Tony Cragg, Enrico Castellani, Günther Uecker, Laura Lamiel au Musée d'Art Moderne de Saint-Etienne Métropole du 14 septembre 2013 au 5 janvier 2014

Tony Cragg offre aux visiteurs une sélection d’œuvres des dernières années de production. L’espace de la grande salle du Musée d’art moderne se prête magnifiquement à l’accueil de ses sculptures imposantes. La présentation conjointe des oeuvres de Enrico Castellani, Günther Uecker au soir de leur carrière est exceptionnelle après leur unique rencontre à Milan en 1962. Depuis une vingtaine d’années, Laura Lamiel poursuit une recherche exigeante orientée pour une grande part vers le pouvoir monochromatique du blanc.


Tony Cragg, œuvres récentes

Tony Cragg, Muste Be, 2012 Bronze, 240 X 325 X 110 cm Courtesy Galerie Thaddeus Ropac, Paris/Salzsburg © ADAGP, Paris 2013club
Anthony Cragg dit Tony Cragg est un sculpteur britannique né en 1949 à Liverpool. Il vit et travaille à Wüppertal en Allemagne depuis 1977 où il enseigne également.
De formation initiale scientifique, il s’oriente rapidement vers les beaux-arts au Gloucestershire College of Art and Design, à Cheltenham, de 1969 à 1970, à la Wimbledon School of Art puis au Royal College of Art de Londres.
Lauréat de nombreux prix prestigieux (Turner Prize en 1988), il expose partout dans le monde et les plus grands musées d’art contemporain possèdent les oeuvres dans leurs collections.
Il a récemment été invité au Musée du Louvre où l’intégration de ses sculptures aux collections d’art ancien a enthousiasmé les visiteurs.
Tony Cragg a une longue histoire avec Saint-Étienne, puisque le Musée d’art et d’industrie lui a offert en 1981 sa première exposition en France.
Le Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole possède trois sculptures de cet artiste, La lune bleue (1980), Pan Dice (1999/image) et Clear Glass Stack (1999) qui sont parmi les pièces majeures de la collection.
Représentant du mouvement de la Nouvelle Sculpture anglaise né à la fin des années 1970 et au début des années 1980 , il travaille à partir de matériaux ordinaires qu’il soumet à transformation. Fin observateur de son époque, de la société de consommation, il récupère des matériaux destinés à être jetés ou détruits et les assemble sous forme de mosaïques murales (La lune bleue, 1980/image).
Par la suite, il commence à développer son travail à partir de matériaux plus traditionnels comme le bois, le bronze et le marbre. Renouvelant constamment ses formes, il reste proche de l’évocation du corps humain qui n’est jamais très éloigné. Il produit des oeuvres monumentales pouvant peser plusieurs milliers de kilos avec une maîtrise technique exceptionnelle.
Il développe ainsi un véritable « alphabet de sculpture » en diversifiant l’usage des matériaux de base. Il installe ses compostions sur les murs ou le sol. Plus tard, il recouvre des formes avec ces objets de récupération.
A Saint-Étienne, Tony Cragg offre aux visiteurs une sélection d’oeuvres des dernières années de production : des sculptures en bois uniques, jamais présentées en France. Autour de cette série, on découvre également des oeuvres en acier, en marbre et en bronze qui permettent au public d’apercevoir la richesse de la sculpture contemporaine. De nombreux dessins viendront compléter cette proposition, dessins que l’artiste considère comme des oeuvres à part entière et non des croquis préparatoires.
L’espace de la grande salle du Musée d’art moderne se prête magnifiquement à l’accueil de ses sculptures imposantes. Cette exposition propose un parcours complet offrant un large panorama sur les différents aspects de la création sculpturale.

Enrico Castellani, Günther Uecker,

Günther Uecker Trommeln, 1974-2008 Toile, bois et latex 300 x 300 x 60 cm Courtesy of the artist © ADAGP, Paris 2013
La présentation conjointe des oeuvres de ces deux figures historiques de l’art contemporain européen au soir de leur carrière est exceptionnelle après leur unique rencontre à Milan en 1962.
Cette exposition, dont le commissariat est assuré par Lorand Hegyi, directeur général du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole, est donc une première en France.
Une occasion inédite pour les visiteurs de découvrir dans un musée public une exposition consacrée à ces artistes légendaires.
Günther Uecker, né en 1930 en Allemagne, est l’un des membres fondateurs du groupe ZERO au début des années 1960 avec Yves Klein, Piero Manzoni, autour de Lucio Fontana.
Enrico Castellani, né en 1930 en Italie, est l’un des artistes de l’avant-garde italienne des années 1960-70.
Ils ont tous les deux construit leur travail sur la base de nouvelles stratégies de dynamisation de l’espace.
Leurs visions spirituelles des matériaux et de l’espace réinterprètent l’action de l’artiste dans le sens d’un nouvel universalisme.
Ils ont chacun à leur manière (les clous, le martellement, la toile) élaboré une méthode de travail basée sur la répétition.
Les nouveaux éléments de la création de Günther Uecker sont : l’écriture comme geste principal et l’utilisation de métaphores culturelles pour thématiser les grands conflits et questionner l’humanité. Enrico Castellani a développé sa méthodologie artistique avec la revalorisation de la spiritualité de l’espace et son pouvoir empathique.
Le travail de ces deux artistes, très peu présenté en France, constituera une découverte pour le public français.

Laura Lamiel, Une proposition d’anne tronche prix aica Franceclub

Laura Lamiel, Sans titre, 2000 Photographie, tirage baryté 127 x 157 x 4 cm
Depuis une vingtaine d’années, Laura Lamiel poursuit une recherche exigeante orientée pour une grande part vers le pouvoir monochromatique du blanc. A l’aide de surfaces d’acier laqué ou émaillé réalisant une voie d’accès à la lumière, elle a construit un vocabulaire autorisant un dialogue original entre le plan et le volume. Par l’intermédiaire de modules dont les formats varient entre trois dimensions type, dont l’une d’entre elles active une mesure personnelle, elle a, au cours des années, conçu des installations se donnant comme une exploration de la tridimensionnalité. La réalisation de cellules, espaces partiellement clos, composés généralement de trois panneaux, lui a permis de circonscrire un nouvel espace devenu lieu d’accueil. Abritant d’autres volumes également blancs qui constituent le vocabulaire plastique de l’artiste, les cellules vont également accueillir des objets ramassés, usagés, organisés au nom d’une logique interne pariant sur la cohabitation des extrêmes. Caddies, tapis roulés, gants de travail, ossatures de sièges, caoutchoucs roulés y deviennent les protagonistes d’équilibres optiques se confrontant au blanc absolu des briques entassées, des panneaux sérigraphiés favorisant une médiation entre l’espace illusionniste de la photographie et l’espace réel.

Pour le cabinet d’art graphique du Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole, Laura Lamiel a choisi de composer une présentation originale des différents aspects de son travail. Parallèlement à une cellule, à des panneaux sérigraphiés devenus la mémoire active d’installations antérieures, sont regroupés un grand nombre de collages incluant photographies, dessins, notes graphiques, surfaces plastiques occultant partiellement les images et jouant de la superposition des plans. Cette manière de traiter la surface du papier permet d’une part de repenser sur un mode original le travail de l’atelier, d’autre part d’évoquer les mécanismes inhérents à la mémoire. Montrer, cacher, déplacer, dissimuler en partie : autant de données supposées contraires qui inscrivent un incessant mouvement au sein de l’acte de création de Laura Lamiel.

Pratique

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Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 11 Septembre 2013 à 06:52 | Lu 828 fois
Pierre Aimar
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