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Le Lucernaire, l’Harmattan et le théâtre Cassiopée présentent Seul dans Berlin ? au Lucernaire, Paris, du 8 janvier au 1er mars 2014

Librement adapté par René Fix du roman “ Seul dans Berlin ”, de Hans Fallada, dans mise en scène de Claudia Morin


© DR
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Dans sa traduction française, le roman qu’Hans Fallada écrivit en 1947 ne comporte pas de point d’interrogation. La présence de ce point d’interrogation dans le titre de cette version théâtrale constitue un premier acte fort d’adaptation.
Rappelons brièvement que ce roman, salué unanimement (Primo Levi en tête) comme une des fresques les plus bouleversantes sur la vie quotidienne en Allemagne durant le régime nazi, nous présente les « aventures » sinistres et dérisoires des habitants d’un immeuble de Berlin.
Parmi ces habitants, l’adaptation théâtrale ne retiendra qu’un couple: Otto et Anna Quangel. Couple sans histoire, sans passion intime ou politique. Un couple donc, qui vit au rythme des nouvelles du front envoyées par un fils qui bientôt n’écrira plus !
C’est l’histoire de ce couple qui sera portée sur scène ; une scène qui rythmera le lent enfermement tragique de ces héros qui s’ignorent, de ces résistants modestes et peut-être dérisoires.

Les Quangel ne vont rejoindre aucune armée de l’ombre. Ils ne cherchent même pas à savoir si cette armée existe. Ils ne prendront pas les armes et ne rejoindront aucun maquis. Assis à la table de leur cuisine, ils vont se mettre à rédiger des cartes, laborieusement, une par soir. Sur ces cartes pas de mots trop grands pour eux, mais le cri des restes d’une famille qui pleure un fils mort pour rien, ou plutôt pour la grandeur d’un Reich qui lentement les détruit.
Ces modestes cartes, rédigées sur des petits bouts de papier, les Quangel vont se mettre à les distribuer dans des cages d’escalier, à travers Berlin, espérant toucher le coeur et peut-être la raison de ceux qui, comme eux, se terrent et attendent les jours meilleurs promis par les Puissants.
Un point d’interrogation donc ! Sont-ils les seuls à hurler leur détresse ? Transposer cet immense roman sur la scène, c’est se servir de la force dramatique que nous apporte le plateau de théâtre. Lentement, jour après jour, carte après carte, un drame se noue dans une cuisine. L’enfermement même de cette cuisine illustre alors avec force le caractère dérisoire et tragique de la révolte des Quangel. C’est cette révolte sourde et poignante qu’il s’agira d’illustrer. Il restera un cri singulier qui n’entend pas dédouaner un peuple de ses fautes, encore moins relire une Histoire qui ne retient plus que les héroïsmes « hollywoodiens ». Non, le geste des Quangel, espérons-le, trouvera au théâtre, son plus bel écrin, celui d’une nuit où chacun d’entre-nous a rendez-vous avec sa soumission ou sa résignation. René Fix

Intentions de mise scène par Claudia Morin

Anna et Otto Quangel ont réellement existé. Cela est d'autant plus poignant. Ce n'est pas une histoire comme tant d'autres et j'ai souhaité la mettre en scène et jouer moi-même Anna Quangel. Il s'agit de rendre palpable cette petite vie des Quangel en 1940 dans un immeuble berlinois. Cette existence aurait dû être banale et rien ne destinait les Quangel à cette résistance courageuse et tragique.

La pièce se passe principalement dans la cuisine du couple et dans le bureau du commissaire. Les différents lieux de l'action sont évoqués de manière minimaliste. Ainsi la table de cuisine des Quangel devient le bureau du commissaire Escherich. Une vidéo rend compte du temps qui passe et des différents lieux de l'action (cuisine des Quangel et carte de Berlin pour le bureau du commissaire). Un univers sonore évoque l'atmosphère de Berlin dans les années 40 (diffusion de discours conquérants - c'est la victoire sur la France - explosions de joie dans les rues, chansonnettes de l'époque.. chants nazis et bruits de bottes...) Les costumes sont fidèles à la période de la guerre.

Le jeu est réaliste et fait de petites touches quotidiennes. Pas de pathos, la vie d'un couple, simple et sans discours dans une période tragique. La résistance des Quangel durera deux années. Claudia Morin

Un « classique » de la littérature antinazie devient un best-seller au Royaume-Uni. Par Dalya Alberge, The Observer, dimanche 23 mai 2010

Vente record pour la première traduction en anglais du roman sur la traque d’un couple
Un thriller peu connu sur la résistance allemande contre le nazisme est devenu le hit de l'été - plus de 60 ans après sa rédaction.

Alors même qu’il vient seulement d’être traduit en anglais, le roman d’Hans Fallada, Seul dans Berlin, provoque une tempête des deux côtés de l’Atlantique. Dans le seul Royaume-Uni, Penguin Classics a vendu plus de 100.000 exemplaires en seulement trois mois et s'attend à dépasser les 250.000 ventes dans l'année - chiffres étonnants étant donné que la plupart des romans anglais peinent à vendre quelques milliers d'exemplaires.
Il a atteint le Top 50 au Royaume-Uni pour tous les éditeurs, un exploit rare pour un classique. Aux États-Unis, Melville House Publishing, une petite entreprise indépendante dont Penguin a acheté les droits, connaît également des ventes vigoureuses.
Le bouche-à-oreille, en partie grâce à des clubs de lecture, a ressuscité un auteur qui avait été pratiquement inconnu dans le monde anglo-saxon. Qu’il ait fallu si longtemps pour cette traduction est étonnant alors même que Primo Levi, le vénéré écrivain juif italien qui a survécu aux camps de concentration nazis, considère ce livre comme «le plus grand livre jamais écrit sur la résistance allemande au nazisme".

Écrit en 1947, le roman est un portrait effrayant de la peur extrême sous la dictature. C’est l’histoire d’un couple, Otto et Anna Quangel, qui entre dans une «petite» résistance à la suite de la mort de leur fils, mort au combat en 1940. Ils vont alors dénoncer les méfaits d’Hitler à travers des cartes postales qu’ils laissent dans toute la ville. C’est aussi un thriller palpitant qui met en scène un détective à leur poursuite.
L'histoire s’inspire de héros réels, d'un couple de la classe ouvrière, Otto et Elise Hampel, qui seront finalement capturés et décapités en 1943.

Fallada est décédé d'une surdose de morphine de 53 ans, peu de temps avant la publication de son livre, donnant ainsi une fin tragique à une vie tragique. Fils d’un juge, il était en proie à des troubles mentaux, à la drogue et à l’alcool, passant des années dans des hôpitaux psychiatriques après avoir été dénoncé comme conspirateur anti-Nazi.
De son véritable nom, Rudolf Ditzen, il prit ensuite le pseudonyme d’Hans Fallada en hommage à un conte des frères Grimm et il devint célèbre dès les années 30. Hier, son fils âgé de 80 ans, Ulrich Ditzen, un avocat à la retraite, a déclaré à « l’Observer » qu’il était dépassé par les dernières ventes: «C’est un phénomène.»
Dennis Loy Johnson, qui a fondé Melville House Publishing il y a neuf ans, dit qu'il a été choqué quand il a découvert que Seul dans Berlin n'avait pas été traduit. "La minute où je l'avais lu, je voulais le publier," .
Adam Freudenheim, éditeur de Penguin Classics, a déclaré: "Il s'agit d'un livre dont vous ne pouvez pas vous empêcher de parler ni d’oublier. Il pose cette question: «Qu'est-ce que tu aurais fait si tu avais été là? '.». (….)

Les droits cinématographiques de Seul dans Berlin ont été acquis par Vincent Perez, l'acteur-réalisateur, et Stefan Arndt, qui a produit le célèbre Bye Bye, Lenin! Perez a dit à l’Observer, qu’en tant que fils d'une mère allemande, il a été choqué par Seul dans Berlin. "J'ai senti combien il était difficile de vivre en Allemagne sous le Troisième Reich. J'ai compris comment il fallait faire face à cette pression autour de vous ... Le livre révèle quelque chose de nouveau."

Informations pratiques

Collaboration artistique René FIX
Scénographie, vidéo : Pascale STIH
Conception lumière : Philippe SAZERAT
Costumes : Dominique ROCHER
Effets sonores : René FIX

Avec Marc-Henri Boisse, Jean-Paul Dubois, Claudia Morin

Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame des Champs
75006 PARIS


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 6 Décembre 2013 à 22:16 | Lu 678 fois

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