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24 janvier au 6 juin, Yona Friedman, des Utopies réalisées, exposition à L’Espace de l’Art Concret, Mouans-Sartoux,

Yona Friedman est un architecte né à Budapest en 1923. Ses premières interventions ont lieu en Israël entre 1945 et 1957 : il pense alors l’habitat en terme d’organisation sociale, profitant de la naissance de cet Etat. Il s’installe ensuite à Paris, et obtient la nationalité française en 1966. Personnage atypique, Yona Friedman se veut inventeur d’« utopies réalisables ».


Dessin de Yona Friedman
Dessin de Yona Friedman

Dessinateur et bricoleur prolifique, il réalise de nombreux dessins, collages et photomontages, mais aussi des films d’animation, des maquettes souvent faites en matériaux de récupération, ainsi que des architectures urbaines réelles (comme le récent Musée des Graffiti à Paris).
On le connaît surtout pour certains projets menés à long terme, qui ont influencé nombre de ses pairs. Dans les années 1960, années de reconstruction en Europe, il développe l’idée d’une ville hors-sol, construite sur une grille en hauteur, où tout est modulable et déplaçable sans destruction : c’est la « ville spatiale ». Dans les années 1970, il propose des principes d’autoplanification prenant en compte les besoins des usagers, l’économie et l’environnement : un développement que l’on ne nommait pas encore « durable », en somme. Ses utopies réalisables se sont multipliées, telle la « Ville-Continent », un ruban qui se déploie en l’air ou la « Ville privée » : un quartier virtuel au coeur des mégalopoles anonymes. Il participe par exemple au concours pour la construction du Centre Pompidou, avec un projet de musée bâti sur un système modulaire : le musée qui change à chaque exposition.
Avec Yona Friedman, l’architecte quitte son seul rôle de bâtisseur pour devenir concepteur et surtout conseiller (notamment en éditant des manuels). Friedman conseille le collectif, à l’aide de principes de base souvent en avance sur leur temps : respect de l’autre et de l’environnement, développement durable, économie de moyens et confort de vie… En Inde, ses réflexions aboutissent à la création du Museum of Simple Technology de Madras, qui met en oeuvre des principes d’auto-construction à l’aide de matériaux naturels locaux. Friedman ne cherche pas la reconnaissance mais l’efficacité en proposant des solutions de « vivre-ensemble ». Son engagement est total, jusqu’à proposer des réformes constitutionnelles (mise en place d’une censure possible des gouvernements par les habitants, consultations populaires obligatoires lorsqu’elles sont soutenues par deux millions de signatures…). A 86 ans, Yona Friedman demeure un architecte respecté, invité à enseigner dans de nombreuses écoles prestigieuses (Princeton, Harvard, Cambridge…), et surtout le créateur du concept d’« utopies réalisables » : utopies possibles, non paternalistes, reposant sur la prise en mains par les habitants de leur destin. Une leçon de sagesse, d’humanité et d’humour.

Le projet

Considérant que l’architecture doit se faire avant tout pour les autres, Yona Friedman a réalisé de nombreuses propositions, qu’il a soumises à des concours ou publiées dans de nombreux ouvrages. Mais jamais le fonds de maquettes et de dessins de son fabuleux appartement-atelier - unique, une sorte de merzbau du XXIème siècle, rempli de dessins, montages, assemblages, fax et objets populaires, qui reflète la richesse de sa pensée...- qu’il habite depuis 1968 et dans lequel il accumule toutes ses sources d’inspiration, n’a été montré dans son ensemble, malgré de nombreuses participations à des expositions internationales (Documenta 11 à Kassel, Biennale de Venise, MoMA de New York,…).
L’exposition permettra de montrer pour la première fois ce corpus, acquis par le Centre national des arts plastiques (CNAP - ministère de la Culture et de la Communication) en 2007. Yona Friedman tient à intervenir lui-même dans l’espace et dans la disposition de ce fonds, proposant dans le Château de Mouans-Sartoux une maquette inédite à l’échelle 1 pour un « musée d’architecture ».
Seront ainsi réunies une soixantaine de maquettes, réalisées entre 1959 et 2007, enrichies de films d’animations, dessins, cartes postales, manuels… Outre cet ensemble, seront aussi montrés des dessins inédits appartenant à des collections particulières en France ainsi que des éléments du décor de son premier appartement, rue Pasteur à Paris. En effet, pour cette exposition, l’accent sera mis sur la dimension décorative et figurative de son travail comme une sorte d’écho au Matisse de la chapelle du Rosaire ainsi que la volonté de montrer que théorie peut rimer avec langages populaires et accessibles à tous. Une salle blanche sera aussi dédiée aux graffiti, un langage que Friedman affectionne particulièrement pour sa dimension universelle. Le public pourra s’approprier cet espace entièrement tapissé de polystyrène.

Espace de l'Art Concret
Pour tous renseignements, 04 93 75 71 50 ou
www.espacedelartconcret.fr ou www.espacedelartconcret.fr/20ans


Ouvert toute l’année :
Du 1er septembre au 30 juin du mercredi au dimanche de 12h à 18h
Du 1er juillet au 31 août, tous les jours de 11h à 19h

L’Espace de l’Art Concret bénéficie du soutien de la ville de Mouans-Sartoux,

pierre aimar
Mis en ligne le Samedi 9 Janvier 2010 à 16:03 | Lu 3230 fois

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