Pascale Hugonet, exposition du 10 au 28 septembre à la Galerie Andiamo, Marseille

Il y a des crèmes de labeur, de jolies fourmis qui triment avec élégance... C'est un travail de patience teinté d'un brin de souffrance que la demoiselle nous donne à voir. Mais ne nous y trompons pas, l'univers de Pascale Hugonet rayonne d'un équilibre rare ; les nuances apaisantes autant que dynamiques de ses toiles réveillent les méandres d'une utopie.


La peinture contemporaine abstraite peut être gaie alors que son systématisme nous ramène à une gestuelle ancestrale qui évoque avec puissance le temps qui passe.

Rothko aimait à dire que « L’art recèle toujours des évocations de la condition mortelle ». La plasticienne s'y applique sans imposer de malaise.

Attablée à sa tâche, elle fait violence à ses yeux, à ses mains, en particulier lorsqu'il s'agit de remplir l'espace au crayon ou de le faire vibrer grâce au scalpel. La concentration nécessaire demande des pauses. Ainsi, sa démarche se stratifie dans un temps qui étire les articulations, au sein d'une topologie se construisant lentement et visant l'harmonie. Toute la finesse réside aussi dans la suggestion d'une envolée : le résultat de cette quête ascétique réjouit le spectateur pris dans une légèreté. Les structures figées semblent flotter. Les trames se perpétuent au-delà du support au lieu de s'y enfermer.
Chouette, une artiste qui positive nos sens tout en posant la question incontournable de "l'éphémérité" ! Effets mérités...
Marika Nanquette

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 8 Septembre 2013 à 08:55 | Lu 131 fois
Pierre Aimar
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