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Vivir Muriendo / Le cabaret bizarre d'Astrid Hadad pour Noël au musée du quai Branly les 19, 20 & 21 décembre 2014 au théâtre Claude Lévi-Strauss

A l’occasion de l’exposition MAYAS, Révélation d’un temps sans fin, la diva iconoclaste Astrid Hadad revisite avec humour les traditions mexicaines avec un cabaret magique mêlant théâtre, musiques populaires et costumes extravagants.


Fresque de Diego Rivera, détail © Pierre Aimar
Fresque de Diego Rivera, détail © Pierre Aimar

La mexicaine Astrid Hadad a donné au cabaret une dimension nouvelle. Sa voix sert les plus belles chansons de son pays comme les tangos ou les fados ; elle mêle la traditionnelle chanson « Ranchera » au boléro, à la rumba, au jazz et parfois au chant grégorien.
Dans ce spectacle, elle invente un cabaret magique qui trouve ses racines dans la tradition du cabaret politique (et humoristique) allemand qui va de Karl Valentin à Erika Mann, la Revue nègre et la comédie musicale du cinéma mexicain des années 50. Elle y joue des clichés en utilisant des costumes ahurissants, dont elle change de nombreuses fois durant son spectacle. Artiste inclassable, Astrid Hadad fustige l’incohérence du genre humain et dénonce une société machiste figée dans ses valeurs.
Porte-voix de toutes les femmes mexicaines, elle en révèle aussi les multiples visages et porte un regard singulier sur le Mexique d’aujourd’hui.

Astrid Hadad

Née de parents libanais, à Chetumal en terre maya, Astrid Hadad est arrivée à l’âge de 18 ans à Mexico, afin d’y étudier les sciences politiques et sociales à l’UNAM. Son insatiable curiosité, liée à la passion de la musique et du théâtre, l’a peu à peu entraînée à travers le Mexique et l’Europe, à la rencontre d’artistes et comédiens aux univers divers et variés.

Dans son envie de démystifier les icones du théâtre et de vivre un art libre, hors des carcans traditionnels, Astrid Hadad a bâti son propre style. En fusionnant le chant populaire, le théâtre et les traditions mexicaines avec la musique Ranchera, le Boléro et le Son, elle joue et crée son propre style appelé Heavy Nopal. Elle invente des dizaines de costumes, de vrais décors qu'elle revêt pour chacune de ses chansons et a donné au cabaret une dimension nouvelle.

« Mes personnages ont un caractère universel, affirme-t-elle. De la paysanne à la femme fatale, ma critique passe à travers un personnage qui en est plusieurs à la fois. Je ne souhaite pas seulement imiter pour critiquer mais pour aboutir à une libération de l’esprit ».
Plus qu’une performance artistique, fruit d’une imagination prolifique, ses spectacles sont aussi une satire politique.

« La majorité de mes spectacles sont en faveur de la défense des femmes » dit-elle, et quand on lui demande si ce thème trouve le même écho à Mexico ou en France, elle répond : « dans tous les pays où je suis allée, même ceux que je pensais appartenir aux plus développés, je me suis rendu compte que la femme n’est jamais vraiment l’égale de l’homme. Si la condition des femmes mexicaines s’est transformée par nécessité économique, ayant l’obligation de sortir de chez soi pour travailler, il reste un machisme invisible qui entrave leur liberté et leur indépendance ».

Critiquée par certaines féministes mexicaines car trop sensuelle, rejetée par la culture officielle et commerciale car trop anticonformiste, celle que l’on considère aujourd’hui comme une diva a mis longtemps à être acceptée par le public mexicain, jusqu'au grand succès de son dernier spectacle Divinas pecadoras. Elle apparaît souvent à la télévision ou au cinéma, enregistre des disques et effectue des tournées. En 2001, Aurélie Semichon et Pierre Favre lui ont consacré un documentaire intitulé d’après son surnom : La Môme Tequila.

Le théâtre Claude Lévi-Strauss

Lieu de dialogue entre les arts et les civilisations, le musée propose une programmation d’arts vivants, traditionnels et contemporains, dans son théâtre Claude Lévi-Strauss : concerts, théâtre, danse, musique, performances. La programmation est conçue en résonnance avec les grandes thématiques scientifiques et culturelles présentées chaque saison au musée du quai Branly.
Le théâtre Claude Lévi-Strauss est une grande salle modulable, d’environ 400 places. Elle se présente comme un cirque dont le point le plus bas est le plateau scénique. C’est un espace de jeu et de parole permettant de remettre en question, pour certains événements, le rapport scène/salle frontal à l’occidentale.

Depuis son ouverture en 2006, le théâtre Claude Lévi-Strauss présente et coproduit des spectacles avec des créateurs et artistes extra-occidentaux, ainsi que des compagnies peu ou jamais présentées en France. Il programme des spectacles inédits, conçus spécifiquement pour le musée du quai Branly, offrant des traditions théâtrales, musicales ou chorégraphiques de l’ailleurs.

Pratique

Vendredi 19 et samedi 20/12 : 20h ; Dimanche 21/12/14 : 17h
AVEC : Astrid Hadad : Directrice artistique, chants, Ricardo Martín : Directeur musical, arrangements, chœurs et piano, Sibila De Villa : Saxophone , flûte et chœurs, Marco Manrique : Percussions, vihuela, chœurs et guitares, Jesús Sánchez Puebla : Contrebasse et guitare électrique, Ernesto Anaya : Violon, guitare y chœurs.

TARIFS : Plein : 20 € - Réduit : 15 €
Le billet du spectacle donne accès à l’exposition MAYAS, Révélation d’un temps sans fin, aux collections permanentes ainsi qu'aux expositions en mezzanine le jour du spectacle.


Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 27 Novembre 2014 à 01:29 | Lu 639 fois

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