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Yann Kersalé, Sept fois plus à l’Ouest à l’Espace Fondation EDF du 3 novembre 2011 au 4 mars 2012

Yann Kersalé est un artiste qui utilise la lumière comme d’autres se servent de la terre ou de la peinture. Depuis trente ans, il expérimente de nouvelles formes lumineuses et crée ses propres matières-lumières en provoquant ainsi une nouvelle lecture des architectures et des paysages naturels et urbains. Pour Yann Kersalé, la nuit est une « matière noire » qui lui permet de révéler les blancs, la puissance des gris, les formes, les creux et les bosses, les ombres et la lumière.


Yann Kersalé. Mise en abîme n°3 Dorsale des Vents Installation/captation in-situ - Le Sillon dans le mirroir Le Sillon noir à Pleubian, Côtes d’Armor. À Kenneth White
Yann Kersalé. Mise en abîme n°3 Dorsale des Vents Installation/captation in-situ - Le Sillon dans le mirroir Le Sillon noir à Pleubian, Côtes d’Armor. À Kenneth White
L’exposition que l’Espace Fondation EDF accueille du 3 novembre 2011 au 4 mars 2012 est le couronnement d’un vaste projet mené entre Paris et la Bretagne, sa terre natale.
Une exposition à Paris : mise en abîme des captations Sept lieux en Bretagne ont été mis en lumière par Yann Kersalé entre juillet et septembre 2011 : le Chaos du Diable à Huelgoat, les Alignements de Mégalithes à Carnac, le Radôme de la Cité des Télécoms à Pleumeur-Bodou, Océanopolis à Brest, le Sillon noir à Pleubian, le phare de l’Île Vierge à Plouguerneau et la ZAC de la Courrouze à Rennes. À ces occasions, ils ont fait l’objet de captations de « matière-lumière » à l’heure bleue, lumière des crépuscules d’été.
Ces images conçues et fi lmées par Yann Kersalé lui-même sont mises en scène au sein de nouvelles créations à l’Espace Fondation EDF qui, contrairement aux murs blancs des galeries d’art ou des salles de musée, met à la disposition de l’artiste des espaces noirs ouverts aux horizons illimités de la nuit. Ces « mises en abîme » apparaissent sous forme d’installations visuelles et sonores. Dans l’espace de l’exposition se dessine alors un parcours à sensations, entre ombres et lumières, au travers de « blacks boxes » que l’artiste a souhaité agencer librement, sans itinéraire imposé.

La matière noire et sa mise en abîme, par Yann Kersalé

La nuit est une « matière noire » dans laquelle je repère un paysage urbain ou naturel, dans toutes ses formes ou fi gures, avec ses multiples variations.
Ma façon d’aborder la « matière noire » est la manière noire utilisée en gravure : creuser non pas pour trouver le noir mais pour révéler dans le noir les blancs, la puissance des gris, le creux et la bosse, l’ombre et la lumière, la forme et la composition. Si le jour drape toutes les formes de mille subtilités qui sont autant de jeux et de pièges possibles pour la lumière, la nuit laisse libre cours à la redécouverte de ces formes.
J’installe sur l’objet choisi des lumières artifi cielles, donnant à voir les présences absentes sous le soleil. L’objet connu se révèle autre. Il off re de nouvelles sensations immédiates et une autre mémoire du lieu, entre le connu, le reconnu, le souvenu. L’architecture de lumière tisse une géométrie de voiles que le vent des projecteurs plaque sur un site pour dynamiser l’endroit. Dompter les fl ux, explorer l’opacité et sculpter l’immatériel permet de transgresser toutes les limites.

Je souhaite réaliser ces espaces à sensation, comme une évidence, afi n de continuer à explorer le monde de la nuit. Tresser la pellicule argentique avec le numérique, interroger ces supports sur mes diff érents scénarios d’apparition et de disparition inspirés de la mutation quotidienne d’un même lieu. Pour tenter cette expérience, j’ai choisi sept lieux en Bretagne, sous la forme d’une expédition, celle du bout du monde, à l’heure bleue, « Glav-eur », lumière des crépuscules d’été. Sept « mises en abîme » qui reconfi gurent l’objet, le site, et dont la matière est la lumière. Au signal lumineux, au signal des mises en pensées, vient s’ajouter le signal sonore, partition constituée des sons du site, de leur subjectivité.

Pratique

Dates : 3 novembre 2011 – 4 mars 2012
Lieu : Espace Fondation EDF
6, rue Récamier, 75007 Paris
T. 01 53 63 23 45
Métro : Sèvres-Babylone (lignes 10 et 12),
Saint-Sulpice (ligne 4)
Entrée libre, tous les jours, de 12h à 19h sauf le lundi et les jours fériés.
Visite guidée sur réservation pour les groupes
Pour en savoir plus : fondation.edf.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 11 Octobre 2011 à 00:51 | Lu 4435 fois

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