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Le Cercle de Craie, Alexander von Zemlinsky. Opéra en trois actes et sept tableaux, 1933. Opéra de Lyon, du 20/1 au 1/2/18

Cette fable brillante sur la justice, l’amour et le destin, tirée d’un drame chinois du XIIIe siècle, mêle avec bonheur le post-romantisme le plus lyrique et les influences orientalistes ou jazzy.


© DR
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Un chef-d’œuvre reprend vie
Né à Vienne en 1871, beau-frère de Schönberg, ami de Mahler, compositeur et chef d’orchestre, directeur de l’Opéra allemand de Prague, Alexander von Zemlinsky a vécu au cœur de la modernité d’Europe centrale. À la fin des années 1920, il rejoint l’ensemble d’avant-garde d’Otto Klemperer à la Krolloper de Berlin, où il dirige notamment la première de Mahagonny, l’opéra de Bertolt Brecht et Kurt Weill. C’est sous cette in uence qu’il compose Der Kreidekreis (Le Cercle de craie), adapté de la pièce de Klabund (le pseudonyme de l’écrivain et poète Alfred Henschke), elle-même tirée du drame chinois de Ling Sing-Tao (13e siècle), Houei-lan-tsi, que Brecht adaptera à son tour dans Le Cercle de craie caucasien en 1954.

Jazz et stylisation orientale
Jusqu’alors ancré dans le postromantisme le plus lyrique, Zemlinsky mêle avec bonheur dans cette nouvelle œuvre l’influence du jazz et la stylisation orientale. C’est le dernier opéra achevé du compositeur. En 1933, plusieurs théâtres allemands auraient dû proposer simultanément sa création, mais l’arrivée au pouvoir des nazis rend la chose impossible. C’est nalement à Zurich qu’a lieu la première, en présence de l’auteur. Il meurt en exil à Larchmon, dans l’État de New York aux États-Unis, en mars 1942.

Une fable éloquente et moderne
L’œuvre fut reprise et enregistrée quelques soixante-dix ans plus tard et rentre aujourd’hui au répertoire de l’Opéra national de Lyon dans une mise en scène de Richard Brunel, de retour après Der Jasager et In the Penal Colony. Il s’attaque à une pépite oubliée du répertoire, d’une acuité théâtrale et musicale peu commune. Cet opéra de trois actes en forme de fable raconte l’histoire éloquente d’une jeune lle vendue par ses parents et devenant princesse. C’est à la fois une œuvre politique, dénonçant la misère, l’oppression, les abus de pouvoir et la corruption, et une parabole intemporelle sur la justice et le destin.

Voir le monde réel
La nouvelle production lyonnaise s’inspire de la Chine d’aujourd’hui, évoquant un monde cruel... Ainsi, la maison de thé du premier acte prend la forme d’un karaoké où se cache un lieu de prostitution. Toute ressemblance avec le monde réel est absolument volontaire. Ces sept représentations exceptionnelles réuniront notamment, sous la baguette experte de Lothar Koenigs, le Tschang Ling de Lauri Vasar, le Ma de Martin Winkler, la Yü-Pei de Nicola Beller Carbone ou encore Stephan Rügamer en prince Pao.

Direction musicale :
Lothar Koenigs
Mise en scène : Richard Brunel
Dramaturgie : Catherine Ailloud-Nicolas
Décors : Anouk Dell’Aiera
Costumes : Benjamin Moreau
Lumières : Christian Pinaud

Distribution
Tschang-Ling : Lauri Vasar
Mr Ma: Martin Winkler
Yü-Pei: Nicola Beller Carbone
Tschang-Haitang : Ilse Eerens
Prince Pao: Stephan Rügamer
Tschao: Zachary Altman
Tong : Paul Kaufmann
Mrs Tchang : Doris Lamprecht
Sage-Femme : Hedwig Fassbender
Une bouquetière : Josefine Göhmann
Deux coolies : Luke Sinclair, Alexandre Pradier
Soldat : Matthew Buswell
Tschu-Tschu: Stefan Kurt

Orchestre, Maîtrise et Studio de l’Opéra de Lyon

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 16 Janvier 2018 à 14:17 | Lu 578 fois

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