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Flamenco surprise à Rivesaltes, par Dolores Triviño

Samedi 24 février pour son rendez vous bimensuel, La Reja flamenca nous proposait un tablao à l'Hôtel des Vignes de Rivesaltes qui s'est avéré surprenant.


© Emiliano Artigas
© Emiliano Artigas
D'abord pour la première fois les artistes venaient de Barcelone, issus de la forte communauté andalouse installée depuis des décennies autour de la capitale catalane et qui maintient avec beaucoup de vivacité ses traditions culturelles d'origine. On dit souvent que Barcelone est la neuvième province d'Andalousie et José Manuel Alvarez le danseur, Miriam Vallejo la chanteuse et Francisco Diaz le guitariste nous l'ont démontré avec brio : Du flamenco pur, à s'en lécher les doigts, de l'authentique et du frais, aussi bien mitonné qu'à Séville ou Jerez.

Mais surprise ! La chanteuse a raflé la vedette au danseur. Le public certes, était venu pour voir le jeune et excellent danseur annoncé. José Manuel Alvarez est techniquement très au point avec une connaissance et une maîtrise de son art qui lui permettent de briller sur scène, et de plus des qualités pédagogiques que les stagiaires ont grandement apprécié durant le week-end. Mais le charisme de Miriam Vallejo s'est imposé dès le premier chant. Cette voix dont on ne sait d'où elle sort, plaintive et puissante, interpelle le spectateur. Elle trône sur la scène, lumineuse et secrète. Le chant, elle le retient d'abord comme une prière intérieure, puis il l'emporte et déferlent alors le désespoir et la souffrance, la colère et la passion. Elle torture les mots autant que son visage, mais comme c'est beau et comme elle est belle ! La guitare de Francisco Diaz enveloppe et caresse, accompagne, apaise. C'est un véritable récital : Alegrías, Soleá, Tientos, des chants profonds qui donnent la chair de poule.

Mais Miriam n'a pas finit de nous étonner. Elle se lève pour les Bulerías, le chant festif par excellence, et l'on découvre ses qualités de danseuse d'abord et d'humoriste ensuite. Son chaste châle de matrone devient un accessoire de séduction et la voilà roulant des hanches avec majesté et espièglerie pour un festival de jeux de rythmes et de mots, « por cachondeo ».
Le Flamenco c'est comme ça : c'est douleur et plaisir, rires et sanglots, ce sont toutes les émotions de la vie. C'est cela que l'on vient chercher au spectacle, et c'est encore les yeux pleins d'étoiles que nous avons quitté l'Hôtel des Vignes.
Le prochain tablao ? Le samedi 21 avril avec La Lupi, une señora du Baile . Chut, ne le dites à personne, ils devraient encore refuser du monde !
Dolores Triviño

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 29 Février 2012 à 16:56 | Lu 812 fois

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