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Festival du Vigan. Luisada et Bride pour de brillants odes à la musique. 22 août 2017

Le concert du 22 août faisait la clôture du Festival du Vigan en accueillant Philipp Bride, violon et Jean-Marc Luisada, piano, dans un duo étonnant. Programme qui laissait espérer Chopin, le maître de Luisada.
Et qui offrait aussi Mozart, Schubert et César Franck .


Philippe Bride et Jean-Marc Luisada © PA
Philippe Bride et Jean-Marc Luisada © PA

Avec la sonate pour piano 27 de Mozart dans laquelle le piano expose le thème que reprend le violon, le dialogue est très vite instauré ; le pianiste donne à la partition d’étonnants reliefs, pleins d’intentions et de raffinements dans le posé des doigts et laisse attendre des fins de phrases musicales d’une infinie précision. Le violoniste Philipp Bride que nous n’avions pas encore rencontré, élève de Zino Francescatti et premier violon de l’Orchestre de Paris, joue entre nuances de rythme et intensité, très précises.
Le concert se poursuit avec Schubert, encore un spécialiste du piano, et la sonatine n°2 oppose plus vivement les deux instruments; attaque fine et légère au piano plus rageuse et dramatique au violon qui se fait virtuose. Schubert cherche des effets au fil de ce dialogue entre instruments .

En seconde partie du concert, place est laissée à Jean-Marc Luisada pour Chopin, un nocturne et six valses. Le pianiste dont c’est le domaine familier semble alors se laisser aller à vivre Chopin, à nous le livrer en romantique puissant parfois pétillant et tout en bulles, parfois agressif ou endormeur. Il ne regarde plus la partition, le visage se détend, et la voix du compositeur peut se faire grave et profondément dramatique ou légère comme un petit plaisir. Le pianiste semble s’amuser et sautiller épanoui, dans ce rythme de valse grisant.

Le final du concert réunit à nouveau les deux interprètes dans une sonate de César Franck, presque musique d’atmosphère à la fois tendre et morne. La musique comme toute celle de son époque (1886), se cherche et semble à la quête d’un équilibre, d’une harmonie dont on ne veut plus, tournée vers d’autres désirs mal exprimés, d’autres pensées encore confuses. Le violon domine alors et conte une histoire avec délicatesse donnant à Philipp Bride toute la parole et des élans qui se révèlent passionnés et passionnants .

Ce 42e festival du Vigan, une fois encore anime toute une région, pays lumineux et sauvage, où se retrouvent des vacanciers et des voyageurs heureux de découvertes. Et désireux de retrouver entre vallées profondes et terres dorées, les plaisirs des concerts de l’été.
Quel plaisir de se retrouver dans ces pays profonds, et plus encore pour y retrouver musique et musiciens.
Et quelle musique ! Le festival du Vigan inonde chaque été cette région profonde et chaude encore imprégnée de l’esprit Cévenol, de grands moments musicaux qui y trouvent un écho grâce à des artistes de renom, investissant églises et temples jusqu’au fond des vallées et au sommet des Causses.
Et quels musiciens ! Des jeunes à découvrir, Kensei Yamaguchi, Elli Choi, ou Geoffroy Couteau, Elodie Soulard au bandonéon classique, artistes montants, comme Miroslav Kultyshev que nous avions découvert en 2014. Et d’autres plus installés, Béatrice Uria-Monzon ou encore Michel Piquemal, l’Orchestre Contrepoint et les Chœurs de Sylvanès pour un Requiem de Verdi remarquable.
Jacqueline Aimar

Mis en ligne le Samedi 2 Septembre 2017 à 08:44 | Lu 488 fois

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