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La Fuite ! de Mikhaïl Boulgakov. Mise en scène de Macha Makeïeff. Théâtre de La Criée, Marseille, du 6 au 20 Octobre 2017

La Fuite parle de la fin de la guerre civile de 1920 entre Russes rouges et Russes blancs (Bolcheviks et Cosaques), de la fuite exaltée des Blancs vers la Crimée, puis de l'exil vers Constantinople et Paris.


La Fuite ! de Mikhaïl Boulgakov. Mise en scène de Macha Makeïeff. Théâtre de La Criée, Marseille, du 6 au 20 Octobre 2017

Articulée en huit tableaux, huit songes, ou plutôt huit cauchemars, elle fait apparaître une galerie de personnages attachants, déclassés, portés par la fièvre de vivre dans le style du théâtre satirique russe.
Commencée en 1926, retravaillée jusqu'en 1928, corrigée en 1934 et en 1937 à la demande de la censure soviétique, pour aboutir à une quatrième version, La Fuite ne sera jamais créée du vivant de l'auteur, soupçonné de servir la cause des Blancs et de susciter la pitié à leur endroit...

Associant un drame psychologique à la bouffonnerie de la foire, la pièce apparaît en définitive comme l'œuvre d'un écrivain mystique, s'élevant au dessus de la mêlée, avec ses personnages plongés dans le chaos d'un monde perverti par le mal absolu.
Dans son beau décor d'esprit constructiviste, le spectacle de Macha Makeïeff, qui se fait l'écho de souvenirs d'enfance, est en tout point remarquable. Aidée par une pléiade de comédiens épatants, elle met en scène l'effet d'étrangeté des cauchemars dans des éclairages crépusculaires, à partir de comportements burlesques et caricaturaux, un jeu distancié, exacerbé, et une diction véhémente, souvent étrange, entrecoupée de cris. Elle parvient ainsi à montrer, au sein du drame, tout ce qui va à l'encontre de la normalité civilisée pour ces épaves en exil, déclassées, condamnées à exercer des métiers humiliants pour subsister. Et cette représentation d'un monde dépourvu de tout repère finit par nous dire que la fuite est notre lot à tous, point d'exclamation oblige.
Philippe Oualid

Philippe Oualid
Mis en ligne le Mardi 10 Octobre 2017 à 01:44 | Lu 351 fois

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