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Who’s afraid of picture(s) ? Le peintre et l’image, une liaison scandaleuse. École Supérieure d’Art et Design, Grenoble, du 26 février au 24 mars 2015

Gilles Balmet / Marcos Carrasquer / Marc Desgrandchamps / Léo Dorfner / Erró / Hervé Ic / Oda Jaune / Kosta Kulundzic / Jean-Jacques Lebel / David Lefebvre / Frédéric Léglise / Thomas Lévy-Lasne / Li Tianbing / Simon Pasieka / Stéphane Pencréach / Nazanin Pouyandeh / Johann Rivat / Lionel Sabatté / Claire Tabouret / Davor Vrankic / Duncan Wylie / Lamia Ziadé


(…) Ces images, toutes ces images à partir desquelles on peut travailler sont la richesse du monde moderne. Songez à la chance que nous avons de posséder une telle réserve inépuisable…
Un peintre, à l’heure actuelle, ne peut pas faire comme si rien auparavant n’avait existé. Tout, absolument tout a déjà été photographié, filmé, dessiné. Alors pourquoi vouloir encore créer de nouvelles images ?

Erró, extraits de Se none vero è ben trovato, éditions La Pierre d’Alun.
Stéphane Pencréach, François Pinault, 2014, huile sur toile, 195 x 130 cm, courtesy de l’artiste
Stéphane Pencréach, François Pinault, 2014, huile sur toile, 195 x 130 cm, courtesy de l’artiste

Le propos de Frédéric Léglise

Lors d’une visite que j’ai eu le plaisir de faire à son atelier, Erró m’a offert un petit recueil compilant des propos sur sa peinture entre 1964 et 2004. Certains passages comme ceux qui précèdent m’ont semblé très proches des questions que développe une partie du travail que j’ai mené à l’école, sur le rapport entre la peinture et l’image. À la même période, Olivier Gourvil, enseignant sur le site de Valence et qui coordonne le « réseau peinture », ainsi que le programme de recherche en peinture de l’ÉSAD Grenoble • Valence, m’a proposé de participer à ce programme de recherche par un projet. Ce sont ces deux éléments réunis qui ont fait germer l’idée de cette exposition. Comment ceux qui peignent et dessinent s’emparent des images ou les défient? C’est la question centrale de l’exposition. J’ai choisi pour tenter d’y répondre, de faire remonter la chronologie de cette interrogation (qui évidemment est bien antérieure), jusqu’à deux artistes dont les débuts sont contemporains de la naissance du pop’art, c’est à dire d’un moment où certains artistes, notamment des peintres, s’emparent des images de masse. Chez ces deux artistes qui dans leur jeunesse ont fréquenté les surréalistes, on trouve une composante ready-made : Erró, à un moment de sa carrière décide de ne plus inventer ses propres images, mais collecte, archive, et se crée une banque d’images. Ces images, il se les approprie, les découpe, les colle, créant une nouvelle composition, puis les projette pour les peindre et les faire siennes. Jean-Jacques Lebel quant à lui, intègre des images directement à sa peinture, comme Rauschenberg à la même époque.

Aujourd’hui, les écrans sont partout, ce qui fait que devant nos yeux, défile un flot incessant d’images. Ces images peuvent traverser la planète en un clic, et nous pouvons les emporter dans notre poche.
Ce constat, les artistes, il me semble, ne peuvent pas en faire l’économie aujourd’hui. À mon sens une grande part des enjeux de la peinture contemporaine (et du dessin) est d’utiliser ses propres outils à l’aune de ce constat.
À chaque apparition de nouvelles technologies de l’image, nombreux sont ceux qui prédisaient la mort de la peinture, mais à chaque fois les artistes ont su lui donner un nouveau souffle, et ce, parce qu’ils en ont déplacé les enjeux, prenant parfois ces images même comme modèle.
La nouvelle vivacité du dessin et de la peinture dans le paysage de la création contemporaine, avec la multiplicité de formes que prennent ces deux médiums du dessin et de la peinture, semble paradoxalement être une conséquence de ce flot écrasant d’images.
Le choix des artistes couvre volontairement plusieurs générations, certains d’horizons différents, mais la plupart d’entre eux sont basés en France où l’ont été. Ce choix d’artiste est très subjectif, car je ne voulais surtout pas que l’exposition tourne à la démonstration, ni prenne une posture trop universitaire ; ce n’est pas une exposition de curateur, mais plutôt une expérience.
J’avais aussi à cœur de montrer au centre de cette école qui a tellement rayonné sur la scène artistique, ce qu’elle avait malgré tout refoulé pendant longtemps.

Pratique

École Supérieure d’Art et Design
25 rue Lesdiguières
38 000 Grenoble
+33 (0)4 76 86 61 30
grenoble@esad-gv.fr
www.esad-gv.fr


Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 12 Février 2015 à 13:36 | Lu 323 fois

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