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Vallauris, Musée Picasso. Alice Anderson : Miroir, miroir. 29 mars - 9 juin

Les cheveux d’Alice Anderson devaient un jour pousser démesurément et envahir l’espace muséal. Manière encore très symboliste de signer une œuvre, non pas avec la main mais avec la troublante manifestation de la vie et de la mort à la fois, qu’est la poussée interminable de la chevelure.


Les cheveux, beauté et vanité

musée picasso
musée picasso
Les cheveux d’Alice Anderson devaient un jour pousser démesurément et envahir l’espace muséal. Manière encore très symboliste de signer une œuvre, non pas avec la main mais avec la troublante manifestation de la vie et de la mort à la fois, qu’est la poussée interminable de la chevelure. Partie du corps qui traduit la vanité de la beauté, onde corporelle qui s’identifie aux outils et à la trace de la peinture : de Titien à... Charles Maurin, le secret et oublié symboliste français, la chevelure obsède les peintres et les conteurs. Les frères Grimm – leur conte Raiponce – sont visités par Alice Anderson : histoire de mauvaise femme, histoire de femme vertueuse, histoire de fécondité, histoire d’amour, histoire de prison et de saut dans le vide, histoire que se réapproprie une artiste en ce début de XXIème siècle. Chevelure et pilosités diverses font le mystère de la matière changeante des corps dans les contes mais elles terrifient et attristent aussi : « Laisse mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques, il me semble que je mange des souvenirs » dit Baudelaire. Barbe Bleue (Bluebeard) ne pouvait échapper à la gourmandise littéraire d’Alice Anderson qui, à l’occasion, féminise le collectionneur d’épouses et le métamorphose en un Dracula intensément bleuté et amateur de garçons féminins. Maud Jacquin [...] Lorsqu’au musée Picasso Alice Anderson condamne sa poupée au sommeil éternel, elle tente de se libérer de son emprise néfaste. Mais loin de la faire disparaître, elle lui confère une place centrale en l’exposant comme un objet précieux dans un écrin de verre. Ce geste paradoxal traduit toute l’ambiguïté du lien qui unit le double et la mort. Si l’existence d’un être identique à soi-même donne la prémonition de la séparation du corps et de l’esprit, elle offre aussi une assurance contre la disparition du moi, une promesse d’éternité. La cire possède cette même dualité. Utilisée pour les masques mortuaires, elle préserve l’image du défunt et permet ainsi de surmonter la corruption du corps. Al’inverse, cette matière délicate qui fond et se consume jusqu’à disparaître évoque la vanité du monde et la déliquescence de la chair.

MIROIR MIROIR, SPECTRES
VERNISSAGE LE VENDREDI 28 MARS 2008 À 19H
Musée national Pablo Picasso,
Place de la Libération - 06220 Vallauris -T04 93 64 71 83
Exposition du 29 mars au 9 juin 2008
De 10h à 12h15 et de 14 h à 17h sauf le mardi et le 1er mai

EMMUREE
VERNISSAGE LE SAMEDI 29 MARS À 11H30
Musée national Marc Chagall
Av. Docteur Ménard - 06000 Nice - T04 93 53 87 20
Exposition du 29 mars au 9 juin 2008 L’inauguration sera précédée à 11h d’une projection vidéo d'Alice Anderson et d’une rencontre avec l'artiste, animée par Pascal Neveux, directeur du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Maurice Fréchuret, directeur des musées nationaux du XXème siècle des Alpes-Maritimes.
De 10h à 17h, jusqu'à 18h à partir du 2 mai sauf le mardi et le 1er mai

pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 21 Mars 2008 à 11:58 | Lu 1137 fois

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