Exposition Giorda, la part cachée, au Centre d’Art Yvon Morin, Le Poët-Laval (26), du 7 mai au 18 septembre 2016

Belle affiche pour cette expo Giorda, sombre, un brin inquiétante, portant sa part de mystère comme toujours avec l’artiste.


Il s’agit d’un portrait d’Auguste Renoir : regard inquisiteur et mains douloureusement dans la lumière, nouées de rhumatismes. L’homme paraît inquiet, en souffrance, et Giorda offre avec cette œuvre une preuve forte de son talent. A la façon des peintres espagnols, Velasquez d’abord qu’il a rencontré au Prado, mais aussi Murillo, et Goya même, il extrait de l’ombre, du noir,
son personnage, sa « figure », et il peint l’homme et son angoisse. Sans doute une de ses œuvres les plus abouties, les plus douloureuses.

Mais ce sont aussi de nombreuses œuvres à (re)découvrir. Environ 30 toiles et 15 dessins représentant essentiellement ce que Giorda appelle des Figures (portraits et personnages de plain pied). Cette exposition fait suite à une rétrospective de Giorda qui a eu lieu en 2015 à Lyon dans l’Hôtel de la Région Rhône-Alpes.
Un lieu rare d’exposition
Le Centre d’Art Yvon Morin s’accroche à la pente dans le vieux village de Poët-Laval, tout en grimpées et en escaliers, construit dans le seul but d’accueillir des activités culturelles : expositions, concerts sur le Steinway qui sommeille là.
Dans ce lieu très particulier au charme envoutant, Giorda trouve plus qu’un lieu, une église, dans laquelle ses œuvres quasi mystiques trouvent un écho profond. Les 30 toiles s’échelonnent de 1979 à1998, soit vingt ans de vie picturale, de couleurs en larges touches, de rouges vigoureux et douloureux, de jaunes parfois incandescents et des oranges qui ressemblent à des cris. Alors que les bleus s’étalent comme avec souveraineté.
Où s’éclate la passion sourde de Giorda pour la peinture. Pour sa peinture.

C’est un bonheur de voir ce peintre sincère être ainsi honoré par cette région où l’esprit a toujours enveloppé les hommes.
Jacqueline Aimar

Pratique


Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 6 Juin 2016 à 03:04 | Lu 234 fois
Pierre Aimar
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