100e anniversaire du Festival d’opéra des Arènes de Vérone du 16 juin au 9 septembre 2023

100ème édition du Festival créé en 1913, il n’a subi que 3 périodes d’interruption en 110 ans : durant les deux guerres mondiales et la crise sanitaire liée au Covid


La Fondazione Arena di Verona annonce une édition du Festival 2023 extraordinaire afin de célébrer la 100ème saison d’opéra à l’Arena, en présentant à un public international les titres qui ont été les plus représentés dans l’amphithéâtre historique au cours des 99 précédentes éditions depuis 1913, avec 49 représentations qui seront données en un peu moins de trois mois :

. - Aïda (Verdi), nouvelle production de Stefano Poda à partir du 16/06
. - Carmen (Bizet), mise en scène de Franco Zeffirelli à partir du 23/06
. - Le Barbier de Séville (Rossini) d’après Hugo de Ana à partir du 24/06
. - Rigoletto (Verdi), nouvelle production d’Antonio Albanese à partir du 01/07
. - La Traviata (Verdi), mise en scène de Franco Zeffirelli à partir du 08/07
. - Nabucco (Verdi) d’après Gianfranco de Bosio à partir du 15/07
. - Tosca (Puccini), mise en scène de Hugo de Ana à partir du 29/07
. - Madame Butterfly (Puccini) d’après Franco Zeffirelli à partir du 12/08


Le traditionnel week-end d’ouverture des 16 et 17 juin se transformera en un événement ininterrompu de 28 heures pour célébrer l’opéra.


Aïda, Giuseppe Verdi

Maquette des décors pour la nouvelle production d’Aïda © Stefano Poda
Mise en scène de Stefano Poda

16 juin, 9, 16, 21, 30 juillet à 21h00 | 17, 25, 29 juin à 21h15
2, 18, 23 août à 20h45 | 3, 8 septembre à 20h45

Avec, en alternance :

DIRECTION MUSICALE
Marco Armiliato, Daniel Oren
AIDA
Anna Netrebko, Marie José Siri, Monica Conesa, Anna Pirozzi, Elena Stikhina
AMNERIS
Olesya Petrova, Anita Rachevlishvili, Clémentine Margaine, Ekaterina Semenchuk
RAMFIS
Michele Pertusi, Alexander Vinogradov, Rafal Siwek, Christian Van Horn
RADAMÈS
Yusif Eyvazov, Luciuano Ganci, Yonghoon Lee, Gregory Kunde, Angelo Villari
IL RE
Simon Lim, Michele Pertusi, Abramo Rosalen, Vittorio De Campo, Romano Dal Zovo
AMONASRO
Roman Burdenko, Amartuvshin Enkhbat, Youngjun Park, Simone Piazzola, Alberto Gazale, Ludovic Tézier, Gevorg Hakobyan

Carmen, Georges Bizet

Carmen © Ennevi Foto
Mise en scène de Franco Zeffirelli (créée en 1995)

23 juin à 21h15 | 6 juillet à 21h00
11, 24 août à 20h45 | 6 septembre à 20h45

DIRECTION MUSICALE
Daniel Oren

Avec, en alternance :
CARMEN
Clémentine Margaine, Anita Rachvelishvilli
DON JOSÉ
Freddie De Tommaso, Piotr Beczala, Vittorio Grigolo
ESCAMILLO
Erwin Schrott, Dalibor Jenis, Gëzim Myshketa, Luca Micheletti
MICAELA
Mariangela Sicilia, Olga Kulchynska, Daniela Schillaci, Gilda Fiume
FRASQUITA
Cristin Arsenova
MERCÉDÈS
Sofia Koberidze

Le Barbier de Séville, Gioachino Rossini

Le Barbier de Séville © Ennevi Foto
Mise en scène d’Hugo de Ana (créée en 2007)

24, 30 juin à 21h15 | 13, 22 juillet à 21h00

DIRECTION MUSICALE
Alessandro Bonato

Avec, en alternance :
IL CONTE D’ALMAVIVA
Antonio Siragusa, Dmitri Korchak
BARTOLO
Carlo Lepore, Alessandro Corbelli
ROSINA
Vasilisa Berzhanskaya, Marina Viotti
FIGARO
Davide Luciano, Nicola Alaimo
BASILIO
Michele Pertusi
BERTA
Marianna Mappa

Rigoletto, Giuseppe Verdi

Maquette des décors pour la nouvelle production de Rigoletto © Juan Guillermo Nova
Mise en scène d’Antonio Albanese

1, 7, 20 juillet à 21h00 | 4 août à 20h45

DIRECTION MUSICALE
Marco Armiliato

Avec, en alternance :
RIGOLETTO
Roman Burdenko, Ludovic Tézier, Luca Salsi, Amartuvshin Enkhbat
GILDA
Nina Minasyan, Nadine Sierra
IL DUCA DI MANTOVA
Yusif Eyvazov, Juan Diego Flórez, Piotr Beczala
SPARAFUCILE
Gianluca Buratto
MADDALENA
Valeria Girardello

La Traviata, Giuseppe Verdi

La Traviata © Ennevi Foto
Mise en scène de Franco Zeffirelli (créée en 2019)

8, 14, 27 juillet à 21h00 | 19, 26 août à 20h45 | 9 septembre à 20h45

Avec, en alternance :
DIRECTION MUSICALE
Andrea Battistoni, Marco Armiliato

VIOLETTA VALÉRY
Nina Minasyan, Lisette Oropesa, Nadine Sierra, Anna Netrebko
ALFREDO GERMONT
Francesco Meli, Vittorio Grigolo, Freddie De Tommaso
GIORGIO GERMONT
Artur Rucinski, Simone Piazzola, Ludovic Tézier, Luca Salsi
FLORA BERVOIX
Sofia Koberidze
ANNINA
Francesca Maionchi, Yao Bohui

Nabucco, Giuseppe Verdi

Nabucco © Ennevi Foto
Mise en scène de Gianfranco de Bosio (créée en 1991)

15, 28 juillet à 21h00 | 3, 17 août à 20h45

Avec, en alternance :
DIRECTION MUSICALE
Daniel Oren, Alvise Casellati

NABUCCO
Amartuvshin Enkhbat, Roman Burdenko Luca Salsi
ISMAELE
Matteo Mezzaro, Riccardo Rados
ZACCARIA
Alexander Nivogradov, Rafal Siwek
ABIGAILLE
Maria José Siri, Anna Pirozzi
FENENA
Josè Maria Lo Monaco, Marina Viotti
IL GAN SACERDOTE DI BELO
Romano Dal Zovo
ABDALLO
Riccardo Rados, Carlo Bosi

Tosca, Giacomo Puccini

Tosca © Ennevi Foto
Mise en scène de Hugo de Ana (créée en 2006)

29 juillet à 21h00 | 5, 10 août à 20h45 | 1er septembre à 20h45

DIRECTION MUSICALE
Francesco Ivan Ciampa

Avec, en alternance :
FLORIA TOSCA
Aleksandra Kurzak, Sonya Yoncheva
MARIO CAVARADOSSI
Roberto Alagna, Vittorio Grigolo, Freddie De Tommaso
IL BARONE SCARPIA
Luca Salsi, Roman Burdenko
CESARE ANGELOTTI
Giorgi Manoshvili
IL SAGRESTANO
Giulio Mastrototaro
SPOLETTA
Carlo Bolsi

Madame Butterfly, Giacomo Puccini

Madame Butterfly © Ennevi Foto
Mise en scène de Franco Zeffirelli (créée en 2004)

12, 25 août à 20h45 | 2, 7 septembre à 20h45

DIRECTION MUSICALE
Daniel Oren

Avec, en alternance :
CIO-CIO SIAN (MADAMA BUTTERFLY)
Aleksandra Kurzak, Maria Josè Sisi, Asmik Grigorian
SUZUKI
Elena Zilio
F.B. PINKERTON
Roberto Alagna, Angelo Villari, Piero Pretti
SHARPLESS
Gevorg Hakobyan
GORO
Matteo Mezzaro
IL PRINCIPE YAMADORI
Italo Proferisce

Les soirées exceptionnelles du 100ème anniversaire

ROBERTO BOLLE AND FRIENDS
19 juillet à 21h15
Créé en 2008 dans le but d’amener le ballet dans des lieux insolites, le Gala Roberto Bolle & Friends a été organisé pour la première fois à l’Arena de Vérone en 2012. Il est dès lors resté un événement régulier du Festival d’opéra des Arènes de Vérone, où se produisent les plus grands danseurs internationaux aux côtés du Maître de cérémonie, Roberto Bolle.

JUAN DIEGO FLÓREZ
23 juillet à 21h
Dans la galaxie actuelle des superstars de l’opéra de l’Arena, un seul nom manquait : le ténor Juan Diego Flórez, le plus grand interprète contemporain du répertoire de Rossini et du bel canto. Le 23 juillet, l’artiste péruvien sera enfin sur la scène de l’Arena, dans un gala mis en scène.

PLÁCIDO DOMINGO
6 août à 21h
Une soirée avec Placido Domingo - star des étés à l’Arena depuis ses débuts (en 1969) s’imposait pour cette centième édition du Festival d’opéra des Arènes de Vérone !

JONAS KAUFMANN
20 août à 21h
Après le succès du « Jonas Kaufmann Gala Event » en 2020 et d’Aïda qui, en 2022, l’a vu dans le rôle de Radamés, la star allemande (surnommée « le Roi des ténors ») sera de retour à l’Arena pour une nouvelle soirée événement au cours de laquelle il interprétera trois personnages différents soit autant d’actes d’opéra.

CONCERT DE LA SCALA DE MILAN
31 août à 21h
Si, dans la seconde moitié du XXe siècle, l’Arena s’appelait « La Scala d’été », dans la nuit du 31 août 2023, l’amphithéâtre de Vérone accueillera, pour la première fois, l’Orchestre et les Chœurs du Teatro alla Scala de Milan, dirigé par Maestro Riccardo Chailly. Un événement unique mêlant l’histoire des deux théâtres au nom de la musique classique.

Histoire de l’Arena di Verona Opera Festival

Affiche de la production d’Aïda de 1913, premier opéra donné aux Arènes de Vérone
Au cours de l’été 1913, à l’occasion du centenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, le grand ténor véronais Giovanni Zenatello, tout juste sorti de ses triomphes de l’année au Metropolitan de New York avec Otello et Aïda, eut une intuition géniale : utiliser le magnifique espace de l’Arena pour rendre hommage au musicien.

« Mon père était assis à une table du Löwenbrau, raconte Nina Zenatello Consolaro, la fille du ténor, avec le maestro Tullio Serafin, Ferruccio Cusinati, Ottone Rovato et la chanteuse Maria Gay. Bien sûr, ils ont parlé de musique, d’opéra et de Giuseppe Verdi. Soudain, mon père montra l’arène et, avec un accent de triomphe, dit : « Tiens, c’est le théâtre que je cherche. On pourrait y organiser des représentations uniques au monde. Le problème, c’est l’acoustique. Parviendra-t-on à entendre l’orchestre ? Et la voix ne se perdra-t-elle pas dans tant d’espace ? Tout le reste est là et on construira ce qui manque. »

C’est alors que quelqu’un s’empressa de suggérer d’essayer l’acoustique de l’amphithéâtre. Le groupe entra, Zenatello gravit les marches jusqu’au podium face a l’entrée de la place de Bra, qui donne aujourd’hui sur la scène. Les juges montèrent de l’autre côté et se préparèrent pour le grand test. Zenatello leva les yeux vers le ciel étoilé et, ainsi, par vocation inconsciente, lança dans l’air la première des mille « Aïda céleste » qui perceront plus tard le ciel bleu de l’Arena.

Sur la dernière note, on entendit résonner les applaudissements des juges acoustiques et le « Bravo » de Tullio Serafin. On entend tout. On peut le faire, on peut le faire. En quel mois sommes-nous maintenant ? En juin ? En août, nous monterons sur scène avec Aïda ».

D’autres témoignages font état de « tests » de l’acoustique : « le léger bruissement, produit par l’arrachage de quelques bandes de papier par ceux qui se trouvaient au centre du parterre, était distinctement perçu jusqu’au sommet des gradins ». S’en sont suivies des répétitions avec les instruments sous la direction de Serafin : tout était parfait, on se serait cru dans un cercle magique.

Les journaux locaux relataient jour après jour l’avancement des travaux d’adaptation de l’amphithéâtre aux besoins du scénographe engagé, Ettore Fagiuoli, et faisaient grandir la curiosité sur ce qui serait certainement l’événement de l’année  ; les chroniqueurs et les curieux étaient impressionnés par les énormes obélisques placés à l’entrée de la scène. 

Tout est désormais prêt : le 10 août 1913, l’opéra est créé avec Zenatello lui-même dans le rôle de Radamès et Ester Mazzoleni dans celui d’Aïda, le chef d’orchestre Tullio Serafin et le décorateur Ettore Fagiuoli.

Les critiques enthousiastes de l’époque rapportent également le nombre de personnes impliquées : « 120 musiciens d’orchestre, 180 choristes, 36 danseurs, 40 enfants, 280 figurants, 50 comédiens, 12 trompettes, un orchestre de scène, des trompettes égyptiennes, 30 chevaux, des bœufs... ».

Le succès retentissant, scellé par l’acoustique miraculeuse de l’amphithéâtre, a été décrété par un public venu du monde entier : parmi les invités les plus illustres, outre le gratin de l’aristocratie italienne, figuraient Boito, Puccini, Mascagni, Pizzetti et Zandonai, Massimo Gorki et Franz Kafka. Les journaux ont célébré ce grand succès avec des titres emphatiques : « Le grand triomphe de l’Aïda dans l’amphithéâtre romain de Vérone consacré par l’enthousiasme délirant d’une foule cosmopolite », en rapportant également des informations liées à l’ordre public  : L’assaut furieux de la foule à l’amphithéâtre - des milliers de personnes restées à l’extérieur - des groupes de bersagliers pour faire respecter l’ordre public ».

Au cours des 99 saisons écoulées, de 1913 à 2022, Giuseppe Verdi a été l’auteur principal sur la scène de l’arène : son caractère mélodramatique, théâtral, choral, est particulièrement adapté à l’amphithéâtre de Vérone, qui réussit à exalter non seulement des œuvres de grande importance épique et historique comme Aïda (la plus représentée lors de 62 éditions et 726 spectacles), Nabucco, troisième titre le plus joué avec 229 représneattions, mais aussi des opéras plus intimistes comme La Traviata, Othello, Rigoletto.
Carmen, qui n’y est chanté en français que depuis la seconde moitié des années 70, arrive cependant en deuxième position des œuvres les plus données dans les arènes de Vérone.

L’histoire de la Fondazione Arena di Verona est jalonnée de spectacles prestigieux et de représentations qui appartiennent à l’histoire du théâtre musical du XXe siècle, mais on y retrouve aussi les noms des plus célèbres interprètes d’opéra.

Lorsque, le soir du 2 août 1947, une jeune chanteuse grecque de 23 ans est apparue sur la scène de l’Arena dans le rôle de Gioconda de l’opéra éponyme de Ponchielli, personne n’aurait pensé qu’il s’agissait de l’une des plus grandes interprètes vocales de tous les temps, l’étoile montante Maria Callas. Le Festival d’opéra des arènes de Vérone deviendra dès lors pour elle un rendez-vous régulier. Elle y a en effet ensuite chanté dans les productions de Turandot en 1948, La Gioconda et La Traviata en 1952, Aïda et Il trovatore en 1953 et Mefistofele en 1954.

Comme la Callas, des dizaines d’autres chanteurs, danseurs, chefs d’orchestre, metteurs en scène et scénographes ont lié leur nom aux saisons de l’Arena Festival : des chanteuses et chanteurs comme Renata Tebaldi, Giuseppe Di Stefano, Montserrat Caballé, Plácido Domingo et Luciano Pavarotti, des chorégraphes et metteurs en scène comme Maurice Béjart, Georg Pabst, Jean Vilar, Franco Zeffirelli, Werner Herzog et Pier Luigi Pizzi, le compositeur Sylvano Bussotti, ou encore les chefs d’orchestre Lorin Maazel et Georges Prêtre.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 23 Avril 2023 à 21:11 | Lu 1049 fois
Pierre Aimar
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