Pianoscope rend hommage à sa bonne fée, Brigitte Engerer, Beauvais, du 11 au 14 octobre 2012

Brigitte Engerer était la bonne fée de la soirée de clôture de Pianoscope : avec une élégance pleine de coeur, elle recevait ses hôtes musiciens un peu « comme à la maison » pour une chaleureuse soirée musicale.


Brigitte Engerer © DR
Projection en avant-première du documentaire hommage à Brigitte Engerer.
Jeudi 11 octobre, 18h30, Théâtre du Beauvaisis, entrée libre

Film de 52 minutes
Réalisation Benjamin Bleton - Karl More Productions
Coproduction de la Mairie de Beauvais
Avec la participation de France 2 et du CNC

Tout premier film à rendre hommage à Brigitte Engerer depuis son décès le 23 juin dernier, ce documentaire dévoile une Brigitte intime. Loin de la biographie traditionnelle, les images privilégient des moments touchants : son enfance et sa vie en Russie, ses amitiés musicales, son festival Pianoscope, son dernier concert en compagnie de Boris Berezovsky à la Salle Pleyel... Le film est ponctué par les confidences de Brigitte Engerer au journaliste Olivier Bellamy qui l'avait reçue à plusieurs reprises sur Radio Classique.

Ce documentaire sera diffusé sur France 2 le 26 novembre 2012.

Yaron Herman Quartet - Jeudi 11 octobre, 20h30, Maladrerie Saint-Lazare

Emile Parisien, saxophone
Stéphane Kerecki, contrebasse
Ziv Ravitz, batterie
Yaron Herman, piano

All that jazz
Comment un pianiste peut-il naître d’une blessure au genou ? Une histoire à dormir debout qu’a vécue, tout éveillé, Yaron Herman, un extra-terrestre de la scène du jazz : avant l’âge de 16 ans, ce jeune Israélien né en 1981 n’avait jamais touché un piano ! Mais alors qu’il s’apprête à devenir basketteur, un problème au genou brise son rêve. Immobilisé, il prend des cours de piano pour se « distraire » et c’est la révélation : Yaron est un surdoué du clavier... En 2008, alors qu’il s’est installé en France, il décroche la Victoire du Jazz de la révélation instrumentale, et commence à conquérir les scènes du monde entier.
Yaron Herman se produit souvent avec d’autres musiciens, comme ici à Beauvais avec son Quartet ; Emile Parisien (saxophone), Stephane Kerecki (contrebasse) et Ziv Ravitz (batterie).
Au gré de leur inspiration, ils vont nous entraîner sur les sentiers du jazz, de la musique classique, du folklore israélien, de la pop et de l’improvisation.
Et tant pis pour le basket !

Trio Wanderer - Vendredi 12 octobre, 20h30, Théâtre du Beauvaisis

Vincent Coq, piano
Raphaël Pidoux, violoncelle
Jean-Marc Phillips-Varjabédian, violon

Esprits, vous êtes là...
Escale beauvaisienne sur le parcours 2012 du Trio Wanderer qui a choisi le voyage comme nom de famille. Un nom riche de sens lié aux chantres du romantisme allemand : Schubert, qui a écrit le lied Wanderer, nom qui sera donné plus tard à une de ses oeuvres majeures pour le piano. Mais aussi Carl David Friedrich, un peintre dont le tableau Der Wanderer figure effectivement un voyageur solitaire. Les Wanderer, eux, sont trois depuis 25 ans, et cette halte en Picardie est aussi l’occasion de fêter leur anniversaire qui est aussi celui de la musique.
Car dès qu’ils se retrouvent sur scène, l’étincelle jaillit entre eux comme des silex frottés par de bons génies. C’est cet instant magique que nous vous invitons à découvrir dans des oeuvres empreintes du plus grand lyrisme : le Trio op. 70 n°1 de Beethoven, surnommé "les Esprits", par le caractère quasiment surnaturel de son deuxième mouvement en apesanteur, le Trio op.8 n°1 de Brahms, magnifique élégie crépusculaire écrite pourtant par un tout jeune homme et Tristia, transcription par Liszt de la Vallée Doberman, une pièce pour piano appartenant aux Années de pèlerinage.

Concert enregistré par Radio Classique.

François Chaplin, piano - Samedi 13 octobre, 16h30, Maladrerie Saint-Lazare

Debussy et ses amis : Chopin, Mozart, Fauré et les autres...
Pour fêter le 150ème anniversaire de la naissance de Debussy dont il est un amoureux fidèle — il a enregistré il y a une dizaine d’années l’intégrale de son oeuvre pour piano —, François Chaplin a voulu souligner les amitiés tout à fait virtuelles mais authentiquement musicales qui rapprochent le compositeur de certains de ses confrères, Debussy n’ayant bien sûr connu ni Mozart ni Chopin. Il a en revanche été en relation étroite avec Fauré puisqu’il lui a succédé dans le coeur d’Emma Bardac : il en a été le mari après que Fauré en a été l’amant.
Pour autant, cette promiscuité n’en a fait ni de vrais amis ni des ennemis farouches. Car Debussy est unique : sans filiation ni descendance réelles, seule la proximité des univers musicaux peut le lier. Il se sentait ainsi très proche de Chopin : il a dédicacé ses « Études » A la mémoire de Chopin et ses « Préludes » sont aussi un hommage au compositeur polonais. Les titres mêmes des pièces de Debussy que joue Chaplin ramènent à Chopin — Étude, Valse et Prélude, tandis que la limpidité chatoyante de la Sonate K330 en do majeur de Mozart évoque certaines atmosphères debussystes et que le Premier nocturne en si bémol mineur de Chopin renvoie au Premier nocturne en mi bémol mineur de Fauré. Un fascinant jeu miroirs.

Jean-Bernard Pommier, piano - Samedi 13 octobre, 18h30, Maladrerie Saint-Lazare

Beethovenmania
A 17 ans, en 1962, devant un jury présidé par le légendaire pianiste russe Emil Guilels, Jean-Bernard Pommier deviendra le plus jeune finaliste du Concours Tchaïkovski. De quoi tourner bien des têtes. Pas celle de Jean-Bernard Pommier, qui, à l’instar de son maître Yves Nat, s’astreindra à la pratique beethovenienne : il enregistrera l’intégrale des sonates ainsi que celle des concertos sous la direction de Daniel Barenboim. Une empreinte indélébile dans la vie d’un pianiste, qui plus est chef d’orchestre puisque Pommier l’est aussi devenu.
C’est donc à un récital Beethoven que nous convie ce héraut du maître de Bonn. La juvénile Sonate n°2 op.2 n°2 constitue les prémices du monument que Beethoven allait édifier à l’instrument piano, mais prémices qui contiennent déjà toute la grandeur de sa pensée. Dans la Sonate n°25 op. 79, affublée de deux surnoms, Alla Tedesca du nom du premier mouvement, ou bien le Coucou, se reflètent toutes les facettes du génie beethovenien. Quant à la Sonate n°23 op. 57 Appassionata, c’est bien ce « torrent de feu dans un lit de granit » décrit par Romain Rolland qui imprime sa marque dans toutes les mémoires.

Concert enregistré par France Musique.

Soirée russe - Samedi 13 octobre, 20h30, Théâtre du Beauvaisis

Michaël Guttman, violon
Ellina Pak et Gérard Caussé, altos
Henri Demarquette, violoncelle
Boris Berezovsky, piano

Invitation au voyage
A peine s’accordent-ils pour entamer les premières mesures d’une pièce de Prokofiev, de Stravinsky ou d’Arenski, que toute la glace de la Mer baltique se met à fondre... Ils, ce sont le pianiste Boris Berezovsky, le violoncelliste Henri Demarquette, les altistes Ellina Pak et Gérard Caussé, le violoniste Michaël Guttman, qui pratiquent ensemble régulièrement le répertoire de la musique de chambre russe pour lequel ils semblent être faits.
Condensé de sensations, la musique de chambre russe est un miroir saisissant de vérité de la psyché slave. De Tchaïkovsky à Chostakovitch, les compositeurs russes y ont exprimé la part la plus intime de leurs émotions, ce qui en fait un véritable abrégé des plus brûlantes passions. L’écoute d’une seule note de cette musique est une invitation au voyage, tant mentale que physique. Alors laissons-nous transporter vers les rivages méconnus du quintette d’Anton Arenski, ce compositeur pianiste de formation qui a été le professeur de Rachmaninov et de Scriabine, ou vers les berges plus familières de pièces de Serge Prokofiev et d’Igor Stravinsky.

Concert tremplin - Celia Oneto Bensaid, Duo Qin-Toscano, piano- Dimanche 14 octobre, 11h, Maladrerie Saint-Lazare

Blés verts
De ces trois jeunes pianistes que Pianoscope nous fait découvrir à l’occasion de ce concert tremplin, l’on ne saurait dire lesquelles sont les plus singulières : de Célia Oneto Bensaid, 20 ans, qui étudie tout aussi bien le piano que l’orgue... Ou du duo Qin-Toscano, composé en 2009 de Jing Jing Qin, une Chinoise de Shanghaï, et de Sophie Toscano, originaire de l’Ile de France. Mais ce n’est pas tant leur rencontre qui est rare que leur volonté, affirmée très jeune, de former un duo parallèlement à leur carrière de soliste.
Avec la Soirée dans Grenade, deuxième partie des Estampes de Debussy, Célia Oneto Bensaid nous entraîne en Andalousie dans un voyage imaginaire, sombre et intense, tandis que la Sonate n°2 de Schumann nous parle avec passion des intermittences du coeur.
Le duo Qin-Toscano a choisi une oeuvre majeure du répertoire pour piano à quatre mains, la Fantaisie en fa mineur de Schubert, et les plus rares Pièces d’enfants de Bizet, écrites aussi pour quatre mains. Des 19 Rhapsodies Hongroises que Liszt composa, le compositeur en arrangea certaines pour piano à quatre mains, dont la deuxième, la plus célèbre.

Adam Laloum, piano - Dimanche 14 octobre, 16h, Maladrerie Saint-Lazare

Au bord du rêve
Tout en remportant en 2009 le Premier prix du prestigieux concours Clara Haski, le tout jeune Adam Laloum — il est né en 1987 — suivait à Hambourg les cours du pianiste Evgeny Koriolov, réputé pour son exigence, et lui aussi Prix Clara Haskil (1977). Le jeune homme ne s’est pas laissé impressionner par les honneurs. Depuis, il mène une belle et discrète carrière, faisant ainsi la preuve qu’il n’est nul besoin de costume à paillettes, d’entretiens fracassants ou de mariages rutilants pour connaître une vie de musicien accomplie. D’autre part, Adam Laloum ne s’attache pas à un répertoire particulier mais fait son miel des compositeurs les plus divers au gré de son appétit de découvertes. C’est dans l’univers de Schubert qu’il nous fait pénétrer avec des extraits des Moments Musicaux et la Sonate n°23 D960, une oeuvre au bord du rêve et peuplée d’ombres, écrite deux mois avant sa mort.

Hommage à Brigitte Engerer - Dimanche 14 octobre, 18h, Théâtre du Beauvaisis

Boris Berezovsky, piano
François Chaplin, piano
Jean-Bernard Pommier, piano
Adam Laloum, piano
et d’autres invités…

Brigitte Engerer était la bonne fée de la soirée de clôture de Pianoscope : avec une élégance pleine de coeur, elle recevait ses hôtes musiciens un peu « comme à la maison » pour une chaleureuse soirée musicale.
Ce soir, Brigitte Engerer sera aussi parmi nous, à travers ses amis qui sont venus lui rendre hommage et à travers cette musique partagée qui était son plus grand bonheur. Tous les pianistes prévus à ses côtés sont bien sûr présents : Boris Berezovsky, Paolo et Bruno Rigutto, Jean-Bernard Pommier, François Chaplin, Adam Laloum. Mais ses amis les plus proches, notamment la pianiste Hélène Mercier, le violoncelliste Henri Demarquette, l'écrivain Jean-Yves Clément, sont venus aussi participer à cette soirée exceptionnelle.
La tradition d'une création lors de ce concert du dimanche a bien entendu été maintenue : Brigitte 
y tenait, c'était pour elle une contribution indispensable à la « marche » vivante de la musique. Ce soir, il s'agit de Heathcliff, une pièce pour deux pianos du compositeur Philippe Hersant. L'oeuvre est inspirée par la musique du ballet Heathcliff, du nom du héros des Hauts de Hurlevent, l'unique roman d'Emily Brontë, que Hersant avait composé pour l'Opéra de Paris.

Pratique

Lieux
Théâtre du Beauvaisis, place Georges Brassens
Maladrerie Saint-Lazare, 203 rue de Paris, Quartier Voisinlieu

Billetterie
par téléphone : 03 44 45 49 72

par internet : www.digitick.com
au Théâtre du Beauvaisis, place Georges Brassens à Beauvais, du mardi au vendredi de 12h30 à 18h, et le samedi de 15h à 18h

Renseignements
03 44 15 67 00
www.pianoscope.beauvais.fr
www.beauvais.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 22 Septembre 2012 à 00:03 | Lu 909 fois
Pierre Aimar
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