Labeaume en Musique 2016 : Repicco Duo, une rencontre avec l’Italie Baroque

Eglise chaleureuse, à tous les sens du terme pour cette rencontre intitulée Assassini, Assassinati, (avouons que le titre nous a intrigués), avec le duo Repicco qui est aussi un ensemble.


Repicco Duo
Le titre fait allusion aux compositeurs baroques italiens ayant connu un destin tragique parmi eux, Andrea Falconieri, Paldolfi Mealli, Ignazio Albertini, Bellerofonto Castaldi, Francisco Corbatta, et Franz Biber… que nous avouons ne pas connaître. Même si, parmi eux, on ignore réellement qui a assassiné et qui a été assassiné ! Quelle époque que ce temps où la musique n’adoucissait pas encore les mœurs !
Quelle violence, et tout cela en musique, ou par la faute de la musique ou autour de la musique ! « Comme ni l’histoire ni la police ne révèlent rien si ce n’est un destin dramatique pour Ignazio Albertini, alors nous les soupçonnons tous, ou ... aucun. Qu’importe après tout puisque Ravaillac est demeuré presque aussi célèbre qu’Henri IV … Reste pour les spectateurs à être d’avantage attentifs à la musique qu’aux faits »

Le Duo Repicco
Kinga Ujszászi, jeune violoniste hongroise (et cela s’entend) au violon baroque, et Jadran Duncumb, au théorbe, de nationalité britannique et d’origine mi-croate mi-norvégienne forment le Repicco Duo ; le public de Labeaume en Musique va ainsi grâce renco ces jeune talents découverts grâce au Centre Culturel de Rencontre d’Ambronay, grand prix du public eeemerging 2015. (eeemerging : ensembles européens émergents) Tous deux sont très sollicités en tant que solistes ou chambristes et jouent avec de prestigieux ensembles ou orchestres européens sur instruments d’époque. Au sein de l’ensemble Repicco, ils se concentrent principalement au Baroque italien.

Même s’il manquait ce soir-là la guitare baroque, le jeune ensemble a projeté le public dans une autre siècle, tout aussi barbare que le nôtre, - le titre du concert le prouvait - grâce à une musique qui parle différemment à nos oreilles. Mais le rythme parfois endiablé du violon, même s’il évoquait parfois la Hongrie, témoignait d’une savante maîtrise et aussi d’une certaine fougue toute personnelle alliée à la virtuosité de l’interprète. Quant au théorbe (autre forme du luth), il apportait une douceur caressante, un brin orientale qui modérait quelque peu les vigueurs hongroises et imposait une harmonie pleine de sérénité.

Tout ça n’était pas très italien, me direz-vous ; mais si, enrichi et comme teinté de ces mélanges qui ont composé une musique européenne bien avant que ne naisse l’idée même de l’Europe et qui nous ont offert une excellente soirée d’été, dans ce village si plaisant de Labeaume. Le lieu s’honore depuis vingt ans d’un festival de musiques variées même si les sangliers donnent parfois du fil à retordre aux organisateurs en semant le désordre dans le théâtre de verdure, ou encore les montées des eaux le long de la Beaume et sur les plages qui sont aussi lieux de spectacles.
Autres temps, autres violences, la nature aussi s’exprime…
Jacqueline Aimar

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 24 Aout 2016 à 10:10 | Lu 387 fois
Pierre Aimar
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