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14 octobre au 31 janvier, Benjamin Fondane. Poète, essayiste, cinéaste et philosophe. Roumanie – Paris – Auschwitz, 1898-1944. Mémorial de la Shoah, Paris

Le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec la Société d’études Benjamin Fondane et avec le soutien de l’Institut culturel roumain de Paris, consacre une exposition à l’œuvre méconnue de Benjamin Fondane, poète, philosophe, cinéaste et critique juif d’origine roumaine, qui s’établit à Paris en 1923 à l’âge de 25 ans. Proche des mouvements de l’avant-garde mais restant à l’écart des groupes et des écoles, il a développé une œuvre originale et multiforme. Poète avant tout, il s’est fait philosophe pour défendre la cause de la poésie. Disciple du philosophe russe Léon Chestov, Fondane est à la fin des années 1930 l’un des principaux représentants de la pensée existentielle.


Une exposition conçue par le Mémorial de la Shoah

Ses portraits par Brauner, Man Ray ou Brancusi, ses photos, films, poèmes et correspondances avec Tzara, Artaud, Sernet, Cioran et Camus, illustrent ses liens avec les figures intellectuelles et artistiques les plus éminentes, ainsi que sa participation active aux grands débats de son époque. Cette œuvre essentielle, défense passionnée de l’individu face aux puissances de la raison et de l’histoire, est brutalement interrompue par sa déportation à Auschwitz en 1944.

Cette exposition a été conçue par le Mémorial de la Shoah en partenariat avec la Société d’études Benjamin Fondane (SEBF) et avec le soutien de l’Institut culturel roumain. Commissariat général : Sophie Nagiscarde assistée de Caroline François, Mémorial de la Shoah. Commissariat scientifique de l’exposition : Société d’études Benjamin Fondane, Éric Freedman, Michel Carassou, Monique Jutrin, Claire Gruson, Dominique Guedj et Olivier Salazar-Ferrer. Scénographie : Véronique Dollfus. Graphisme : Jeanne Bovier-Lapierre.

Benjamin Fondan

Né en 1898 dans la ville roumaine de Jassy, centre très actif de culture yiddish, Benjamin Wechsler publie ses premiers vers dès l’âge de 14 ans. Prenant le nom de B. Fundoianu pour faire son entrée en littérature avec un premier livre Le Reniement de Pierre en 1918, il rejoint Bucarest l’année suivante où il prend part aux groupes d’avant-garde liés notamment au mouvement Dada, écrit, publie et fonde le théâtre Insula, proche des expériences du théâtre du Vieux-Colombier.
Fin 1923, il s’établit à Paris ; devenu Benjamin Fondane, il reste en contact avec ses amis de l’avant-garde roumaine Ilarie Voronca, Victor Brauner, Constantin Brancusi et Tristan Tzara. Correspondant de la revue roumaine Integral, chargé d’observer les mutations les plus récentes de la littérature française, il écrit sur Joseph Delteil, Louis Aragon, Paul Reverdy, et admire René Clair, Francis Picabia et Man Ray.
Intéressé par le cinéma, il publie en 1928 Cinépoèmes : trois scenarii avec des illustrations de Man Ray, et part l’année suivante en Argentine, invité par Victoria Ocampo, directrice de Sur – l’une des plus prestigieuses revues littéraires – où il présente quelques films d’avant aux studios Paramount, Fondane participe à la réalisation du film Rapt de Dimitri Kirsanoff avant de réaliser, lors d’un deuxième voyage en Argentine, son propre film Tararira, dont ne subsistent que des fragments. Si le film avait eu le succès escompté, Fondane, déjà conscient du danger qui menaçait les Juifs d’Europe, serait resté en Argentine.

Son œuvre poétique en langue française qui se développe dans les années 1930 – Ulysse, Titanic, L’Exode… – est une odyssée existentielle où domine la figure d’Ulysse, poète errant qui incarne le destin de l’homme : « Juif, naturellement tu étais juif, Ulysse ». Ses essais s’articulent autour des mêmes questions : l’homme écartelé entre la raison et l’existence, entre la pensée rationnelle et le vécu. Cependant, ce qui marque et infléchit l’œuvre de Fondane est sa rencontre en 1927 avec le philosophe russe Léon Chestov dont il fait connaître la pensée tout en élaborant sa propre philosophie. Ainsi, dans la rubrique « La Philosophie Vivante » des Cahiers du Sud de Jean Ballard, consacre-t-il des essais à Nietzsche, Gide, Husserl, Heidegger ou Kierkegaard.
L’extraordinaire lucidité dont fait preuve dès les années 1930 Benjamin Fondane face à la montée des périls et au drame qui se prépare, ne l’incite pas à quitter Paris pendant la guerre. Mobilisé en 1940, il regagne en 1941 son domicile parisien de la rue Rollin et travaille ardemment à la rédaction de ses ouvrages philosophiques et à son œuvre poétique qu’il rassemble sous le titre Le Mal des fantômes, tout en continuant à publier. Arrêté sur dénonciation le 7 mars 1944 en même temps que sa sœur Line, Fondane, qui en avait la possibilité, refuse d’être libéré sans celle-ci : ils sont déportés à Auschwitz le 30 mai 1944 et Benjamin Fondane est assassiné dans une chambre à gaz le 2 ou 3 octobre 1944.

Soixante-cinq ans plus tard, il s‘agit, par le biais de cette exposition qui présente des photos, lettres, poèmes et correspondances du poète et philosophe roumain avec les grands figures intellectuelles de l’époque, ainsi que des œuvres de Man Ray, de Brauner et de Brancusi, de faire découvrir l’œuvre révoltée de Benjamin Fondane.

Un cycle de conférences, films, lecture et rencontres complète l’exposition : projection du film Rapt de Dimitri Kirsanoff, adapté par Benjamin Fondane d’après un roman de Ramuz ; lecture de ses poèmes par Daniel Mesguich ; tables rondes autour de son œuvre poétique, théâtrale, philosophique et politique ; mais aussi autour de la vie juive en Roumanie avant la Shoah ainsi qu’autour des avant-gardes à Bucarest et à Paris dans l’entre-deux-guerres.

Pratique

Autour de l’exposition
Un catalogue, parution prévue : octobre 2009, éd. Mémorial de la Shoah
Un cycle de conférences, projections et lecture, d’octobre 2009 à janvier 2010

Lieu
Mémorial de la Shoah 17, rue Geoffroy–l’Asnier, 75004 Paris
Tél. 0142 77 44 72 - Fax : 01 53 01 17 44
contact@memorialdelashoah.org - www.memorialdelashoah.org
Accès
Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1), Pont-Marie (ligne 7) Bus: 67, 69,76, 96, Balabus Parking : Baudoyer (place Baudoyer), Lobau (rue Lobau), Pont-Marie (rue de l’Hôtel-de-Ville)
Ouverture
Tous les jours sauf le samedi, de 10 h à 18 h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22 h.
Tarif
Entrée libre

pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 11 Septembre 2009 à 13:46 | Lu 514 fois

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