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9 mai au 11 novembre, Rudolf Noureev, 1938-1993, la trame d’une vie au Centre national du costume de scène à Moulins

La Rudolf Nureyev Foundation vient de faire don au CNCS d’une très importante collection de documents, d’objets, de mobiliers, d’oeuvres d’art, de costumes… ayant appartenu à ce célèbre danseur et chorégraphe devenu légendaire.
En préfiguration du “lieu de mémoire Rudolf Noureev” qui sera installé au Quartier Villars, le CNCS et la Rudolf Nureyev Foundation présentent, à partir du mois de mai 2009, l’exposition “Rudolf Noureev, 1938-1993, la trame d’une vie”, qui évoquera, à travers photographies, costumes, maquettes…la vie de cette icône de la danse et ses ballets.


Il avait le charisme et la simplicité d’un homme de la terre, et l’arrogance inaccessible des dieux

9 mai au 11 novembre, Rudolf Noureev, 1938-1993, la trame d’une vie au Centre national du costume de scène à Moulins
La Rudolf Nureyev ® Foundation participe largement au montage financier de cette exposition ainsi qu’à la création de ce lieu de mémoire.
Conçue à partir des collections de photos et de costumes ayant appartenu à Rudolf Noureev, l’exposition développera, sur 1 500 m2 de surface, les principales étapes d’une vie tout entière dédiée à la danse.
“On vit parce qu’on danse, on vit tant qu’on danse” répétait Noureev, brûlant aux quatre coins du monde les étapes d’un parcours de danseur, de chorégraphe, de maître de ballet et de directeur de compagnie…
Vie de légende, commencée dans un train, près du lac Baïkal où ce petit garçon à l’âme vagabonde vit le jour le 17 mars 1938. Pauvreté et solitude furent son lot dans l’enfance, à Oufa, capitale de la lointaine république soviétique de Bachkirie, jusqu’à ce que la découverte de la danse donne un sens à son existence et l’envahisse d’une farouche passion à laquelle rien ni personne ne résisteront.

Par pure volonté, à dix sept ans, il entre dans la plus célèbre école de danse au monde, l’École du Kirov à Leningrad. Jeune danseur du Ballet du Kirov, déjà connu dans son pays, l’URSS, Noureev est célèbre à vingt trois ans pour avoir, à Paris, choisi la liberté le 16 juin 1961.
Tout s’enchaînera alors très vite, cet éternel voyageur sans patrie s’attache en quelques mois des personnalités incarnant son idéal, un exemple, Erik Bruhn, une partenaire, Margot Fonteyn, avec laquelle il formera pendant quinze ans un couple légendaire.
Dès ses premières apparitions sur scène à Covent Garden, la “rudimania” enflamme Londres, puis bientôt l’Europe, les États-Unis, l’Australie, le Japon. Ses faits et gestes alimentent les chroniques, son image est popularisée par des milliers de photographies, puis par le film, que ce soit Valentino de Ken
Russell ou Exposed de James Tobak.
Mais il ne se contente pas d’être le plus magnifique, charismatique danseur de son temps. Il vivifie la technique masculine, la nourrissant des acquis de l’école Vaganova, apprise au Kirov auprès de son professeur d’élection, Alexandre Pouchkine, lui assimilant toutes les nouveautés qu’il découvre en Occident.

Dès 1963, il a seulement vingt cinq ans, Noureev commence à remonter les ballets de Marius Petipa, chorégraphe qu’il révère, auteur des chefs d’oeuvre du répertoire du XIXe siècle, les grands classiques que sont Le Lac des cygnes, Raymonda, Don Quichotte, La Belle au bois dormant, La Bayadère…Grâce à sa prodigieuse mémoire, il s’inspire des productions qu’il a vues et dansées au Kirov.
Il y insuffle un sang nouveau, développant notamment les rôles masculins, qu’il danse lui-même, les truffant de difficultés techniques.

Jonglant avec sa vie aux quatre coins du monde, il côtoie les grands, les riches et les célèbres des années 70, fait fortune, achète des maisons sur tous les continents, ne trouve jamais le temps de s’arrêter, vit avec quelques sacs contenant costumes et chaussons, mais se retrouve lui même, où qu’il soit, en un seul lieu, la scène, et déclare “Je suis sur la scène comme sur une île”.
Partout où il passe, les compagnies de danse se trouvent vitalisées, dynamisées par son infatigable passion au service de la danse, son exigence en matière de formation et de spectacle. En homme pressé, en perfectionniste exigeant, il ne souffre aucun laxisme, aucun manque de professionnalisme
et demande pour la danse un respect absolu. Cela ne va pas sans incompréhension et sans conflits, on ne travaille pas impunément avec un monstre sacré.
Noureev ne se contente pas de danser les princes du grand répertoire académique, son insatiable
curiosité le pousse vers tous les courants de la modern dance. Le premier, il abolit les frontières qui séparent classique et moderne, travaillant avec bien des chorégraphes de son temps, de Roland Petit à Maurice Béjart, de Martha Graham à John Neumeier, en passantpar Murray Louis, Glen Tetley et Rudi Van Dantzig. La référence absolue reste pour lui George Balanchine, pourtant le rendez-vous sera
manqué, et Rudolf n’intégrera jamais le New York City Ballet.
Cette brèche entre deux mondes jusqu’ici séparés ne se refermera pas, Noureev a ouvert une nouvelle ère pour les générations qui le suivent.

Les grandes histoires shakespeariennes tentent ce fou de théâtre, Il chorégraphie sa propre version de Roméo et Juliette, puis un ballet sur La Tempête. Fidèle à une de ses premières déclarations à la presse, “Actually, I am romantic kind of dancer…”, il est tenté par le personnage de Byron, qui lui inspire une création Manfred. Enfin il s’amusera, comme il savait si bien le faire, avec un Cendrillon hollywoodien.
En 1983, il accepte de présider aux destinées du Ballet de l’Opéra de Paris, la plus ancienne compagnie
de danse au monde. Il y fait naître toute une génération d’étoiles, qui aujourd’hui font vivre ses ballets et son enseignement, leçon de danse comme leçon de vie. Pour eux, il montera son dernier ballet, dernier hommage à Petipa, La Bayadère.
Alors que ses forces déclinent, il décide d’arpenter un autre champ artistique et commence une nouvelle carrière de chef d’orchestre.

Vaincu par le sida, Rudolf Noureev meurt le 6 janvier 1993, disparition qui soulève une vague d’émotion, la plus juste déclaration étant probablement celle de son ami et pair Mikhaïl Baryshnikov : “Il avait le charisme et la simplicité d’un homme de la terre, et l’arrogance inaccessible des dieux”.
L’exposition présentée au CNCS est nourrie essentiellement de photographies et de costumes.
C’est en effet la première mission du Centre national du costume de scène de présenter l’esthétique de Rudolf Noureev grâce aux costumes des productions qu’il a montées pour toutes les grandes compagnies de ballet.
L’imagination nourrie de la splendeur des ballets impériaux et des fastes de la Russie des tsars, comme des somptueuses productions de Benois et de Bakst pour les Ballets Russes de Diaghilev, comme de l’esthétique des films de Visconti et de Zeffirelli, Rudolf Noureev aimait les spectacles fastueux, généreux, abondants comme des cérémonies.
Il est aussi, dans la vie, un collectionneur passionné de textiles et de tapis, qu’il achète aux quatre coins du monde lors de ses tournées.
Loin d’être indifférent à la mode, il influence les tenues masculines des années 60 à Londres, les années de Carnaby Street et des Beatles, des Rolling Stones et de Vidal Sassoon.
Dès son enfance il est passionné par les costumes et intervient pour les siens propres au Kirov, imposant des modifications et des améliorations dont profiteront ses camarades du ballet.
Connaissant parfaitement son corps, il met au point un modèle de base de ses pourpoints et l’exige, quelle que soit la production.

Pratique

Centre national du costume de scène
Quartier Villars,
Route de Montilly
03 000 Moulins
Tél. 00 33 (0) 4 70 20 76 20
Fax 00 33 (0) 4 70 34 23 04
info@CNCS.fr
www.cncs.fr

Visite libre. Tous les jours pendant les horaires d’ouverture
Du 9 mai au 30 juin : 10h à 18h
Du 1er juillet au 31 août : 10h à 19h
Du 1er septembre au 11 novembre : 10h à 18h
Visite guidée. Par un guide conférencier
Tous les samedis et dimanches
à 14h30 et à 16h.
Pendant les vacances scolaires
tous les jours à 14h30 et à 16h.
Visite guidée enfants
“Entrons dans l’exposition”
Réservée et adaptée aux enfants à partir de 6 ans.
Pendant les vacances scolaires tous les mardis et samedis à 14h30.
Visite groupe
Par un guide conférencier
Pour les groupes (10 personnes minimum), sur réservation.
Visite langues étrangères (anglais, italien…) sur réservation et suivant disponibilité
Visite patrimoniale
Histoire et architecture du CNCS
Par un guide conférencier
Chaque premier dimanche du mois à 10h30.

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 22 Juin 2009 à 15:03 | Lu 627 fois

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