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Yulianna Avdeeva, l'étoile montante du piano russe embrase le Parc du Château Florans, par Serge Alexandre

Une étoile montante du piano russe embrase le Parc du Château Florans au cours du concert du 4 août 2014 au Festival de piano de La Roque d’Anthéron


Yuliana Avdeeva © Christophe Gremiot
Yuliana Avdeeva © Christophe Gremiot
Yulianna Avdeeva aime la Roque d’Anthéron et le public le lui rend bien. René Martin est un insatiable découvreur de talent. Il vient de produire d’ailleurs son premier récital pianistique autour des vingt-quatre préludes pour piano de Frédéric Chopin, les trois études pour piano D.946 de Franz Schubert et l’énergique septième sonate pour piano de Serge Prokoviev pour son emblématique label Mirare. Ce bel enregistrement abouti où elle développe des interprétations très personnelles des œuvres abordées, sortira en octobre chez vos disquaires.

L’immense théâtre en plein air affichait presque complet de quoi penser que la notoriété de cette jeune artiste, ancienne élève de Elena Ivanova puis de Konstantin Scherbakov, le pianiste de tous les possibles chez le label Naxos, est grandissante.
Première femme depuis Martha Argerich en 1965 à remporter le Concours Chopin à Varsovie, elle se produisait à La Roque avec les musiciens baltes de la Kremarata Baltica, l’une des meilleures formations musicales à cordes qu’il m’ait été permis d’entendre dans cet emblématique festival dans deux concertos pour piano : le 12e de Mozart K. 414 en la majeur et le deuxième en fa mineur de Frédéric Chopin opus 21 dans un arrangement pour orchestre à cordes d’Evgueny Sharlat.

Deux interprétations inspirées et personnelles
De la longue liste des prodiges slaves du clavier se produisant chaque été à La Mecque des pianistes, Yuliana Avdeeva y fait bonne figure. Délivrant un Mozart intime et élégant, elle nous offre un piano d’une retenue sobre. Elle affiche une grande volonté de dialogue avec les musiciens de la Kremerata Baltica qu’elle dirige du Steinway. Elle livre un jeu qui touche à l’essentiel sans minauderies. Son toucher est franc et très délié. Elle épouse totalement le style mozartien galant. Son mouvement lent confère à l’indicible. Son Mozart, un brin aristocratique, a la beauté d’un toucher dont elle a le secret. Si Chopin demeure l’un de ses compositeurs de prédilection, son interprétation énergique et très personnelle du deuxième concerto affiche déjà une belle maturité accompagnée par ce bel arrangement pour cordes. Elle offre un Chopin sans pathos et y affiche de réelles qualités de coloriste dans une recherche stylistique des plus passionnantes. Une véritable complicité s’opère avec les musiciens lettons. Son Chopin bénéficie des mêmes qualités de souplesse et de netteté que dans Mozart. De purs moments de grâce ! Plébiscité par un public très chaleureux, elle nous offre un bis des plus réussis.

Une belle découverte
Entre ses deux œuvres concertantes, les musiciens lettons défendent avec ferveur la deuxième Sinfonietta en la mineur opus 74, splendide œuvre pour cordes écrite en 1960 par l’un des plus grands compositeurs polonais Mieczyslaw Weinberg avec ajout des timbales dans le premier et quatrième mouvement. Ce compositeur prolixe mériterait d’être plus joué dans les salles de concert tant ses œuvres sont poétiques et subtiles. En écoutant cette partition, on songe à Chostakovitch et à Kabalevski. Il y fait preuve d’une belle inspiration mélodique et harmonique. Le final qui s’éteint progressivement confère au sublime. Là encore, la Kremerata Baltica livre une interprétation inspirée et convaincante de ce chef d’œuvre tour à tout dramatique, lyrique et poétique qu’il est urgent de redécouvrir. Cette belle découverte met en lumières l’excellence des musiciens de cette formation et nous offre un grand moment d’émotion !
De très bons enregistrements des œuvres du compositeur sont parus sous le label olympia.
Serge Alexandre

www.festival-piano.com
Au programme :
Mozart : 12e concerto pour piano et orchestre en La majeur K. 414
Weinberg : Sinfonietta N°2 en la mineur opus 74
Chopin : 2e Concerto pour piano et orchestre en fa mineur opus 21

Le festival se poursuit jusqu’au 18 août.
Réservations : 04 42 50 51 15.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 6 Août 2014 à 20:11 | Lu 560 fois

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