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Évadez-vous avec la Fondation Maeght #4. Épisode 4 : L'installation du labyrinthe Miró


Évadez-vous avec la Fondation Maeght #4. Épisode 4 : L'installation du labyrinthe Miró
« Oui, mon cher Joan, nous réaliserons une œuvre unique au monde qui restera dans le temps et dans les esprits, comme le témoignage de notre civilisation qui à travers les guerres, les bouleversements sociaux et scientifiques aura laissé à l’humanité un des plus purs messages spirituels et artistiques de tous les temps. Ce sont ces témoignages que je voudrais rendre perceptibles aux générations qui nous suivront, et montrer à nos petits-enfants, que dans notre époque matérialiste l’esprit est resté présent et très efficace grâce à des hommes comme vous. » Correspondance d’Aimé Maeght à Joan Miró, 29 août 1959.

Joan Miró invente à la Fondation Maeght un lieu où son œuvre se trouve associée à l'architecture et à la nature. Avec Le Labyrinthe, Joan Miró a voulu associer tous les éléments : l’eau (par les bassins), le feu (par la céramique), la terre (par les murets), le végétal et l’air… Le Labyrinthe Miró, œuvre monumentale in situ, peuplé d’œuvres de marbre, bronze, béton, fer et céramique a été conçu par l’artiste avec la complicité de ses amis les céramistes Josep Llorens Artigas et Joan Gardy Artigas. Le visiteur est invité à suivre la ligne blanche peinte sur les murets tel un fil d’Ariane, qui mène vers un espace unique où l’on croise personnages fantastiques et figures oniriques : La Grande déesse (1963), L’Œuf (1963), Le Lézard (1963), Le Cerf volant (1963), La Fourche (1963), Le Cadran solaire (1973), Femme à la chevelure défaite (1968), Oiseau lunaire (1968), Oiseau solaire (1968), Personnage totem (1968)... dominés par L’Arc (1963), sorte d’immense Minotaure. Le bruit de l’eau semble rythmer les pas du visiteur sur les graviers de marbre blanc.

Sur la plus haute terrasse, dominent Le Cerf-volant (1963) et Le Lézard (1963), œuvres en céramique. Chacune sur un mur, l’une est ancrée tandis que l’autre grimpe telle une tarente, porte-bonheur dans le Midi. Sur la tour sont encastrées trois Céramiques murales (1963), dominées par L’Oiseau (1968) en fonte de fer qui semble protéger le Labyrinthe. Au bas de cette construction, Céramique Murale (1968), œuvre monumentale constituée de 468 plaques, ce mur de deux mètres sur douze, a été créé à Gallifa en Espagne dans l’atelier Artigas, puis installé à la Fondation en 1968. Au centre de cette terrasse, se dresse avec majesté La Grande déesse (1963). Son ventre fertile est composé d’une carapace de tortue en céramique. Sur la deuxième terrasse, La Gargouille (1968) déverse l’eau dans un premier bassin (le labyrinthe en compte quatre) dont le fond est animé de créations de Miró puis L’Arc (1963) se dresse comme une porte ouverte sur un ailleurs. Sur cette sculpture, Miró a réalisé des inclusions de pierres ayant servi au fond des bassins et a gravé le béton au marteau-piqueur. L'artiste était toujours prêt à innover en employant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques.

L’univers poétique de Miró se poursuit sur une troisième terrasse avec L’ Œuf (1963) qui se reflète dans l’eau dont le fond est constitué d’ardoises. Le Cadran solaire (1973), céramique que l‘artiste a brisée comme si le temps s’était arrêté. La Fourche (1963), bronze et fonte de fer, reprend le symbole du poing levé du paysan en révolte de la Guerre d’Espagne. Quelques marches plus bas, Femme à la chevelure défaite (1968), marbre blanc de Carrare, est dressée sur un rocher, au centre d’un bassin. Fixé au mur de briques, Personnage-totem (1968), figure sans corps ni bras, visage de céramique brune juché sur un haut support de fer, surplombe, tel un sphinx impénétrable, le Labyrinthe. Le visiteur peut encore découvrir L’Oiseau lunaire et L’Oiseau solaire (1968), deux marbres de Carrare. Dans le dernier bassin, trois céramiques fixées au mur de pierre : Personnage (1964), Gargouille et Personnage (1968).

Pour mener à bien ce projet du labyrinthe, Adrien Maeght raconte : « Nous avons fait des maquettes en contreplaqué grandeur nature et nous les avons orientées au soleil. Pendant un an, nous avons marqué où le soleil arrivait au zénith, à telle heure, tel jour, tel mois. ». « Nous changeons, nous échangeons, en pleine liberté, disait Miró. On fait, on défait, on refait. Il y a des grands maîtres qui viennent dans un endroit, qui déposent leur chef-d’œuvre comme on jette une pierre dans une mare, et fini. Moi, je travaille comme un type quelconque. Sert et les Artigas sont de vieux amis, c’est essentiel. »

Évadez-vous avec la Fondation Maeght #4. Épisode 4 : L'installation du labyrinthe Miró

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Retrouvez les précédents épisodes en ligne :

Épisode 1 : Henri Matisse et les Maeght
Épisode 2 : Miró et la troupe de la Claca à la Fondation Maeght en 1979
Épisode 3 : Pierre Bonnard et Aimé Maeght

Fondation Maeght
623 chemin des Gardettes
06570 Saint-Paul-de Vence, France
+33(0)4 93 32 81 63
info@fondation-maeght.com
www.fondation-maeght.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 1 Mai 2020 à 15:56 | Lu 471 fois

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