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De décembre à avril, exposition Entre Paradis et Enfer, Mourir au Moyen Âge au musée du Cinquantenaire, Bruxelles

De nos jours, la mort fait peur. Il en allait certes de même au Moyen Âge, mais différemment. L’existence était perçue comme un passage imparfait qui devait mener à la vie et au bonheur éternels. Cette fixation sur la mort a donné lieu à une profusion d’œuvres d’art.


Danse macabre Tirée du Liber Chronicarum opus de temporibus mundi, de Hartmann Schedel. Michel Wolgemut, Nuremberg, 1493 Xylographie, rehaut de polychromie © F. Boucquillon Fund - photo Hugo Maertens
Danse macabre Tirée du Liber Chronicarum opus de temporibus mundi, de Hartmann Schedel. Michel Wolgemut, Nuremberg, 1493 Xylographie, rehaut de polychromie © F. Boucquillon Fund - photo Hugo Maertens
Mille ans d’histoire sont abordés de manière pluridisciplinaire grâce à de nombreux objets, œuvres d’art, documents, films documentaires, issus de collections publiques et privées. L’exposition, organisée en quatre thèmes, est accessible aux aveugles et malvoyants, qui pourront même toucher certains objets tandis que des espaces ludiques et éducatifs ont été prévus pour les enfants.

De quoi mourait-on ?

La première partie aborde les causes de la mort au Moyen Âge. Le manque d’hygiène, les problèmes d’alimentation, les famines, les connaissances médicales limitées, la lèpre et les épidémies de peste, mais également les guerres et l’utilisation de la torture font que l’espérance de vie de l’homme médiéval était beaucoup plus courte que la nôtre. La mort faisait partie de son quotidien. A côté d’une superbe enseigne d’apothicaire en bois sculpté appartenant aux Musées royaux des Beaux Arts, la Chronique de Gilles le Muisit, un manuscrit du XIVe siècle, raconte la grande épidémie de peste à Tournai en 1349. Une crécelle de lépreux en bois polychrome (Musée de Bruges) montre le sort des déshérités et un biberon en argent provenant du Musée du Louvre à Paris illustre la mortalité infantile.

L’accompagnement des mourants

Les rituels funéraires constituent le deuxième thème. Les liens entre l’individu et la communauté sont renforcés par une série de rituels relatifs au décès, à l’enterrement, au deuil et aux cérémonies de commémoration. On constate des différences importantes entre le traitement du corps des personnes riches et du peuple moyen. Le sort réservé aux parias (lépreux, condamnés à mort, Juifs, enfants non baptisés, etc.) est également envisagé. Outre quelques squelettes provenant des collections mérovingiennes du Musée du Cinquantenaire, il faut souligner la présence de deux portraits peints au XVIe siècle par Bartholomeus II Bruyn (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique) et représentant un homme et une femme sur leur lit de mort. Le manuscrit venant du Mans et narrant les funérailles d’Anne de Bretagne et l’écrin en plomb ayant contenu le cœur du comte d’Egmont, exceptionnellement prêté par l’église de Zottegem, sont deux autres pièces majeures.

Monuments et superstitions

La troisième section aborde les monuments funéraires. Les lieux de culte et les cimetières occupent une place majeure au sein de la société médiévale. Les mausolées et les monuments funéraires contrastaient avec les tombeaux normaux et les fosses communes. Sarcophages, pierres tombales, lames funéraires et autres gisants retracent l’évolution des traditions funéraires au Moyen Âge. Enfin, la quatrième partie s’intéresse aux croyances et aux superstitions liées au décès. Après la mort, le défunt doit attendre le jugement dernier. Selon ses actes, le paradis, l’enfer ou le purgatoire lui sont promis. Les danses macabres, la roue de la fortune et les ars moriendi décrivent la relation à la vie éternelle dans l’imaginaire chrétien. Parmi les chefs-d’œuvre présentés figure un superbe memento mori en ivoire du XVIe siècle (Musée des Arts décoratifs de Paris) représentant un squelette assis sur une tombe, le coude posé sur un sablier, e t une feuille de manuscrit du XVe siècle, issue d’une collection privée, et montrant l’une des plus anciennes représentations connues de la mort sous la forme d’un squelette armé d’une faux.

Pratique

Musée du Cinquantenaire
Parc du Cinquantenaire 10
1000 Bruxelles
Tél : +32 (0)2 741 72 11
Site : www.mrah.be
E-mail : info@mrah.be
Du 2 décembre 2010 au 24 avril 2011
Du mardi au dimanche de 10h00 à 17h Fermé le lundi
Fermé le 25 décembre et le 1er janvier

pierre aimar
Mis en ligne le Mercredi 1 Décembre 2010 à 12:30 | Lu 1661 fois

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