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15 avril au 4 juillet. Le Mobilier National présente à la Galerie des Gobelins "Trésors de la Couronne d’Espagne". Un âge d’or de la tapisserie flamande de Jérôme Bosch à Jules Romain

A l’occasion de la présidence espagnole de l’Union européenne, le Mobilier national propose pour le printemps prochain un événement ! exceptionnel : l'exposition d'une vingtaine de tapisseries flamandes de la Renaissance des anciennes collections des Habsbourg, appartenant aujourd’hui au Patrimonio Nacional et conservées dans les palais royaux d’Espagne.


Histoire de David et Bethsabée, Parement de lit, Bruxelles, 1er quart du XVIe siècle, Laine, soie et or, 75x305cm, Madrid, Patrimonio Nacional.
Histoire de David et Bethsabée, Parement de lit, Bruxelles, 1er quart du XVIe siècle, Laine, soie et or, 75x305cm, Madrid, Patrimonio Nacional.
Ces pièces, dont quelques-unes furent présentées à l’exposition universelle de 1900 à Paris, sont l’un des joyaux du patrimoine espagnol et constituent un sommet de l’art de la tapisserie.
Commandées par plusieurs générations de souverains (Marguerite d’Autriche, Charles-Quint, Philippe II), ces oeuvres sont un témoignage éblouissant du rôle majeur de la tapisserie dans les décors des grandes monarchies européennes au XVIe siècle.

Un art de magnificence

Ces tapisseries illustrent l’importance de ce genre artistique à la Renaissance et témoignent des fastes somptueux de la cour des Habsbourg.
Synonymes de luxe et de prestige, les précieuses tapisseries en fils de soie et de laine, mais aussi d’or et d’argent, étaient alors considérées comme les biens les plus précieux après les bijoux et l’argenterie.

En outre, elles convenaient admirablement à la vie itinérante de la cour de Charles-Quint et de son fils Philippe II. Ces «!fresques mobiles du Nord!», transportées à travers toute l’Europe et généralement commandées sous la forme d’une tenture complète, c'est-à-dire d’un cycle sur un thème précis, n’étaient pas uniquement destinées à accroître le confort personnel, le plaisir esthétique ou le prestige social de leur commanditaire. Elles restent comme par le passé – que l’on songe à l’utilisation de la tapisserie à la cour de Bourgogne au XVe siècle ou que l’on rappelle que Charles-Quint a reçu en héritage les tapisseries amassées par les ducs de Bourgogne – le meilleur moyen pour exhiber de manière éclatante la magnificence de leur commanditaire.

Artistes et ateliers

L’art de la tapisserie est la réunion de grands artistes et de non moins grands lissiers. Tous les grands princes du XVIe siècle sans exception passent leurs commandes à Bruxelles qui s’était rendue à nouveau célèbre par le tissage des Actes des Apôtres d’après Raphaël.
Les ateliers dirigés par de grands entrepreneurs, tels les Pieter Van Aelst, Willem Dermoyen, ou Pieter et Willem de Pannemaker font travailler les artistes spécialisés dans la réalisation de cartons peints (Jan Van Roome) ou dans la peinture d’histoire (Bernard Van Orley, Cornelisz Vermeyen, Pieter Coecke Van Aelst ou Michel Coxcie).

Jérôme Bosch (Bois-le-Duc 1453 – Bois-le-Duc 1516) est l’auteur de la Tentation de saint Antoine (Palais de l’Escurial, près de Madrid) ; il s’agit d’une de ses oeuvres les plus justement célèbres et les plus énigmatiques ; chaque détail implique de subtiles allégories mais le thème essentiel n’en reste pas moins la lutte du Bien et du Mal. L’orientation essentielle de l’artiste apparaît dictée par des soucis moraux et il convient de la situer dans un milieu religieux en pleine évolution, animé par le mouvement de la Devotio Moderna.

Les Italiens sont également présents, tel le plus grand élève de Raphaël, Jules Romain (1499-1546), auteur de la Bataille de Zama appartenant à la tenture de l’Histoire de Scipion, probablement tissée dans l’atelier de Balthazar Van Vlierden. Il n’est pas inutile de rappeler, dans le contexte de cette exposition à la Galerie des Gobelins, que le roi Louis XIV, le plus grand collectionneur de tapisseries après Charles-Quint et Philippe II, a possédé des tissages d’après Jérôme Bosch et Jules Romain, malencontreusement détruits en 1797.

Art et thématique

Les tapisseries racontent des histoires, mais elles délivrent dans une démarche délibérée des messages.
La tapisserie sur le thème de la Fortune (vers 1520-1525, atelier de Pieter Van Aelst, Bruxelles, d’après un carton de Bernard Van Orley ; Madrid, Patrimonio Nacional) appartient a la tenture Les Honneurs (Los Honores) qui est régie par des concepts moraux et politiques très proches des positions d’Erasme.
Faustulus rencontre Romulus et Remus (vers 1525-1530, atelier bruxellois, d’après des cartons attribués à Bernard Van Orley ; Madrid, Patrimonio Nacional) appartient à la tenture de la Fondation de Rome : le jeune Charles-Quint qui venait à nouveau d’être sacré empereur du Saint Empire romain germanique à Bologne en 1530 est représenté comme un nouveau Romulus.

Commissaire :
Fernando Checa, Professeur à l’université de Madrid, ancien Directeur du musée du Prado.
Commissaires adjoints :
Arnauld Brejon de Lavergnée, Conservateur général, Directeur des collections du Mobilier national.
Jean Vittet, Inspecteur de la création artistique au Mobilier national.

Galerie des Gobelins
42, avenue des Gobelins 75013 Paris
Tél : 01 44 08 53 49
Ouverture : tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h
(Fermé le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier)
Plein tarif : 6 euros
tarif réduit : 4 euros
Pour plus d’informations,
www.mobiliernational.culture.gouv.fr

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 20 Janvier 2010 à 17:50 | Lu 1472 fois

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