arts-spectacles.com
Sortir ici et a
Sortir ici et ailleurs, magazine des arts et des spectacles

Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



18.11 > 5.12.10 : Mais n’te promène donc pas toute nue !, de Georges Feydeau, théâtre du Chêne Noir, Avignon

Après sa truculente mise en scène de Tailleur Pour Dames (création Chêne Noir 2007), Gérard Gelas revient à l’un de ses auteurs de prédilection : Georges Feydeau, grâce au talent duquel le vaudeville a retrouvé au XXème siècle toute sa vigueur...


Mais n’te promène donc pas toute nue ! © philippe Hanula
Mais n’te promène donc pas toute nue ! © philippe Hanula
La trame. M. Ventroux, député ambitieux, à l'avenir prometteur de futur ministre, a une jeune femme charmante, Clarisse, dont le principal défaut est de se promener trop souvent en tenue légère, y compris devant Madame Hochepaix, sa grande rivale en politique…

Note du metteur en scène
« Je reviens régulièrement à Feydeau, pour rire et faire rire bien sûr, mais pas seulement.
Car nous tenons en Feydeau l’un des Rois Mages de la comédie humaine, cette grande fresque de l’absurde dont se sont emparés les modes actuelles, en retirant au passage le drolatique, le remplaçant par de fortes doses de sinistrose. Si les petitesses des hommes tissent la toile du grand monde, je suis de ceux qui préfèrent en rire plutôt que d’en pleurer. Et Feydeau provoque à cela.
J’y reviens aujourd’hui en optant pour une mise en scène fidèle à l’esprit et à la mécanique du texte, cette fameuse « horlogerie » propre à l’auteur.
Bien sûr, nous ne serons pas sages, mais le monde de Feydeau l’est-il ? »

Gérard Gelas

Pratique

Lumière et Mise en scène : Gérard GELAS
Assistant : Jean-Louis CANNAUD
Avec :
Emmanuel BESNAULT : Romain de Jaival et Victor;
Olivia FOREST : Clarisse Ventroux;
Guillaume LANSON : le Député Ventroux;
Marie PAGES : la Députée Hochepaix
Décor : SIRISO; Costumes : Christine GRAS
Création son et régie : Jean-Pierre CHALON; Régie lumière : Richard ROZENBAUM
Affiche : Taïeb
Création et Production Théâtre du Chêne Noir – Avignon

Représentations :
au Théâtre du Chêne Noir (Avignon)
Du Jeudi 18 novembre au Dimanche 5 décembre 2010
Les jeudis à 19h, Vendredis et Samedis à 20h, Dimanches à 16h
Représentations scolaires jeudi 25 et mardi 30 novembre à 14h30
Places : Tarif général 22€ / Tarif réduit : 17€
Étudiants et demandeurs d’emploi 10€ / Jeudis étudiants 8€
(tarifs préférentiels et priorité de réservation pour les abonnés)
Abonnements et Locations :
Par téléphone au 04 90 82 40 57 du mardi au vendredi de 14h à 18h
En ligne www.chenenoir.fr
Par courrier au 8 bis, rue Sainte-Catherine 84000 Avignon

Entretien avec Gérard Gelas, le metteur en scène

De Che Guevara à Feydeau…un grand écart surprenant, non ?
La première chose que je pourrai dire face à votre étonnement qui peut effectivement tout à fait se comprendre, tombe pour moi sous le coup de l’évidence : je n’aime pas me répéter.
On me dit que j’ai un style, mais pour parler vrai je ne m’en soucie guère. Je travaille plutôt sur un principe de mosaïque, composée par chacun des spectacles que je présente et dont le fil conducteur se situe plutôt du côté d’une réflexion sur le monde qui elle, traverse chacun d’entre eux.

Confidences à Allah en 2008, Ernesto Che Guevara, la dernière nuit en 2009, Mais n’te promène donc pas toute nue! En 2010… Y aurait-t-il donc un lien entre vos trois dernières mises en scène ?
Bien sûr. Ma préoccupation est le dénuement de certaines personnalités, la recherche éperdue du coeur d’une personne et dans la suite de cela la façon dont les personnages vivent leur recherche de ce sentiment qui pour moi prime sur tout : leur liberté.
Liberté, territoire provoquant le mouvement, liberté comme un mirage ? En tout cas, chemin de la recherche de la liberté qu’empruntent, pour ne parler que du théâtre, les personnages qui m’intéressent.
Dans Confidences à Allah, la petite bergère Jbara à travers son monologue avec un dieu réel ou imaginaire, en s’élevant au dessus de ce que les hommes lui font subir, ne cherche-t-elle pas tout simplement les divins parfums de sa propre liberté intérieure? Il s’agit là d’un destin individuel.
A la fois individuel et collectif pour Che Guevara. Pour moi, ce n’est pas la mort que le Che va chercher en Bolivie, c’est justement cette liberté qu’il ne trouve plus à Cuba une fois devenu ministre.
Clarisse dans Mais n’te promène donc pas toute nue ! par ses provocations, cherche, pour moi, à ouvrir la porte de sa prison dorée.
Femme de député bientôt ministre, jeune et jolie, elle est son faire-valoir.
C’est-à-dire qu’elle n’existe pas par elle-même. Et c’est cela qu’elle veut changer en utilisant dans le monde des hommes, l’arme absolue : le sexe. Le sexe, puisque pour ce type d’individu les seules femmes qui valent sont souvent leur collaboratrice ou leur maîtresse, quand ce ne sont pas les mêmes.
Beaucoup de mes spectacles parlent de personnes qui cherchent leur place dans le monde. Ils ne la trouvent pas vraiment. Je pense que souvent dans le type de morale sociétale qui caractérise les pays dits riches, aucune place réelle n’est faite à ceux qui désertent le mensonge social pour tenter de trouver leur propre liberté.

Pour vous Feydeau n’est donc pas qu’un pur divertissement pour le public et un pur exercice de style pour vous en tant que metteur en scène ?
Bien sûr que non. Il y a un tel malaise chez les personnages de Feydeau, ils vivent un tel enfer, nous tendent un tel miroir de notre propre enfer ! Mais avec comme support principal : le rire.
J’enfonce des portes ouvertes, si je vous dis que les tragédies humaines peuvent se traiter aussi par le rire.
Je me dis même qu’il y a dans l’humour d’écrivain comme Feydeau, la description clinique de ce qui nous enferme, grâce à l’humour porté à son plus haut degré. Par rapport au cloaque dans lequel nous croupissons trop souvent, c’est élégant. Bien sûr à partir d’une telle vision, le danger serait de faire de Feydeau ce qu’il n’est pas.
Je ne monte pas Strindberg, ni Sarah Kane quand je monte un Feydeau.
Et pourtant à sa façon, celui-ci m’en dit autant sur les humains que les deux précités.

pierre aimar
Mis en ligne le Mardi 19 Octobre 2010 à 15:45 | Lu 1575 fois

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 150

Festivals | Expositions | Opéra | Musique classique | théâtre | Danse | Humour | Jazz | Livres | Cinéma | Vu pour vous, critiques | Musiques du monde, chanson | Tourisme & restaurants | Evénements | Téléchargements