La collection de l’art brut, Palais Idéal, Hauterives (Drôme) du 18 octobre au 15 novembre 2013 (1ère partie)

En quête d’un art affranchi du conditionnement culturel et social, Jean Dubuffet se passionne pour des créations marginales dans lesquelles il perçoit une "opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions".


L’artiste français est à l’origine de la Collection de l’Art Brut, inaugurée à Lausanne en 1976, grâce à son importante donation à la ville. Considérée aujourd’hui comme un lieu de référence historique, la Collection de l’Art Brut compte aujourd’hui plus de 60000 oeuvres de 400 auteurs. Héritière d’une collection unique, de notoriété internationale, elle poursuit son travail de découverte, d’étude et de sauvegarde de ces productions marginales.
En partenariat avec La Collection de l'art Brut Lausanne.

Cheminement devant quelques œuvres ....

Carlo 1916-1974 Italie

sans titre, 1961 / gouache sur papier, 50 x 70 cm © henri germond collection de l'art brut, lausanne
Carlo Zinelli est né en italie. Il perd sa mère. A l’âge de 2 ans et devient très jeune garçon de ferme.
Apprenti boucher, il est ensuite enrôlé pendant la Seconde Guerre mondiale dans la section des chasseurs alpins. Interné quelques années plus tard, il se met à graver des graffitis sur les murs de l’établissement. Carlo va réaliser près de trois mille oeuvres. Il peint à la gouache sur le recto et le verso de feuilles de papier des personnages et des animaux de profil, et assortit ses compositions d’inscriptions.

Gaston Duf 1920 - 1966 France

rinâûsêrôse viltritiês, 1950 / crayon de couleur sur papier, 50 x 68 cm © arnaud conne / collection de l'art brut, lausanne
Issu d’une famille de dix enfants, Gaston Duf entame un apprentissage de boulanger, avant d’être congédié pour incapacité.
Il travaille alors comme son père à la mine mais sa santé est précaire. Il finit par n’exercer plus aucune activité, et se réfugie dans l’alcool. Quelques années plus tard, son médecin remarque que le jeune homme dissimule dans la doublure de ses vêtements de curieux dessins réalisés au crayon à la mine de plomb, dans les marges de journaux. Il lui fournit alors des crayons de couleur et des tubes de gouache ainsi que des feuilles de papier. Gaston crée des compositions de plus grands formats, dont les sujets récurrents sont un polichinelle et une bête étrange, qu’il désigne comme un rhinocéros. Après une période de création intense, il cesse toute production à 33 ans.

Le prisonnier de Bâle 1877 - 1934 Italie

sans titre, entre 1928 et 1934 / terre glaise, mie de pain et autres matériaux modelés et peints, hauteur 37 cm © arnaud conne / collection de l'art brut, lausanne
De son vrai nom Joseph Giavarini, il s’expatrie en France, puis en Allemagne, et s’installe finalement à Bâle en Suisse.
Ne sachant ni lire ni écrire et n’ayant fréquenté aucune école, il crée une petite entreprise de construction qui devient prospère. Sa carrière est cependant interrompue à la suite d’un crime passionnel qu’il commet en 1928, et pour lequel il est condamné à 6 ans de prison. Seul dans sa cellule, il se met à confectionner des groupes de figurines avec de la mie de pain, puis de la terre non cuite que lui fournit sa famille lors de ses visites. Il représente des acrobates aux membres élastiques et démesurés accompagnés d’une fanfare insolite.

Aleksander Pavlovitch Lobanov 1924 - 2003 Russie

sans titre, entre 1960 et 2003 / aquarelle, stylo à bille, feutre et crayon de couleur sur papier, 30 x 42 cm © amélie blanc / collection de l'art brut, lausanne
A la suite d’une méningite, il devient sourd et muet.
A l’âge de 23 ans, il est interné dans un asile psychiatrique où il se lie d’amitié avec un employé de l’établissement dont il partage la passion pour la chasse. Une dizaine d’années plus tard, Lobanov se met à réaliser des compositions à la gouache, au crayon de couleur et au stylo bille au verso d’affiches de la Guerre Froide notamment. Il représente des portraits d’hommes politiques, des autoportraits et des scènes de chasse où les armes à feu abondent.

Guillaume Pujolle 1893 – 1971 France

les aigles, la plume d'oie, 1940 encre, crayon de couleur et produits de laboratoire sur papier, 48,6 x 63,5 cm © arnaud conne / collection de l'art brut, lausanne
Son père est ébéniste et le jeune garçon travaille dès son adolescence dans l’atelier familial.
Après la guerre, Pujolle devient douanier à Metz où il s’engage en politique. Par la suite, il se marie, mais sa jalousie, son excessive méticulosité et son obsession de l’ordre l’amènent à de violents emportements. Hospitalisé, Guillaume Pujolle commence à dessiner, encouragé par son médecin, le célèbre Dr Gaston Ferdière. Ses dessins sont peuplés d’oiseaux de nuit, de bateaux volants, d’avions et de personnages étranges et tourmentés. Il emploie divers produits pharmaceutiques dérobés dans le laboratoire de l’hôpital et fabrique lui-même ses instruments de travail.

Pratique

Palais Idéal du Facteur Cheval
8, Rue du Palais
26390 Hauterives - France
Tél. +33 (0)4 75 68 81 19
www.facteurcheval.com
Le Palais Idéal est ouvert toute l'année sauf le 25 décembre, le 1er janvier et du 15 au 31 janvier.


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 22 Octobre 2013 à 13:26 | Lu 1303 fois
Pierre Aimar
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