Chasses magiques - Les arts premiers dialoguent avec la Grotte Chauvet en Ardèche, Château de Vogüé, du 2 juillet au 3 novembre 2013

Masques, sculptures, trophées, ornements et armes… cinquante-cinq œuvres des collections du musée du quai Branly –musée des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques– s’installent pour quatre mois en Ardèche, au Château de Vogüé.


Dans l’attente de l’inauguration de l’espace de restitution de La Grotte Chauvet prévue fi n 2014, le Grand Projet La Grotte Chauvet-Pont d’Arc et le musée du quai Branly s’associent et proposent une série d’expositions. Chasses Magiques, Les arts premiers dialoguent avec La Grotte Chauvet en Ardèche, présentée au Château de Vogüe du 02/07/13 au 03/11/13, est la première expression de cette collaboration.

A travers 55 pièces uniques (masques, sculptures, trophées, ornements, armes…) originaires d’Afrique, de Nouvelle-Guinée, d’Australie et d’Amérique du Sud, le musée du quai Branly propose un voyage dans la pensée religieuse magique à l’œuvre dans la pratique universelle et millénaire de la chasse. Au cours d’un parcours pédagogique sur la piste des chasseurs millénaires l’exposition permet d’approcher le mystère de la vie des communautés préhistoriques.
Des programmes audiovisuels font le lien avec la Grotte Chauvet candidate à l’Unesco et le futur espace de restitution et mettent en perspective l’art pariétal.

Chasses Magiques, Les arts premiers dialoguent avec La Grotte Chauvet en Ardèche ne vise pas la comparaison entre des cultures très éloignées. Elle évoque par échos et résonances, la pensée religieuse magique de la chasse et offre un ensemble de suppositions qui laissent libre cours à l’imagination du visiteur lui permettant de se rapprocher de cultures différentes de la nôtre, pour mieux les connaître et les comprendre aujourd’hui. ]i

Parcours de l’exposition : Magies

Figure rituelle de la société masculine du Kono du début du 20e siècle. Bamana, Mali. © musée du quai Branly, photo Claude Germain
Les chasseurs entretiennent des rapports intimes et secrets avec leur proie. Ils doivent l’atteindre et s’en protéger. Le versement du sang les met en danger et les déshumanisent.
Les esprits du chasseur viennent en communication avec les esprits des animaux. Il faut les amadouer, se les approprier. Le chasseur a ses stratégies partagées ou secrètes et s’entoure de talismans et de protections. Des petits objets dissimulés, des matières diverses des prises convoitées ou des dispositifs partagés avec d’autres chasseurs font partie des rituels pour assurer leur réussite.
La société de chasse, le clan, sont des organisations très anciennes autant en Europe que sur les autres continents. Elles ont déterminé l’organisation sociale, les initiations, les interdits et tabous, les totems. Les animaux chassés sont entrés dans la symbolique générale et on les rencontre très souvent comme acteurs des mythes fondateurs des clans et des sociétés.
Ici, tuniques, fétiches et outils de chasses croisent les fétiches, trophées et autres masques zoomorphes

Parcours de l’exposition : Chasses aux têtes

Bouclier Yimbes, Asmat, Irian Jaya. © musée du quai Branly, photo Claude Germain
Les chasses aux têtes furent pratiquées principalement en Mélanésie, en Asie du sud-est et en Amazonie. Loin d’être irréfléchie ou anarchiques elles lient des pratiques rituelles, religieuses et politiques. Elles composent un système complexe d’agressions, de réparations et d’échanges entre les communautés. Souvent rapprochée de l’appropriation d’énergie, elle était assimilée à la fertilité du groupe et des cultures. Alors que la cible était repérée, contrairement à la chasse à l’animal sauvage, le raid mettait les chasseurs en danger de dépersonnalisation. Quittant leur état humain, ils assumaient la souillure de l’animalité et du meurtre et restaient impurs pendant de longues semaines. Vues comme des transmissions d’énergie, les chasses aux têtes étaient une composante fondamentale des rites d’initiation notamment chez les Asmat d’Irian Jaya, où le novice était emmené lors des expéditions.
Cette partie montre, aux cotés d’armes de chasse comme des poignards ou des sabres, nombre d’objets boucliers, trompes, tambours, illustrés de motifs associés à des animaux prédateurs.

Parcours de l’exposition : Chasse dans l’invisible

Crochet Yipwon, 20e siècle ou avant. Groupe Yimar, fleuve Korewori Papouasie Nouvelle Guinée © musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado
Les esprits qui président aux forces surnaturelles sont invoqués ou repoussés pour agir sur le monde réel. Ils sont intimement mêlés au monde des Ancêtres qui continuent dans l’au-delà à gérer les activités humaines en les favorisant ou en leur nuisant selon qu’on les honore ou pas.
Les sculptures sont donc des réceptacles où peuvent s’échanger les forces vitales, souffles ou autres énergies vecteurs de relations entre les vivants et les Ancêtres. Interrogés, ils peuvent indiquer la conduite à tenir pour une chasse ou une guerre.
Les chamanes et sorciers sont censés avoir accès à ces mondes inhumains, infra-monde ou supra-monde. Ils confectionnent des dispositifs pour capter et fixer les forces et les esprits positifs ou négatifs. A l’aide de ces objets ou instruments, ils peuvent les chasser au profit des humains parfois même contre d’autres sorciers utilisant des magies noires.
Le sorcier, comme le chamane sibérien, rejoint l’infra-monde et se transforme en gibier pour en approcher les esprits. Le cerf, dont il revêt la peau, est un animal psychopompe c’est-à-dire qui accompagne les esprits des morts dans l’au-delà.
Au Congo, il « envoie » dans l’au-delà un chien recouvert de clous. La croyance en un autre monde serait ainsi parcourue de prédateurs et de proies, affrontés en des chasses invisibles illustrées ici par des sculptures, statuette, fétiches et autres instruments.

Informations pratiques

Ouverture 2013 du 2 juillet au 29 septembre, tous les jours de 10h à 19h
- du 8.07 au 15.09, visite commentée à 15h (tous les jours)
- les jeudis du 18.07 au 29.08, nocturne jusqu’à 22 h
- 30.09 au 3.11, du mercredi au dimanche de 10h à 18h.
Tarifs
- Adultes : 4,50 e/ Réduits : 3,50 e (étudiants, personnes en situation de handicap, demandeurs d’emploi, vacanciers hébergés en gîtes de France) Enfants (8-18 ans) : 2 e (- 8 ans gratuit)
Visites commentées pour les groupes sur rendez-vous : 4 e (à partir de 15 personnes)
Groupes scolaires : renseignements auprès de l’association Vivante Ardèche

Renseignements / Réservations
Château de Vogüé
07200 Vogüé
chateau@chateaudevogue.net
Tél. : 33 (0)4 75 37 01 95
www.chateaudevogue.net


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 15 Février 2013 à 12:59 | Lu 856 fois
Pierre Aimar
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