’un territoire et d’une époque données, et le territoire Lyonnais regorge de talents photographiques délaissés ou oubliés.

A cette volonté de rendre compte du “ chainon manquant “, s’est associé le désir de se réunir dans un esprit de camaraderie, commun à une confrérie d’artistes travaillant sur un même territoire, qui n’exclut pas la réflexion concertée et un regard rétrospectif sur les images oubliées de la ville.
Avec l’arrivée de la jeune génération formée aux Beaux Arts de Lyon, à l’Université Lyon 2 et à l’Ecole d’Arles que nous présentons régulièrement au “Bleu du ciel”, il manquait cette présence réactivée de ces témoignages photographiques, de cette génération post soixantainarde… Génération de la fondation perdue, qui permettrait de rendre hommage et de faire découvrir les travaux à ceux des jeunes
générations…
L’idée première était de réunir des photographes, ayant réalisé des clichés en noir et blanc argentique, avant les années quatre vingt quinze et l’apparition du numérique. Deux réunions suivirent où des échanges et des propositions eurent lieu, de part et d’autre, pendant que Patrice Charavel directeur du Musée des Moulages et Roger Yves Roche maître de conférences à Lyon 2 décidèrent d’accueillir le projet, devenu: “Lyon, des photographes “.
Il se présente au final, comme une suite visuelle, une ballade individuelle dans le temps et les espaces des paysages urbains de la ville étalés sur cinquante ans.
Chaque photographe a envoyé un petit nombre d’images, auxquelles il tenait, parmi lesquelles j’ai opéré un choix de trois ou quatre vues, en accord avec l’éditeur:,tenant compte du fait qu’un regard photographique, à fortiori une oeuvre créative ne se révèle pas dans un panel aussi réduit. L’important était de constituer une unité livresque harmonieuse qui primerait sur la qualité intrinsèque de chaque
image, pour éviter les doublons visuels ou répétitions plastiques, d’ambiance ou de lieu. Tenter de donner dans la diversité créatrice et temporelle un regard global sur un territoire et la photographie qui le figure, dans une époque et une esthétique données, telle était là l’ambition qui devait recréer un ensemble cohérent… Ce dernier constituant la trame d’un ensemble monochrome aux fins de dévoiler aux publics une vision de Lyon qui, tout en respectant le parcours artistique de chaque auteur, trace le portrait à la fois d’espaces urbains, et de l’évolution de la monstration photographique dans les dernières décennies. Reste à souhaiter en conclusion que les élus et autorités artistiques concernées prennent encore plus en compte la richesse de la création des photographes qui “ vivent, travaillent ou ont
travaillé à Lyon et dans la région “ (4), dans les années précédentes et dans l’avenir, constituant un patrimoine qui mérite leur attention et celle du public et donc sa préservation.
Tous le méritent without “ shadow of a doubt” (5).
Gilles Verneret

pierre aimar
Mis en ligne le Mardi 13 Octobre 2009 à 22:52 | Lu 1291 fois

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