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26/11 au 31/01 > Peur bleue / Colère verte, cabinet de curiosités de Jacques-Rémy Girerd, Lux, scène nationale de Valence

Réalisateur de films d’animation, Jacques-Rémy Girerd poursuit un travail artistique solitaire, intime, d’écrivain et de plasticien, où l’on retrouve les préoccupations du cinéaste : fragilité de l’environnement, destruction de la nature par l’homme, utopie d’une prise de conscience humaine.


Le mur du souvenir

Au gré d’un univers poétique et emprunt d’humour décalé, l’exposition invite à cheminer de textes contés en curiosités graphiques, de messages embouteillés en objets détournés…
Biographie
Jacques-Rémy Girerd arrive au cinéma d’animation par hasard. Un heureux hasard qui le porte trente années pleines. Depuis 1978, il enchaîne film sur film. Ces deux longs métrages, La Prophétie des grenouilles et Mia et le Migou le mobilisent chacun six années. Et pourtant, tout au long de ces trois décennies, le cinéaste ne cesse d’être en permanence tiraillé entre le travail solitaire et l’aventure collective, entre l’intimité d’une activité d’écrivain ou de plasticien, et le challenge de diriger des équipes importantes. Quand le metteur en scène est trop longtemps avec les autres, l’auteur a envie de fuir au fin fond d’un désert et quand il est seul, il donnerait tout pour lancer son équipe dans une nouvelle aventure. C’est son malheur, il ne semble pas y avoir de juste milieu.
26/11 au 31/01 > Peur bleue / Colère verte, cabinet de curiosités de Jacques-Rémy Girerd, Lux, scène nationale de Valence

L’exposition cabinet de curiosités / cabinet de lecture

Le mur du souvenir
Embouteillées, les phrases du Mur du souvenir, chapitre 6 du roman Preuve d’amour et d’ailleurs… deviennent autant de messages, les mots colorés se dissolvant peu à peu dans l’eau qui se teinte arc-en ciel.

Oeuvres en volume
Une trentaine de pièces conçues à partir d’objets ou de matériaux de récupération détournés et revisités.
Equivalent pétrole. Flacons de sable en quatre caissons individuels
Aux quatre coins. Passeport à l’envers tendu sur lacets rouges
Planisphère approximative. Boitier plat avec globe écrabouillé
Voyage imaginaire. Globe transformé
Les ressorts de la démocratie. Assemblage de ressorts sur carton bulle
Trois chevaux dans la nuit. Papier mâché, cadre et tissu rouge.
Pas-Rité. Drapeau et boutons de couleur


La bibliothèque idéale en consultation, les livres fondateurs de l’artiste
“ Enfant, je n’ai pas reçu beaucoup de cadeaux, ça ne se faisait pas à l’époque. Mais mon père, dans un
éclair de génie, m’avait ouvert une ligne de crédit illimitée dans la petite librairie de mon village. La dame
qui tenait la boutique, une amie de Jean Giono, me conseillait avec prudence et intelligence. Pendant des
années, j’ai lu au moins deux ou trois livres par semaine. Une grande partie de ma culture vient de là. Je me suis nourri de Céline, Vian, Miller, Cendrars, Kafka, Jarry, Tzara… dévoré tout Giono, tout Delteil, tout
Calvino… mais aussi festoyé avec les poètes, les philosophes, les scientifiques, tout ce que la Terre
pouvait porter d’humanistes… Insatiable bouquineur, j’avais pris goût aux livres et aux auteurs.
Rétrospectivement, c’est sans doute cette humble femme, sans âge et sans mari, ratatinée derrière ses
lunettes de myope, qui m’insuffla le mystérieux désir d’écrire, alors que les pelotons de l’éducation nationale s’évertuaient à m’en dégouter. François Cavanna et les plumes de Hara-kiri Hebdo firent le reste, mais ça, c’est une autre histoire…”
Jacques Rémy Girerd
En partenariat avec la Médiathèque de Valence

La vidéoprojection
Caisson de turpitude, chapître 7 du roman Preuve d’amour et d’ailleurs… lu par Florence Moneret, durée 17 minutes
Jamais je n’aurais imaginé qu’il y avait tant d’âmes dans cette lointaine extrémité du monde. Tant de vies.
Tant d’amour et tant d’amitié. Tout au long du chemin, sous le regard maternel des montagnes, c’est
comme une fête où chacun est joyeux d’être avec moi, et moi avec chacun. On chante ensemble. Une
petite fille affublée d’un immense chapeau bordeaux m’offre une pierre plate gravée sur laquelle on peut
lire : Om mani patme om. Un autre enfant plein de lumière vient me chuchoter à l’oreille « Reviens
Blanquette ! Reviens ! criait la trompe ! »
Au bout de la longue piste, un semi-remorque qui rentre sur Srinagar s’arrête. Des têtes me font signe de
monter. « Joulai ! » Je m’y résigne avec une profonde tristesse. Grimpe sur le toit de la cabine. Le
chauffeur embraye. Ghil et tous les amis ladakhis se mettent à courir derrière le bahut aussi longtemps
qu’ils peuvent en faisant de grands gestes. Et moi, du haut de mon caisson métallique, le cœur en
bouillie, je suis avec eux, en train de courir après l’éternité.

Peur bleue / Colère verte
cabinet de curiosités de Jacques-Rémy Girerd
26 novembre 08 > 31 janvier 09

pierre aimar
Mis en ligne le Samedi 22 Novembre 2008 à 03:36 | Lu 532 fois

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