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Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



Marseille : Cultivons la paix pour empêcher la guerre avec Christina Rosmini

Quand la culture monte au créneau


Christina Rosmini © DR
Christina Rosmini © DR
Les saltimbanques, les artistes, les enseignants et tant et tant d’autres anonymes font de la Paix entre les peuples leur cheval de Bataille !
Un terme bien mal choisi pour signifier ce que la culture peut apporter à chacun d’entre nous. Jouer, chanter, dessiner, peindre, sculpter, danser, clamer la Paix dans le monde et autour de cette Méditerranée qui nous baigne tous pour ne plus essuyer de larmes sur les visages d’enfants, pour que leurs petits corps n’aient plus la mer comme linceul, pour chanter la vie. Nous sommes tous responsables, et tous, devons nous unir dans cette fraternité que l’urgence réclame, seule voie de secours à l’innommable !

Hissons les voiles de la paix
Le Collectif des Voiles de la paix coordonné par Le Mouvement de la paix et la CMCAS Marseille invite à participer aux Voiles de la paix en Méditerranée 2019, qui évolueront dans la rade de Marseille le 21 septembre.

Les Voiles de la paix en Méditerranée sont soutenues par une multitude de partenaires nationaux et locaux. Cette année encore, le dessinateur Babouse leur a dédiée une affiche.
A l’occasion de la Journée internationale de la Paix fixé par l’O.N.U au 21 septembre L’Organisation des Nations Unies appelle les nations et les peuples du monde entier à déposer les armes et à s’engager à nouveau à coexister en harmonie.

Après Florence Arthaud, Ariane Ascaride, Sylvie Paz ... l'artiste marseillaise Christina Rosmini comédienne, danseuse, musicienne et auteure française née à Marseille sera la marraine des Voiles de la Paix en Méditerranée.
"Je lance, dit Antonio Guterres, secrétaire des Nations Unies, le compte à rebours, en invitant chacun et chacune à réfléchir à la question pressante que nous avons retenue pour thème : Action climatique, action pour la Paix »

Le collectif des organisations partenaires se rallie aux couleurs de la PAIX et au mot d’ordre partagé « la paix c’est ma culture ». C’est un collectif très divers et intergénérationnel qui n’aspire qu’à grandir jusqu’à ce que le programme de l’UNESCO pour qu'« une culture de la paix et de la non-violence » s’enseigne, se vive au quotidien

Christina Rosmini artiste humaniste

« Les mots comme des armes » (Léo Ferré)
Son nom fleurit à longueur d’année dans les théâtres, les festivals, des lieux emblématiques comme l’Alhambra de Paris et bien d’autres. Son Tio, une enfant de Brassens a été donné pendant tout le festival d’Avignon 2019
pratiquement à guichets fermés.
Son spectacle Louve connait déjà un succès foudroyant. Immense artiste, c’est une femme engagée aux côtés de la paix et de la fraternité. Christina, saltimbanque rebelle, artiste raffinée, douce, sensible, efficace, a l’amour des autres. Son parrainage, donc (au fait pourquoi parrainage ? J’ai bien envie d’écrire marrainage…) coule de source. Pour faire « la guerre à la guerre » comme aime à le répéter Richard Martin, il faut employer « Les mots comme des armes ».
Christina Rosmini excelle dans cet exercice pour elle naturel, avec intelligence, respect, délicatesse et bonheur.
Danielle Dufour-Verna

Communiqué de Christina Rosmini, Marraine des Voiles de la Paix 2019

« Chanteuse marseillaise, ancrée artistiquement entre terre et mer, (entre chanson française et musique méditerranéenne), fille de militants, avec depuis l’enfance cette « brûlure de justice » au cœur, j’ai longtemps été hantée par une question : Peut-on être utile en ne brandissant comme étendard qu’une chanson? Ou plus crument : Devant les douleurs de ce monde, sert-on à quelque chose quand on n’est pas reporter, médecin du monde, ou membre d’une ONG, mais juste artiste? Quelques poésies rencontrées en chemin m’ont remis les pendules à l’heure : D’abord celle de Gabriel Celaya : « la Poésie est une arme chargée d’avenir » (La poesía es un arma cargada de futuro) ; puis celle du poète catalan, célèbre auteur de chansons que j’ai eu la chance de fréquenter, Etienne Roda Gil « A quoi sert une chanson si elle est désarmée ? (...) Je veux être utile à vivre et à chanter» (musique Julien Clerc). Logiquement, mon travail serait donc engagé. Une goutte d’eau certes. Mais comme celle dans le bec du fameux colibri, chaque note de mon chant ferait désormais « sa part », pour servir au mieux. Après avoir créé un spectacle sur les 1ers congés payés et le Front Populaire, j’ai plongé il y a quatre ans, dans la vie et l’œuvre du poète espagnol Federico Garcia Lorca pour écrire un conte-musical à l’attention des jeunes. En étudiant ces années d’avant-guerre, d’avant la 2nde guerre mondiale, j’ai été frappée par le nombre de similitudes avec notre époque. L’exécution de Lorca -comme celle de la 2nde République espagnole l’été 1936- rime en effet avec montée des idées d’extrême droite et de la violence, homophobie assassine, fanatisme religieux complice des gouvernements réactionnaires et des dictatures, crise économique, boucs émissaires, amalgames faciles et forcément dangereux. Le terreau est là. Serions-nous à la veille d’une nouvelle « grande guerre »? En cette rentrée 2019, il y a de quoi être préoccupé-e-s par l’état du monde : La question du nucléaire est au cœur de l’actualité avec le bras de fer de l’Iran... L’extrême droite est en train d’accéder au pouvoir aux quatre coins de la planète... L’intégrisme religieux gangrène les trois monothéismes et même l’hindouisme... L’incendie de la forêt amazonienne se propage à folle allure encouragé par le cynisme de Jair Bolsonaro, son mépris pour la nature et les peuples amérindiens... La banquise fond plus vite que jamais... Les réfugiés climatiques, politiques, économiques, se multiplient... Notre méditerranée devient un immense cimetière... etc etc. Bref la maison brûle ! Sans parler de la « paix des ménages », avec un nombre de violences conjugales et de féminicides affolant depuis le début de l’année, en France comme ailleurs.

Pourtant, même si des vagues de profonde tristesse me submergent régulièrement au gré de ces nouvelles, je reste une indécrottable optimiste. Malgré ce que l’Histoire d’hier et d’aujourd’hui tend à prouver et au risque de choquer certains, je fais partie de celles et ceux qui continuent à croire en l’humanité, à penser que des jours meilleurs viendront, « couleur d’orange », et à parler d’Amour... quitte à passer pour des fada-de-s ! (« touché-e-s par les fées », donc illuminé-e-s). J’aime à croire que partout de par le monde, des actions citoyennes, militantes, poétiques, musicales, sèment actuellement des graines de fraternité qui donneront des fruits dans quelques années. J’ai envie de regarder du côté de la jeunesse qui se mobilise aujourd’hui sur les questions écologiques, qui penche vers le végétarisme, s’engage pour moins de gaspillage, prône une agriculture raisonnée et une consommation raisonnable... J’aime à penser que les générations qui viendront encore après eux nous regarderont comme des barbares arriérés. Que les femmes et les hommes seront alors les deux ailes parfaitement symétriques de cet oiseau qu’on appelle l’humanité.

C’est un honneur pour moi d’être aujourd’hui associée à ce beau « bouquet de femmes », marraines successives des Voiles de la Méditerranée. Certaines sont des amies, d’autres des personnages que j’admire pour leur talent et leur courage. Il y a quelques jours, Ariane Ascaride a ainsi dédié son prix à la Mostra de Venise aux migrants qui, dixit, « vivent pour l'éternité au fond de la Méditerranée ». C’est le thème d’une de mes dernières chansons, « Sous nos pieds », écrite au nom de tous ceux qui n’atteindront jamais l’autre rive, eux qui sont partis un jour en quête d’une vie meilleure, comme l’ont fait mes quatre grands-parents en voguant vers Marseille. C’est à la mémoire de mes ainés que je dédie mon travail. Et c’est à nos descendants que je confie notre terre mère, la Pachamama, pour qu’ils y inventent un monde meilleur où règnera la paix entre les êtres et dans les cœurs ! Et parce qu’en effet, méditer et militer n’est pas incompatible à mes yeux, et qu’au contraire nourrir la paix intérieure ne peut, me semble-t-il, que servir la paix universelle, je vous propose ce petit mantra millénaire, en Sanskrit, qui invoque, ou simplement célèbre, la Paix sous toutes ses formes : « OM Shanti OM »! Rendez-vous le 21 septembre pleins d’espoir et de rêves partagés. »
Christina Rosmini

Pratique

Le Mouvement de la Paix
45 rue de Forbin
13002 Marseille
T. 06 81 09 68 33
T. 06 74 42 53 80

La CMCAS
23 rue de Corinthe
13006 Marseille
T. 04 91 17 54 54

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 19 Septembre 2019 à 15:30 | Lu 906 fois

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