Souad Massi © DR
Richard Martin, après un hommage appuyé au compagnon de route Armand Gatti, puis à Jean-Pierre Franceschi « un homme de cœur et de partage », disparu tragiquement avec son épouse, accueille fraternellement Souad Massi : « Nous, les poètes, nous haïssons la guerre. Nous faisons la guerre à la guerre… De nouveaux noms secoueront les portes de la poésie. »
Souad Massi est de ceux-là. Sa sensibilité, son intelligence, la beauté et la force de ses textes, la chaleur de sa voix, son engagement, sa sincérité et sa douceur secouent l’Occident endormi, cet Occident aveuglé par une islamophobie galopante. Elle partage avec douceur des mots de révolte et de colère, ceux que pourraient crier les peuples bafoués, blessés, martyrisés de la belle Babylone ou de la millénaire Mésopotamie, là où le Tigre et l’Euphrate charrient le sang et la haine. Elle a fait le choix de la liberté et de la fraternité, cette belle fille du Sahara née à Bab El Oued en Algérie. Souad Massi, pétrie d’amour, est définitivement une citoyenne du monde. Avec son sourire et ce mélange inouï de douceur et d’intensité, de mélodie et de tendresse, l’artiste réveille en nous une humanité endormie ; sa voix et sa musique se font conscience. Elle émeut, elle agite, elle charme. Ses chants caressent, ondoient, pénètrent l’âme.
Au centre de la scène, Souad Massi tient une guitare. Elle est vêtue simplement d’un tailleur pantalon noir, ses longs cheveux lâchés sur ses épaules et irradie par son sourire et sa simplicité. A sa gauche, le fantastique Rabah Khalfa, référence mondiale en matière de percussion, et son instrument mythique, la derbouka dont l’existence est attestée dès l’Egypte antique. A sa droite, jouant merveilleusement de la guitare mandole, Mehdi Dalil, jeune musicien talentueux. Quelle complicité entre ces trois-là ! Et quelle humilité ! Souad, d’un geste de la main, les invite à jouer en solo. Le trio sur scène est fabuleux, le public transporté.
Leur musique, mêlée au chant de Souad, bouleverse, transporte, exalte.
La grande Diva a choisi ce soir de partager « El mutakallimùm », son dernier album, où elle met en musique les textes des grands poètes arabes : le Libanais Abou El Kacem El Chabi, l’Irakien Ahmed Matar ou encore El Moutabani. Elle rend ainsi un émouvant et vibrant hommage à la grande époque de l’Andalousie et de l’Islam. En revisitant les grands poètes arabes, elle porte la lumière d’une culture millénaire que les « Daesh » de tous bords voudraient enfouir à jamais. Souad Massi bouscule les esprits endormis des occidentaux.
« J’avais tout simplement envie d’inviter les gens à découvrir la beauté de la cuture arabe –dit-elle- Nous ne sommes pas des barbares, des gens sans civilisation. Le monde arabo-musulman a produit des merveilles dans toutes les sciences et en poésie. L’Occident tourne le dos à cet héritage. »
« El mutakallimùm », les orateurs- ceux qui parlent, ceux qui maîtrisent l’art de la parole et savent écouter, célébraient la liberté humaine. En choisissant ce titre pour cet album, c’est l’héritage andalou et le mélange de tradition algérienne qui sont mis en valeur. Cette artiste magnifique et reconnue (victoire de la musique 2006 pour le meilleur album- musique du monde-), qui chante la paix dans le monde, pourrait faire siennes les paroles du poète hamed Matar : « Je voudrais bien me taire pour mieux vivre mais ce que j’endure me fait parler ». Où mieux encore « Ce qu’ils endurent me fait chanter. »
Avec « Ghir Enta » le chant enfle dans la salle, des cris de joie fusent : L’amour, l’amour que Souad revendique et qu’elle personnifie, l’amour qu’elle offre et reçoit en retour, une fraternité, un moment de grâce. La salle aurait voulu retenir longtemps celle qui l’a faite chavirer de bonheur ce soir.
« La poésie éclaire le chemin et guide nos actions. »
Permets à la journaliste que je suis de te tutoyer, Souad, car à travers toi je rejoins mon frère, ma sœur, l’humain. Tu chantes dans une langue qui m’est étrangère, Souad, je l’avoue. Mais je ne sais par quel miracle tes mots coulent clairs dans mes veines comme une source d’espoir.
Ton concert, Souad, c’est une oasis de fraîcheur dans un désert aride.
Tu es poésie, Souad Massi, fille du khamsin, ce vent de sable brûlant naissant dans le désert égyptien, tu es alizé, tu es musique.
« La poésie n’est pas une alternative à l’action. C’est une forme d’art dont la mission est de perturber, d’exposer et de témoigner de la réalité qui aspire au-delà du présent. La poésie vient avant l’action. Alors la poésie se rattrape. La poésie éclaire le chemin et guide nos actions. » (Ahmed Matar)
Souad Massi et ses musiciens ont terminé la soirée en compagnie de Richard Martin par un repas partagé entre les « frangins » du Théâtre Toursky, ce théâtre où la fraternité est aussi en partage.
Danielle Dufour-Verna
Souad Massi est de ceux-là. Sa sensibilité, son intelligence, la beauté et la force de ses textes, la chaleur de sa voix, son engagement, sa sincérité et sa douceur secouent l’Occident endormi, cet Occident aveuglé par une islamophobie galopante. Elle partage avec douceur des mots de révolte et de colère, ceux que pourraient crier les peuples bafoués, blessés, martyrisés de la belle Babylone ou de la millénaire Mésopotamie, là où le Tigre et l’Euphrate charrient le sang et la haine. Elle a fait le choix de la liberté et de la fraternité, cette belle fille du Sahara née à Bab El Oued en Algérie. Souad Massi, pétrie d’amour, est définitivement une citoyenne du monde. Avec son sourire et ce mélange inouï de douceur et d’intensité, de mélodie et de tendresse, l’artiste réveille en nous une humanité endormie ; sa voix et sa musique se font conscience. Elle émeut, elle agite, elle charme. Ses chants caressent, ondoient, pénètrent l’âme.
Au centre de la scène, Souad Massi tient une guitare. Elle est vêtue simplement d’un tailleur pantalon noir, ses longs cheveux lâchés sur ses épaules et irradie par son sourire et sa simplicité. A sa gauche, le fantastique Rabah Khalfa, référence mondiale en matière de percussion, et son instrument mythique, la derbouka dont l’existence est attestée dès l’Egypte antique. A sa droite, jouant merveilleusement de la guitare mandole, Mehdi Dalil, jeune musicien talentueux. Quelle complicité entre ces trois-là ! Et quelle humilité ! Souad, d’un geste de la main, les invite à jouer en solo. Le trio sur scène est fabuleux, le public transporté.
Leur musique, mêlée au chant de Souad, bouleverse, transporte, exalte.
La grande Diva a choisi ce soir de partager « El mutakallimùm », son dernier album, où elle met en musique les textes des grands poètes arabes : le Libanais Abou El Kacem El Chabi, l’Irakien Ahmed Matar ou encore El Moutabani. Elle rend ainsi un émouvant et vibrant hommage à la grande époque de l’Andalousie et de l’Islam. En revisitant les grands poètes arabes, elle porte la lumière d’une culture millénaire que les « Daesh » de tous bords voudraient enfouir à jamais. Souad Massi bouscule les esprits endormis des occidentaux.
« J’avais tout simplement envie d’inviter les gens à découvrir la beauté de la cuture arabe –dit-elle- Nous ne sommes pas des barbares, des gens sans civilisation. Le monde arabo-musulman a produit des merveilles dans toutes les sciences et en poésie. L’Occident tourne le dos à cet héritage. »
« El mutakallimùm », les orateurs- ceux qui parlent, ceux qui maîtrisent l’art de la parole et savent écouter, célébraient la liberté humaine. En choisissant ce titre pour cet album, c’est l’héritage andalou et le mélange de tradition algérienne qui sont mis en valeur. Cette artiste magnifique et reconnue (victoire de la musique 2006 pour le meilleur album- musique du monde-), qui chante la paix dans le monde, pourrait faire siennes les paroles du poète hamed Matar : « Je voudrais bien me taire pour mieux vivre mais ce que j’endure me fait parler ». Où mieux encore « Ce qu’ils endurent me fait chanter. »
Avec « Ghir Enta » le chant enfle dans la salle, des cris de joie fusent : L’amour, l’amour que Souad revendique et qu’elle personnifie, l’amour qu’elle offre et reçoit en retour, une fraternité, un moment de grâce. La salle aurait voulu retenir longtemps celle qui l’a faite chavirer de bonheur ce soir.
« La poésie éclaire le chemin et guide nos actions. »
Permets à la journaliste que je suis de te tutoyer, Souad, car à travers toi je rejoins mon frère, ma sœur, l’humain. Tu chantes dans une langue qui m’est étrangère, Souad, je l’avoue. Mais je ne sais par quel miracle tes mots coulent clairs dans mes veines comme une source d’espoir.
Ton concert, Souad, c’est une oasis de fraîcheur dans un désert aride.
Tu es poésie, Souad Massi, fille du khamsin, ce vent de sable brûlant naissant dans le désert égyptien, tu es alizé, tu es musique.
« La poésie n’est pas une alternative à l’action. C’est une forme d’art dont la mission est de perturber, d’exposer et de témoigner de la réalité qui aspire au-delà du présent. La poésie vient avant l’action. Alors la poésie se rattrape. La poésie éclaire le chemin et guide nos actions. » (Ahmed Matar)
Souad Massi et ses musiciens ont terminé la soirée en compagnie de Richard Martin par un repas partagé entre les « frangins » du Théâtre Toursky, ce théâtre où la fraternité est aussi en partage.
Danielle Dufour-Verna